Suivre l’apparition, les contenus et l’évolution des sites permettent à une entreprise de mener des études sur son image et étudier la réaction du marché à ses produits.
Le développement de l’internet s’est accompagné d’un accroissement considérable des données non structurées et d’une augmentation très importante du volume d’informations diffusées par chaque entreprise ou organisation. En 1997, la majeure partie des entreprises faisait leurs premiers pas dans le réseau, en publiant sous forme de sites web leurs plaquettes commerciales. Le «gisement interne» d’informations disponibles s’est considérablement accru, mais les informations externes sur l’environnement économique représentent un deuxième gisement dont l’importance stratégique est tout aussi considérable. 95% des informations pertinentes pour une entreprise sont d’accès libre, la question étant précisément de les capter.
Pendant des décennies, l’accès à l’information par les utilisateurs s’est fait via des intermédiaires, en général, les centres de documentation et les documentalistes qui étaient en charge de rechercher et transmettre l’information aux utilisateurs qui en avaient besoin. Depuis l’avènement des technologies web, les intermédiaires sont moins présents entre l’information et leurs utilisateurs. Nous assistons ainsi à l’émergence de l’utilisateur final d’information qui accède, lui-même via un navigateur, à l’information nécessaire à sa fonction. Et pour clarifier les enjeux, VIP Groupe a organisé les 3e assises de l’intelligence économique et de la veille stratégique à l’esplanade Sofitel (Alger). Amor Zebar, organisateur de l’événement a affirmé : «Face à la crise mondiale et dans un environnement de plus en plus mondialisé, les entreprises comme les territoires doivent anticiper les mutations qui sont susceptibles de les menacer et saisir les opportunités qui s’offrent à elles. La prise en compte de ces menaces et des opportunités nécessite de faire appel à l’intelligence économique devenue incontournable, tant pour les organisations publiques que privées. La mise en oeuvre de cette thématique reste cependant insuffisante dans notre pays.»
Alain Beauvieux, président de la société AMI, a relevé que «dans les années 1970, les Japonais assistaient à nos congrès scientifiques avec un appareil photo en bandoulière. Ils se contentaient de collecter des informations publiques pour pouvoir les analyser ultérieurement. Aujourd'hui, nos automates de collecte font la même chose, chaque jour, en exploitant le réseau internet. Les Américains, souvent plus pragmatiques, ont compris assez rapidement tout l'intérêt qu'il pouvait y avoir à mieux comprendre son environnement et à développer des pratiques d'intelligence économique». D'une façon générale, les PME algériennes exportent peu. L'analyse de leur marché et de leurs concurrents est rarement une préoccupation majeure.
Les entreprises algériennes montrent une très faible réceptivité aux pratiques d'intelligence économique, souvent perçues comme des revues de presse améliorées. Internet n'a pas terminé de nous surprendre par la profonde mutation qu'il implique dans l'organisation des entreprises. Qui aurait parié, il y a 15 ans seulement, que le nombre de documents disponibles instantanément depuis un simple PC se compterait en milliards ? Et certains sont de véritables pépites d’or..
Source: El Watan