Avec un pareil service, Canal+ risque de perdre des millions d’abonnés en Algérie, comme ce fut le cas pour Canal Horizon au début de l’année 2000.
L’annonce qui a été faite ce mercredi par Canal+ d’investir le marché du Maghreb n’a pas livré tous ses secrets. Il y a quelques mois, L’Expression avait évoqué les raisons qui avaient poussé Canal Satellite de ne pas s’installer en Algérie et voilà que cela se confirme. Après investigation, il s’est avéré que le bouquet offert aux pays du Maghreb n’est pas à la hauteur des attentes, des Algériens en tout cas. Elle est en deçà des offres qui existent sur le marché européen et même français. En effet, l’offre de Canal+ est «tronquée» puisque l’opérateur français fait une offre moins importante que celle qui est proposée en France ou en Europe. Par exemple, dans le bouquet réservé au Maghreb, il n’y a pas Canal+ Sport, ni de Sport+ sachant que l’une des préférences des téléspectateurs maghrébins est le sport et, plus particulièrement, le football. En indiquant que l’offre proposée d’une chaîne de Canal+, «Essentiel», dédiée au Maghreb et qui n’existe pas sur le marché français, prouve, a priori, que le programme qui sera proposé sera différent du programme de la chaîne généraliste en France ou que c’est un programme spécialement adapté pour les sociétés musulmanes au Maghreb. A fortiori, pas de films interdits aux -18 ans, ni de programme qui pourrait heurter la sensibilité de la société musulmane dans le Maghreb.
Par ailleurs, selon une source à Canal+, l’offre de Canal+ Cinéma, ne diffusera pas les derniers films, comme c’est le cas sur la chaîne mère, mais des films maghrébins et des films français destinés spécialement au marché maghrébin.
Autrement dit, pas de films ni de séries américaines récentes. C’est dire que cette ouverture ne répond pas aux attentes des cinéphiles algériens, qui restent très branchés grâce à un marché du DVD florissant et qui offre une très grande variété de titres très récents qui ne sont même pas diffusés par Canal+.
L’autre critique qui pourrait être faite à l’offre de Canal+ est le prix du service offert. 20 euros par mois, soit environ 24.000DA, si on prend en compte 1 euro à 10DA pour seulement 25 «maudites» chaînes, qui existent déjà sur des bouquets disponibles en Algérie. Une offre largement inférieure à l’offre faite en France pour un bouquet de 300 chaînes, dont les cinq télévisions qui portent la griffe du groupe Canal+. Une offre qui est établie entre 10 et 15 euros par mois. A cela s’ajoutent plusieurs promotions avec des gratuités durant 3 mois. En conclusion, l’offre de Canal+ Maghreb, est une offre «bas de gamme» qui est servie avec des prix supérieurs à ceux qui existent déjà en France.
Canal+ qui accuse un déficit dû à la crise financière, et consciente que le marché maghrébin est porteur, tente de pomper le maximum d’argent dans des pays où on consomme sans compter dans ce créneau.
Avec un bouquet à 24.000DA par an, Canal+ fait l’offre la plus chère sur le marché algérien du satellite. Loin devant Art qui offre le bouquet à 7500DA par an avec le foot et le cinéma et BIS qui offre le bouquet à 9500DA par an, pour visionner toutes les chaînes françaises et même TF1 qui n’existe pas sur ce bouquet proposé.
Il faut savoir qu’il existe déjà plusieurs centaines de milliers d’abonnés algériens virtuels en France, qui s’abonnent par le biais d’un membre de leur famille en France et qui utilise la carte Canal+ en Algérie. A cela s’ajoutent les possesseurs de la carte clonée «Canal Satellite», vendue il y a quelques mois à 14.000DA. Mais depuis fin décembre et l’introduction d’un nouveau décodeur Canal+, ces cartes ne sont plus valables. Il faut dire que Canal+ a longtemps hésité avant de viser le marché du Maghreb et cela à cause du piratage. Mais depuis plus de 3 ans, cette chaîne a réussi avec une technologie développée à vaincre le piratage et l’offre n’était plus disponible sur le réseau TPS, ni accessible sur les autres décodeurs.
Il faut dire également que Canal+ Groupe investit plus de 50% de son budget dans la lutte contre le piratage. Néanmoins, cette offre de Canal+ annule ou efface également l’offre de Eepad, qui avait pourtant conclu avec le Groupe Canal + le mois de juillet 2008, une convention pour la diffusion légale en Algérie de 52 chaînes de télévision, dont Canal+ via son réseau Internet. Eepad offrait un démodulateur à 4000DA, mais sans payer aucun droit aux détenteurs des bouquets satellitaires, ainsi que d’une parabole.
Malheureusement, cette offre Eepad n’a pas connu le succès escompté, ce qui a donné lieu à révision du marché maghrébin. Un marché sous-estimé par les responsable de Canal+ et ses associés dans cette démarche dont Arabsat, qui ont annoncé, dans un communiqué, que le marché du Maghreb est composé de 13 millions de téléspectateurs dont 10 sont équipés de récepteur satellitaire. Visiblement, l’étude de marché de Canal+ a été mal faite, puisque selon les estimations du ministère des Ptic algérien, il y aurait près de 20 millions d’assiettes paraboliques et 17 millions de récepteurs recensés, rien qu’en Algérie.
