Certains experts sont sceptiques sur l’apport de la coopération avec l’Union européenne.
Sur 600.000 petites et moyennes entreprises que compte le pays, moins de 20% ont accès à l’Internet. C’est le constat fait hier par Chérif Benmahrez, directeur des technologies de l’information et de la communication au ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication lors d’une conférence organisée au centre de presse d’El Moudjahid à Alger. Cette conférence a porté sur les bouleversements économiques induits par la révolution numérique.
En matière de compétitivité, les sociétés nationales sont loin d’acquérir les nouvelles technologies. Surtout que les capacités des instituts et universités de former des spécialistes dans le domaine des TIC sont minimes. «Actuellement, nous formons 5000 à 6000 spécialistes en TIC par année», a affirmé M.Benmahrez. A titre comparatif, l’Inde produit 2 millions de spécialistes par année. Cela montre que l’adaptation de l’économie nationale au numérique est à l’état embryonnaire. «Les moteurs de recherche des entreprises nationales sont les plus faibles au monde», a révélé M.Djamel Eddine Zerrouk, directeur général délégué chargé des opérations à la société HB Technologie. Sur ce plan, les pays voisins sont en avance par rapport à l’Algérie. «Le champ d’intervention des nouvelles technologies dans l’économie tunisienne est de 9% à 10%», a affirmé Mohamed Bacha, directeur général du département de l’intelligence économique au ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissements. Pourtant, l’Algérie s’est dotée d’un projet ambitieux en vue de la maîtrise et de la promotion des TIC. Il s’agit du programme PME II. Sur ce volet, une grande partie est consacrée à l’informatisation des institutions et des PME. Aussi, il est question de les doter de réseaux interactifs et de les connecter sur Internet. «Nous sommes en phase de la mise en place de trois programmes s’inscrivant dans le même sillage, intitulés e-médecine, e-formation et e-communes et ont pour objectif d’améliorer le cadre de vie du citoyen», a mentionné Chakib Ben Mustapha, représentant d’Euro Consultants. PME II s’inscrit dans le cadre du programme e-Algérie 2013. Ce projet vise l’intégration des TIC dans l’activité des PME. Il résulte d’une coopération avec l’Union européenne.
Pour sa réalisation, l’UE a contribué à raison de 44 millions d’euros, soit 4 milliards de dinars. Pour les experts, les entreprises nationales ont du mal à acquérir les nouvelles méthodes de fonctionnement. Elles reposent essentiellement sur la maîtrise de l’information. «En 2010, l’impératif est de s’approprier la technologie de l’information», a estimé Dahmane Madjid, directeur de la recherche au Centre de recherche sur l’information économique et technique). Pour ce qui est de la coopération, ce dernier a montré un certain scepticisme. «Je suis septique par rapport à la coopération. Cet aspect est une ressource d’appoint. L’essentiel est de développer nos propres capacités d’appropriation des nouvelles technologies et méthodes de gestion de l’information.» En somme, les experts estiment que l’impératif est de passer de la consommation du flux d’informations via Internet à l’intégration de cet outil dans l’activité économique. Colonne vertébrale de l’économie numérique, la téléphonie filaire compte actuellement 4 millions d’abonnés. Elle est loin de la téléphonie mobile. Cette dernière enregistre 32 millions d’abonnés à l’échelle nationale. La société de l’information peut attendre..
Source: L'Expression