[Aps 13/10/06] Alger
Les cybercafés demeurent les lieux privilégiés des jeunes algérois durant les soirées du ramadhan, Internet étant plus accessible et plutôt à leur portée alors que les spectacles proposés, par ailleurs, sont jugés "onéreux". Aussitôt après les tarawihs (prières surérogatoires pendant le ramadhan), les cybercafés sont investis par des jeunes et moins jeunes qui voient en ces établissements des lieux de rencontres, de partage et de loisir.
"Le nombre d'internautes augmente sensiblement durant les soirées du ramadhan. Certains jeunes réservent même leurs places avant le f'tour (rupture du jeûne)", a indiqué à l'APS Yacine, un gérant d'un cybercafé situé à El Madania (hauteur d'Alger).
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Nassim, un étudiant en médecine, rencontré au perron du même cyber bondé, a indiqué qu'il s'est abonné pour 2.000 DA à cette salle d'Internet pour éviter de faire la chaîne (queue) et de se consacrer toute la nuit à rechercher d'éventuels sites proposant des leçons en rapport avec ses études.
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A l'intérieur des cyber, des boissons chaudes (thé à la menthe et café), accompagnées de confiseries et autres délices, tels que "qalb ellouz" et "el-qtaïf" (gâteaux orientaux aux amandes) sont proposés aux internautes, qui les dégustent en navigant sur la toile et, pour certains, jusqu'à une heure tardive de la nuit.
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Cette ambiance se retrouve dans la majorité des cyber de la capitale, allant de Birtouta (Sud-Ouest) à Dar El-Beïda (Est) en passant par Mohamed-Belouizdad (ex-Belcourt) et Bab El-Oued (Centre).
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Certains jeunes préfèrent, par contre, siroter du thé et déguster des gourmandises dans des cafés, en se livrant à d'interminables parties de dominos, de jeux de dames ou de cartes.
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D'autres, pour leur part, se pressent pour s'attabler dans des locaux ou garages, transformés pour la circonstance en cafés, communément appelés "mahchacha". Un qualificatif qui désignait jadis un lieu où on s'adonnait à la consommation du hashish (canabis). Ces "cafés" de fortune "fleurissent" un peu partout dans les quartiers de la capitale, chaque année, durant le mois de ramadhan.
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"J'aime fréquenter les "mahchacha" car on y déguste du thé au clou de girofle, à la menthe sèche, au citron pressé ou à l'eau de rose, servi avec de la zlabia, du halwa-turque ou de la halqouma", a confié un jeune homme, la trentaine, habitant la rue Cervantès, les hauteurs de Belcourt.
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Une autre frange de jeunes se retrouve, quant à elle, sur les perrons des bâtiments des cités de la capitale pour discuter de tout et de rien. Ils veillent à la belle étoile en grillant cigarette sur cigarette, comme s'ils voulaient compenser le manque de nicotine imposé durant la journée.
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L'un d'eux, un jeune de 25 ans, habitant la Casbah et fan de la musique chaâbi, a déploré le manque de soirées artistiques en plein air depuis quelques années, sachant que les soirées proposées dans certaines salles d'Alger ne sont pas à la portée du premier venu car, elles sont, se plaint-il, payantes et onéreuses.
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Saïd (20 ans), étudiant à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, s'est félicité, pour sa part, de la tenue du festival national du chaâbi au Théâtre national algérien (TNA), qui se déroule actuellement dans la capitale et qui devrait égayer, selon lui, un tant soi peu les soirées de ramadhan.
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D'autres encore préfèrent veiller devant leur poste de télévision, mais n'ont plus la possibilité de zapper comme avant, compte tenu du cryptage des chaînes TV du bouquet TPS très prisé par les téléspectateurs.
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