AT a actionné au deuxième semestre 2008 la machine judiciaire. Cette décision a été prise à l’unanimité par le conseil d’administration d’AT, suite au refus de l’Eepad d’honorer ses dettes.
Le conflit «commercial» opposant Algérie Télécom à l’Etablissement d’enseignement professionnel à distance, Eepad semble encore loin de l’épilogue. Et pour cause, aucune avancée n’a été constatée dans le dossier relatif aux créances détenues par Algérie Télécom sur Eepad, ce dernier refusant toujours d’honorer la première échéance. Pis encore, le fournisseur d’accès à Internet Eepad est même poursuivi en justice par l’opérateur historique.
Ce dernier a actionné, au deuxième semestre de 2008, la machine judiciaire. Cette décision a été prise à l’unanimité par le conseil d’administration d’AT, suite au refus de l’Eepad d’honorer ses dettes. C’est ce qu’a révélé le responsable de la communication d’Algérie Télécom, Abdelhakim Meziani, joint hier par téléphone. En effet, interrogé sur les remueurs de la récente décision du ministre de la Poste et des Tic de traduire en justice l’Eepad, M.Meziani a clairement démenti. «C’est de la spéculation, le ministre n’a jamais ordonné quoi que ce soit.» Avant d’apporter une précision de taille qui est: «L’Eepad a été éstée en justice depuis 2008 et le ministre n’a rien à voir là-dedans, c’est le conseil d’administration qui a pris cette décision.»
Pour rappel, le conflit opposant ces deux parties a éclaté au mois de mai dernier lorsque l’opérateur historique a décidé de suspendre ses prestations de services (connexion) au profit du provider auquel il réclamait le paiement de ses arriérés, qui étaient à l’époque d’un montant de 2,6 milliards de dinars et les 38.000 abonnés se sont retrouvés privés de connexion.
Ne pouvant pas payer cette dette d’une seule traite, Eepad avait obtenu un échéancier de paiement qui lui a été accordé par AT. Et un accord de paiement a été signé par les deux parties et paraphé le 13 avril de l’année en cours et dont la première échéance débutait le 5 mai par un versement de 430 millions de dinars, suivi par des versements mensuels de 50 millions de dinars. A l’échéance du 5 mai, aucun versement n’a été effectué par le fournisseur d’accès à Internet.
Devant cet état de fait, Algérie Télécom a suspendu ses prestations de services après une mise en demeure. La connexion n’a été rétablie que quatre jours plus tard, soit le 9 mai, après que le P-DG de l’Eepad se soit engagé à respecter l’échéancier fixé et ce, au plus tard, le 13 mai. Le jour J, et dans l’incapacité d’honorer ses engagements, le P-DG de l’Eepad s’est présenté à la direction d’Algérie Télécom pour demander un délai supplémentaire. En vain.
Le 14 mai, et constatant qu’il n’y avait point de chèque, AT a procédé à la suspension. Elle avait ensuite offert une dernière chance à l’Etablissement de l’enseignement professionnel à distance pour honorer ses échéances en rétablissant la fourniture du service jusqu’au 26 mai. La date butoir expirée, AT n’avait pas opéré de coupure dans le souci de ne pas sanctionner les usagers jusqu’au mardi 1er septembre, date à laquelle elle a suspendu l’accès à Internet à minuit. Depuis, pas moins de 38.000 abonnés et 16.000 cybercafés sont privés de connexion à Internet.
Source: L'Expression