Le directeur général du Centre d'étude et recherche en information scientifique et technique (CERIST), Nadjib Badache, a annoncé hier, l'installation dans les jours à venir d'un point d'échange national interne, qui permettra une interconnexion de tous les Providers (ISP).
Le DG du CERIST a déploré, en marge du séminaire sur la cybercriminalité organisé hier, par Algérie Telecom et l'Eepad, à l'Hôtel Aurrassi, le fait que les providers algériens soient obligés de recourir à des prestataires de services étrangers pour s'interconnecter localement. Cet état de fait, selon l'expert, engendre des pertes sur la bande passante et pose un véritable problème de sécurité des sites qui se trouvent menacés par déférentes attaques. Enfin, le DG du CERIST a indiqué que, pour le moment, «nous ne comptons qu'une seule liaison qui relie le CERIST à Djawab».
Evoquant les incidents informatiques, Nadjib Badache a évoqué le projet portant création d'un centre de secours informatique, un projet à l'arrêt depuis 2003, qui a été relancé par le CERIST et est en cours de réalisation. Sur la question de savoir comment protéger les opérateurs économiques de la cybercriminalité, le chef de cabinet du CNES, et spécialiste en la matière, Malik Mohamed, a recommandé des solutions qui seront formulées sur la base des risques. «Il ne faut pas aller acheter des solutions à coût de millions, alors que cette solution est peut-être entre les mains des techniciens et des ingénieurs en informatique locaux». Pour ce dernier, la cybercriminalité existe mais il ne faut pas par autant verrouiller tout jusqu'à fermer toutes les possibilités de s'informer sur un système souple. Selon Malik Mohamed, chaque entreprises doit mettre un système de filtrage qui sera adapté en fonction des risques, sans trop exagérer. «Ce n'est pas la peine de verrouiller par exemple des informations d'une PME dont les données sont déjà connues par tout le monde».
Pour sa part, le Docteur Abderrazak Henni, directeur général chargé de la modernisation au département de la justice, a exposé le cas de son institution. Il a affirmé que le secteur de la Justice a deux réseaux. «Le réseau Internet public est filtré, et il est ouvert au grand public. Par contre, le réseau Intranet de la justice est fermé en absence de sécurité. Pourtant, les avocats ont à maintes fois réclamé son ouverture», a-t-il déclaré. En ce qui concerne l'ouverture de l'Algérie sur le commerce électronique, le paiement électronique et les procédures administratives via le Net, l'ensemble des intervenants ont appelé à la formation et la sensibilisation des acteurs chargés de ces services.
Ils ont également recommandé plus de sécurité des données transférées en ligne. Enfin, les participants ont recommandé plus de sensibilisation auprès des administrations, des entreprises, des providers et auprès des citoyens, sans pour autant dramatiser.
Source: Le Quotidien d'Oran