Le gouvernement Berlusconi engage la bataille contre les contenus illégalement présents sur le Web. Les internautes devront obtenir une autorisation pour mettre en ligne leurs vidéos.
L'Italie compte censurer les vidéos sur la toile. Un décret doit entrer en vigueur qui vise à interdire aux sites de partage de vidéos la diffusion d’extraits d’émissions des chaînes de télévision. Y compris celles appartenant au président du Conseil, Silvio Berlusconi. La mesure fait polémique en Italie. Un décret impose à chaque internaute et aux éditeurs de contenu d’obtenir une autorisation de l’Etat pour la diffusion de vidéos sur le web. L’opposition politique comme l’ensemble des bloggeurs contestent vivement cette mesure d’un autre temps. Certains spécialistes notent que le but de la mesure n’et pas tant de censurer le Web mais plutôt d’établir un contrôle sur les contenus télévisés. Berlusconi, propriétaire du réseau de télévision Médiaset tente là d’éviter qu’un internaute trouve gratuitement les mêmes émissions et matches de football sur la Toile.
Si la loi est fortement décriée, le secrétaire en charge des Communication, Paolo Romani, a insisté sur le fait que le décret n’est que l’application de la directive européenne 2007/65/CE. Pour autant, par cette réglementation, l’Italie devient le seul pays européen dans lequel une autorisation gouvernementale préalable est obligatoire. De même, cette décision fait écho à la décision d’un tribunal italien de menacer des responsables de Google Italie pour la diffusion d'une vidéo en ligne. Un an de prison avait été requis par le procureur d'un tribunal milanais à l'encontre de trois dirigeants de Google Italie (David Drummond, président du conseil d'administration, George De Los Reyes, membre du conseil au moment des faits, et Peter Fleischer, chargé de la protection de la vie privée). Ils étaient accusés d'avoir laissé diffuser, en 2006, une vidéo dans laquelle quatre d'adolescents brimaient un élève trisomique. Restée deux mois sur les serveurs de Google, la vidéo avait créé un scandale en Italie.
Loi pour éviter la concurrence, erreur politique ou atteinte aux libertés. Ce décret nourrit les inquiétudes…
Source: Silicon