L’acquisition de tout matériel sensible est soumise à un processus d’authentification, d’identification et de suivi régulier.
Désormais, les cartes à puce de la téléphonie mobile seront mises sous contrôle. Prise par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, cette mesure fait partie d’un arsenal de mesures. Celles-ci visent à «instaurer les règles destinées à améliorer la transparence et la traçabilité dans les transactions et la détention des équipements sensibles et partant, à garantir davantage la sécurité des citoyens.»
Du moins, c’est ce qui ressort du communiqué du Conseil des ministres, tenu lundi dernier. Quel genre d’équipement sensible est-il concerné par ces mesures? Tout simplement, l’équipement technologique utilisé dans des secteurs hautement stratégiques. Entendre par là, les télécommunications, l’aéronautique et le matériel de vision sécuritaire spécifique. Sur ce plan, le ministre de l’Intérieur, M.Yazid Zerhouni, a été des plus explicites. En témoigne la communication qu’il a présentée lors dudit conseil. Ainsi, les dispositions du département de l’Intérieur «définissent les matériels concernés, notamment les équipements de télécommunications, y compris les équipements de communication et les cartes à puce de téléphonie mobile, les équipements sensibles aéronautiques et routiers, ainsi que d’autres équipements de sécurité, tels que les scanners et autres appareils spécifiques de vision».
En d’autres termes, ces mesures entrent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le banditisme, la contrebande, la cybercriminalité, la corruption et le blanchiment d’argent. De ce fait, l’acquisition de tout matériel sensible est soumise à un processus d’authentification, d’identification et de suivi régulier. Preuve en est, le communiqué qui énonce: «Elles (les mesures) énoncent également les conditions d’agrément des opérateurs intervenant dans ce domaine et les obligations leur incombant ainsi que les procédures d’acquisition, d’exploitation, de vente, d’installation et de réparation de ces équipements.» C’est dire que le ministère de l’Intérieur n’y va pas de main morte. Tout sera minutieusement contrôlé: l’achat du matériel, son utilisation, la transaction dont il fait l’objet, sa réparation en cas de panne...En définitive son cheminement se fera sous l’oeil vigilant des autorités. Et toute personne contrevenant à cette règle sera lourdement sanctionnée.
En ce sens, «les mesures conservatoires et les sanctions allant de la suspension de l’agrément, à son retrait définitif, en cas de récidive», seront strictement appliquées. L’effet recherché est de réduire le champ de manoeuvre des trafiquants de tout bord, ce qui induirait l’amenuisement des actes terroristes. Cela dit, ces dispositions viennent renforcer un processus enclenché depuis quelques années déjà. Il s’agit de la réorganisation et de la modernisation des services de sécurité. Le tout vise leur mise en adéquation aux normes sécuritaires internationales.
Source: L'Expression