E-santé, e-commune, e-éducation en guise de prélude pour harmoniser la relation “citoyen-administration”.
Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, avare de déclarations, ne déroge pas à la règle qu’il s’est instaurée de lui-même depuis son accession à son poste de ministre. Du coup, son discours, aux rares apparitions publiques, devient fade. Hier encore, lors du séminaire organisé à l’hôtel El-Aurassi sur la gouvernance électronique, l’allocution servie aux convives les a laissés sur leur faim tant elle était dénuée de toute nouveauté mais surtout demeurait bien loin de la réalité du terrain. Certains intervenants venus de l’étranger, étalant leurs expériences respectives, n’ont fait que nous rappeler, sans le dire, notre retard criant en la matière.
“Les technologies de l’information et de la communication sont devenues un puissant levier de développement économique et social. Elles sont la source d’innovations continuelles au cœur de la croissance économique et créent des opportunités nouvelles de développement. Il est donc indéniable que l’intégration de notre développement dans un contexte de mondialisation s’avère nécessaire afin d’éviter une fracture irrémédiable avec les économies mondiales”, commencera par déclarer le ministre avant de verser dans l’exhibition des grands axes de ce fameux projet de la e-Algérie 2013.
Accélération de l’usage des TIC dans l’administration publique, au niveau des entreprises, développement des mécanismes et des mesures incitatives permettant l’accès des ménages et des très petites entreprises aux équipements et aux réseaux des TIC, l’impulsion du développement de l’économie fondée sur le savoir, le renforcement de l’infrastructure de télécommunications à haut et à très haut débit, le développement des compétences humaines, le renforcement de la recherche développement et de l’innovation, la mise à niveau du cadre juridique (législatif et réglementaire), l’information et la communication, la valorisation de la coopération internationale, le mécanisme d’évaluation et de suivi, les mesures organisationnelles, etc. En somme rien de bien différent de ce qui a déjà été proposé par les prédécesseurs sous des formulations différentes.
Il n’en demeure pas moins qu’en 2009 encore, pour avoir un simple extrait de naissance (n°12) il faut se déplacer et faire la queue de bonnes heures (dans d’horribles conditions d’attente dans certaines mairies) pour déposer sa demande et ne revenir la chercher que le lendemain.
Même topo, si ce n’est pire pour avoir la carte grise de son véhicule qui nécessite 5 jours pour la remise sans parler de la relation administration-citoyen qui demeure chaotique où il faut croire qu’il serait plus facile de décrocher un rendez-vous avec le pape qu’avec le P/APC de sa localité. En 2009 encore, il n’est pas évident pour tous les foyers de s’équiper d’un outil informatique et où toute une opération a capoté parce que les banques ont refusé de jouer le jeu face à un pouvoir impuissant devant cet état de fait.
Le temps de réajuster les mécanismes, l’opération était complètement vidée de sens et le citoyen ne croyait plus en cette démarche. Comment est-ce possible de parler de e-santé lorsqu’on en est encore à 2 mégas en termes de débit et comment parler d’édification de la société de savoir lorsque 80% des internautes utilisent ce moyen de communication juste pour la tchatche… tant le contenu est pauvre ?
L’autre chapitre à aborder absolument et que le ministre a complètement occulté de son projet e-Algérie 2013, concerne l’absence du privé, national et international, lequel n’est pas associé à cette démarche.
Source: Liberté