La capitale allemande abrite, du 4 au 9 septembre, la Foire internationale de l’électronique (IFA). 1 164 exposants prennent part à cet événement planétaire, dans l’immense centre des expositions de Berlin, sur une superficie de 121 000 mètres carrés.
Les organisateurs tablent sur une affluence plus importante que celle de l’an dernier, où 220 000 visiteurs ont été enregistrés. Ils ne vont pas être déçus, puisque dès l’ouverture du salon, une affluence record est enregistrée dans tous les halls d’expositions. Les Allemands, les Européens, simples curieux, mais surtout les amateurs de l’électronique, sont présents en masse. Il y a surtout les armées des géants de l’électronique qui ont pris d’assaut Berlin, au point où aucun hôtel n’est disponible en ville et aux alentours. Il faut dire que la crème de la crème de l’électronique est présente à Berlin et que tous les patrons des multinationales y prennent part.
Pour le chef opérationnel de cette foire, Christian Göke “l’IFA est l’indicateur international de l’industrie, reflétant l’État de l’économie et la santé du marché.” Et, à première vue, la crise est derrière les fabricants de l’électronique, au regard du nombre impressionnant d’innovations présentées lors de ce salon. Que ce soit dans le segment audiovisuel, avec les écrans plats HDTV, ou encore la révolution du LED, ou dans le domaine de la téléphonie mobile, ou encore dans celui des PC portables ou des appareils électroménagers, ou des petits appareils baladeurs. Des tables rondes et des conférences ont été organisées et suivies par un large public de professionnels. Les compagnies, concurrence oblige, n’ont pas lésiné sur les moyens, en faisant appel à des stars de la chanson ou du monde sportif pour défendre leurs produits devant des professionnels, des espions envoyés par les concurrents, et des milliers de journalistes venus du monde entier pour couvrir cet événement planétaire.
D’ailleurs, le salon a été ouvert par la star Amy Macdonald. D’autres stars, à l’image de Ronald Kaiser et Stefan Marquard ont animé des concerts dans “le Summer Garden” situé au milieu du Palais des expositions. La bataille fait rage entre les fabricants, notamment les géants mondiaux, en vue de rester collés au peloton qui mène la danse. Des budgets faramineux de recherches et de marketing sont consentis annuellement pour ne pas rester à la traîne et devoir, par la suite, soit se contenter de strapontins, ou disparaître carrément. L’exemple de la téléphonie mobile est, on ne peut mieux éloquent. Le géant Motorola n’est plus qu’un souvenir lointain dans la téléphonie mobile. Ericsson a dû s’allier à Sony pour ne pas sombrer et ce n’est pas encore gagné, au regard des moyens mis en place par Nokia et Samsung qui ont terrassé tout le reste. Il en est de même pour les fabricants de TV plasma, full HD et toutes leurs variantes. La révolution du LED opérée par Samsung a fini par refroidir les ardeurs des autres fabricants. Détenteur de l’exclusivité de cette technologie, Samsung négociera en position de force, pour revendre les copies rights aux autres fabricants. Mais, déjà il a pris une longueur d’avance qui place ses concurrents dans une bien embarrassante situation. La télévision 3D (trois dimensions) est également un champ de bataille que beaucoup de fabricants ont investi. Même si la plupart d’entre eux se sont contentés de faire des exhibitions, attestant leur maîtrise de cette technologie, Sony, lui, annonce un lancement global de la TV 3D à partir de 2010.
Les fabricants font également la guerre à Berlin autour du thème de la protection de l’environnement et chacun y va de ses arguments, et chacun estime que ses produits sont les plus respectueux de l’environnement et les moins consommateurs d’énergie. Il est vrai que la crise n’a pas épargné le secteur de l’électronique, mais il est vrai aussi que la tenue du salon de Berlin aura été l’occasion de confirmer que des signes de reprise du marché sont perceptibles, selon les professionnels, qui citent le retour cette année de géants comme Vodafone et Pionneer, après avoir laissé transparaître des signes d’essoufflement.
Pour les responsables du salon de Berlin, le volume généré par un tel salon est estimé à 2,5 milliards de dollars en 2006 et autour de 3 milliards de dollars l’an dernier. Ce salon, destiné essentiellement au marché européen, l’un des plus grands au monde, en termes de démographie et de pouvoir d’achat, montre les premiers signes d’un retour à la croissance. Mais beaucoup de professionnels estiment qu’il faudrait attendre le Salon international de Las Vegas pour confirmer cette tendance.
Source: Liberté