Le rapport de la Banque Mondiale sur les avantages du numérique pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) fait état d’un « paradoxe du numérique » dans la région : alors que le nombre de comptes de médias sociaux dans la région est élevé par rapport à ce qu’il devrait être compte tenu du produit intérieur brut (PIB) par habitant — un indicateur de développement économique — les outils numériques, comme Internet, sont peu utilisés pour effectuer des paiements.
Pour résoudre ce paradoxe, les auteurs du rapport recommandent l’adoption universelle des technologies numériques. Cette action « pourrait procurer d’immenses bénéfices socioéconomiques, avec à la clé plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année et la création des nombreux emplois qui font aujourd’hui défaut ».
Le rapport, intitulé Les avantages du numérique pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord : L’adoption des technologies numériques peut accélérer la croissance et créer des emplois, démontre « comment l’utilisation généralisée de services numériques tels que l’argent mobile et les paiements dématérialisés est susceptible de stimuler fortement la croissance économique. Cet effet d'expansion s’explique principalement par le fait que les technologies numériques réduisent les coûts d’information qui entravent les transactions économiques ; ces coûts sont d’autant plus faibles que les utilisateurs sont nombreux.
Selon le rapport, la numérisation complète de l’économie pourrait entraîner une augmentation du PIB par habitant d’au moins 46 % sur 30 ans, ce qui représenterait à long terme un gain estimé à au moins 1 600 milliards de dollars pour la région. Dès la première année, estime le rapport, le gain de PIB par habitant s'élèverait à près de 300 milliards de dollars. Les gains de croissance seraient plus marqués dans les pays à faible revenu, où ils atteindraient au moins 71 %, sachant qu’ils découlent de la réduction de la fracture numérique et que celle-ci est moins prononcée dans les pays à revenu élevé.
« Les bénéfices du passage à une économie plus numérique sont exponentiels et les gouvernements devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éliminer les obstacles qui freinent cette transition. Les gains seront d’autant plus importants que la transition est rapide, souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Une transformation numérique créerait des emplois dans une région où le taux de chômage atteint un niveau inacceptable, en particulier chez les jeunes et les femmes. Avec un effort concerté, il est possible de changer la donne. »