D’ailleurs, l’ex-ministre de la Communication Hachemi Djiar, avait déclaré le 5 mai 2008 qu’il y a entre 14 et 16 millions d’Algériens qui regardent les programmes des télévisions étrangères contre 10 millions seulement qui regardent la télévision algérienne. La tendance s’est accentuée depuis. Visiblement, Canal+ ne connaît pas la réalité et surtout la forte demande des Algériens de son offre. Et en offrant un service bas de gamme en Algérie, Canal+ risque de perdre des abonnés, qui pouvaient lui rester fidèles, comme elle l’avait fait avec Canal Horizons au début de 2000, et surtout rater l’occasion de multiplier le nombre de ses abonnés qui est de 10,5 millions en France par deux en Algérie et voire par trois au Maroc.
Source: L'Expression
Par ailleurs, selon une source à Canal+, l’offre de Canal+ Cinéma, ne diffusera pas les derniers films, comme c’est le cas sur la chaîne mère, mais des films maghrébins et des films français destinés spécialement au marché maghrébin.
Autrement dit, pas de films ni de séries américaines récentes. C’est dire que cette ouverture ne répond pas aux attentes des cinéphiles algériens, qui restent très branchés grâce à un marché du DVD florissant et qui offre une très grande variété de titres très récents qui ne sont même pas diffusés par Canal+.
L’autre critique qui pourrait être faite à l’offre de Canal+ est le prix du service offert. 20 euros par mois, soit environ 24.000DA, si on prend en compte 1 euro à 10DA pour seulement 25 «maudites» chaînes, qui existent déjà sur des bouquets disponibles en Algérie. Une offre largement inférieure à l’offre faite en France pour un bouquet de 300 chaînes, dont les cinq télévisions qui portent la griffe du groupe Canal+. Une offre qui est établie entre 10 et 15 euros par mois. A cela s’ajoutent plusieurs promotions avec des gratuités durant 3 mois. En conclusion, l’offre de Canal+ Maghreb, est une offre «bas de gamme» qui est servie avec des prix supérieurs à ceux qui existent déjà en France.
Canal+ qui accuse un déficit dû à la crise financière, et consciente que le marché maghrébin est porteur, tente de pomper le maximum d’argent dans des pays où on consomme sans compter dans ce créneau.
Avec un bouquet à 24.000DA par an, Canal+ fait l’offre la plus chère sur le marché algérien du satellite. Loin devant Art qui offre le bouquet à 7500DA par an avec le foot et le cinéma et BIS qui offre le bouquet à 9500DA par an, pour visionner toutes les chaînes françaises et même TF1 qui n’existe pas sur ce bouquet proposé.
Il faut savoir qu’il existe déjà plusieurs centaines de milliers d’abonnés algériens virtuels en France, qui s’abonnent par le biais d’un membre de leur famille en France et qui utilise la carte Canal+ en Algérie. A cela s’ajoutent les possesseurs de la carte clonée «Canal Satellite», vendue il y a quelques mois à 14.000DA. Mais depuis fin décembre et l’introduction d’un nouveau décodeur Canal+, ces cartes ne sont plus valables. Il faut dire que Canal+ a longtemps hésité avant de viser le marché du Maghreb et cela à cause du piratage. Mais depuis plus de 3 ans, cette chaîne a réussi avec une technologie développée à vaincre le piratage et l’offre n’était plus disponible sur le réseau TPS, ni accessible sur les autres décodeurs.
Il faut dire également que Canal+ Groupe investit plus de 50% de son budget dans la lutte contre le piratage. Néanmoins, cette offre de Canal+ annule ou efface également l’offre de Eepad, qui avait pourtant conclu avec le Groupe Canal + le mois de juillet 2008, une convention pour la diffusion légale en Algérie de 52 chaînes de télévision, dont Canal+ via son réseau Internet. Eepad offrait un démodulateur à 4000DA, mais sans payer aucun droit aux détenteurs des bouquets satellitaires, ainsi que d’une parabole.
Malheureusement, cette offre Eepad n’a pas connu le succès escompté, ce qui a donné lieu à révision du marché maghrébin. Un marché sous-estimé par les responsable de Canal+ et ses associés dans cette démarche dont Arabsat, qui ont annoncé, dans un communiqué, que le marché du Maghreb est composé de 13 millions de téléspectateurs dont 10 sont équipés de récepteur satellitaire. Visiblement, l’étude de marché de Canal+ a été mal faite, puisque selon les estimations du ministère des Ptic algérien, il y aurait près de 20 millions d’assiettes paraboliques et 17 millions de récepteurs recensés, rien qu’en Algérie.
D’ailleurs, l’ex-ministre de la Communication Hachemi Djiar, avait déclaré le 5 mai 2008 qu’il y a entre 14 et 16 millions d’Algériens qui regardent les programmes des télévisions étrangères contre 10 millions seulement qui regardent la télévision algérienne. La tendance s’est accentuée depuis. Visiblement, Canal+ ne connaît pas la réalité et surtout la forte demande des Algériens de son offre. Et en offrant un service bas de gamme en Algérie, Canal+ risque de perdre des abonnés, qui pouvaient lui rester fidèles, comme elle l’avait fait avec Canal Horizons au début de 2000, et surtout rater l’occasion de multiplier le nombre de ses abonnés qui est de 10,5 millions en France par deux en Algérie et voire par trois au Maroc.
Source: L'Expression