À écouter et à lire les observateurs, Microsoft enregistre des résultats catastrophiques, et un recul historique ! Calmons le jeu : la crise touche tout le monde et Microsoft s’en sort plutôt bien.
Certes, Microsoft annonce une chute de 17 % de son chiffre d’affaires pour son quatrième trimestre clos le 30 juin 2009. La belle affaire… Ne sortez pas vos mouchoirs : ces revenus s’élèvent à 13,10 milliards de dollars pour un bénéfice –tenez-vous bien- de 3,05 milliards de dollars. Et les analystes de s’attrister ou de pérorer sur cette « chute vertigineuse ». À croire que la crise ne toucherait que les plus faibles… Evidemment, près de 30 % de recul peut amener à se poser des questions. Mais tout de même, restons sérieux.
D’ailleurs, le chiffre d’affaires 2009 s’élève à 58,44 milliards de dollars, soit un recul de 3 % sur l'année. De plus, le résultat net a de quoi faire rêver nombre d’entreprises à 14,57 milliards de dollars, malgré un plongeon de 18 % par rapport à 2008. Plus le porte-monnaie est large et varié, plus l’impact est violent, et le moindre pourcentage se traduit en millions… Cependant, les marges restent confortables, malgré la crise !
Le client et le online dévissent…
On apprend que les revenus liés aux systèmes d’exploitation sur poste client ont été affectés par un report (évalué à 276 millions de dollars) suite au programme de mise à niveau de Windows 7. Mais surtout, la croissance de cette activité reste étroitement liée aux achats de PC et donc aux fabricants qui préinstallent Windows, puisque ce canal représente 80 % des revenus de cette division Client. Chris Liddell, directeur financier de Microsoft met en avant la déprime du marché des PC et des serveurs pour expliquer la chute annuelle de 13 % par rapport à l’exercice 2008 pour un CA 2009 dégringolant de 16,685 à 14,712 milliards de dollars, et un recul du résultat opérationnel de -17 % de 13,105 à 10,856 milliards. Pour le dernier trimestre, l’addition est plus lourde encore : un CA en baisse de 29 % (de 4,359 à 3,108 milliards) et un résultat opérationnel en baisse de 33 % (2,167 milliards contre 3,25). Sur ce créneau, la sortie de Windows Seven attendue –sollicitée ?- devrait contribuer à relever la barre, quoi qu’on en pense (et les critiques sont plutôt favorables). Sans parler de Windows Server 2008 R2, car Microsoft avance le tandem (Seven/Server 2008) comme le plus abouti. L’argument fera-t-il recette ?
La division Online Services Business enregistre un CA 2009 de 3,088 milliards de dollars, soit près de 4 % de recul par rapport à 2008 (3,214 milliards). Mais surtout cette activité accuse une perte de 2,253 milliards de dollars. Microsoft met en avant la baisse des revenus publicitaires en chute de 86 millions de dollars (14 %) pour un total de 529 millions, et ses investissements pour des services en ligne sur lesquels il devra non seulement attendre, mais aussi mobiliser son réseau de partenaires, comme nous l’évoquions lors de la WPC, lors de laquelle l’éditeur a présenté ses futures Office Web Apps (essayées testées lors de la WPC, et qui s’annoncent très prometteuses) : Word, Excel et PowerPoint en ligne gratuits avec affichage publicitaire, et avec leur fameux menus-rubans. L’effet Bing pourra-t-il contribuer lui aussi ? Un rapprochement avec Yahoo! est-il vraiment à l’ordre du jour? À suivre pour cette division.
… les logiciels serveur résistent et la Xbox s’éclate
Apparemment, la Xbox 360 “ne connait pas la crise” avec ses 11,2 millions d'unités vendues, contre 8,7 en 2008, malgré un ralentissement des ventes au dernier trimestre : 1,2 million d’unités comparé aux 1,3 million en 2008 sur la même période.
Autres chiffres encourageants : la division “Servers and Tools“ (logiciels serveurs et de développement) a, elle, progressé de + 8 % en 2009, avec un chiffre d’affaires de 14,126 milliards de dollars. De même, la division Microsoft Business (comprenant Office System et Dynamics Business Solutions –les ERP NAV et AX, le CRM, les applications analytiques…) est stable à 18,89 milliards de dollars et un résultat opérationnel de 12,14 milliards de dollars.
SI un pari subsiste sur la partie online, stratégique pour Microsoft et pour l’ensemble du marché, le bateau est bien loin de prendre l’eau. Ne lancez pas encore de souscription pour sauver Willy…
Source: Silicon