Dans un bras de fer qui tarde à trouver son épilogue, 1800 postes de travail risquent de disparaître.
Cela fera bientôt deux mois que le conflit Eepad-Algérie Télécom persiste. Jusqu’à hier, jour on l’on devrait relancer le réseau, aucune information fiable n’est venue rassurer les abonnés. En raison d’un conflit purement commercial, des projets de recherches initiés par des étudiantes en fin de cycle, des professeurs et des enseignants universitaires sont bloqués.
«Je ne sais plus comment faire pour récupérer ces semaines perdues, surtout que je dois soutenir mon mémoire de fin d’études le mois prochain». Le cas de cet étudiant n’est qu’un simple échantillon des dégâts collatéraux provoqués par ce conflit. Des professeurs ont dû surseoir à des publications internationales, à des correspondances et des rapports scientifiques avec des laboratoires nationaux et étrangers.
De même que des enseignants se sont vu retardés dans leurs travaux. Il n’y a pas que les particuliers qui font les frais de la position des deux opérateurs. Certaines entreprises, notamment, des agences des voyages, privées ou même étatiques, ne parviennent plus à fournir des billets électroniques. Elle sont contraintes désormais de revenir à l’ancienne méthode, en offrant des billets rédigés à la main. Voilà qui va donner un coup à l’image du pays qui veut promouvoir le tourisme.
Que dire alors de la situation de pas moins de neuf ambassades. Quel image vont-elles offrire de notre pays? Au moment où le monde passe à la vitesse supérieure dans l’utilisation des nouvelles technologies, au moment où le monde innove dans ce domaine, l’Algérie de 2009 revient en arrière. Nos voisins marocains et tunisiens et même la Mauritanie, jouissent d’une grande liberté d’accès à l’Internet.
Au stade où en sont les choses et c’est le cas de le dire, la technologie n’est pas encore permise en Algérie. Pourquoi prend-on en otage des personnes qui n’ont rien à voir dans ce conflit? Qui est responsable de toutes ces contraintes, de ces retards? Où se situe la responsabilité du provider en question et de l’Etat? La frustration est d’autant plus ressentie au niveau des organes de presse obligés également de renouer avec l’odeur de l’encre au lieu de rédiger leurs articles sur micro-ordinateurs. Est-on capable de mesurer l’impact découlant du manque à gagner d’une dette de 3,5 milliards de dinars? Ce sont pas moins de 600 postes de travail directs et 1200 indirects qui vont disparaître. Mais il y a aussi les 40.000 citoyens pénalisés, puisqu’il faut compter avec la fermeture potentielle de 2000 cybercafés et de 720 entreprises étatiques. Détenir le monopole sur l’accès à Internet n’arrange en rien les affaires d’Algérie Télécom.
Source: L'Expression