M. Ali Kahlane, président de l’Association Algérienne des Fournisseurs de Services Internet (AAFSI), évoque avec nous le projet E-Algérie 2013. Il ne cache pas sa déception quant aux changements survenus en cours de route.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le projet E-Algérie 2013, plus d’une année après son élaboration?
Le plan E-Algérie 2013 a été mis au point avec la participation de notre association ainsi que d’autres professionnels dont l’activité est liée au domaine des TIC. L’élaboration d’un tel plan ne pouvait que nous réjouir. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme nous le souhaitions. Après avoir été finalisé, le document a été envoyé à une institution de l’Etat pour étude et avis. Je pense que cela a retardé l’application du plan d’au moins une année. C’est vraiment dommage car le secteur des TIC ne doit souffrir d’aucun délai. D’autre part, l’étude et les avis en rapport avec ce plan ont été publiés dans le Journal Officiel alors que le document lui même n’a pas été publié. Il semblerait que certains ministères et institutions appliquent certaines actions dont la réalisation est la moins problématique du point de vue budget ou temps. En fait, j’ai peur que nous soyons quelque peu revenus à la case départ.
Qui a fait preuve de mauvaise foi exactement ?
Nous ne savons pas trop qui fait quoi et comment. Il n’est pas clair si ce plan est officiel ou pas. Le plan E-Algérie existe, c’est déjà quelque chose de très positif. Cependant, il comporte des faiblesses et des lacunes. Ce programme se propose d’être exhaustif, il donne l’impression d’être irréalisable avec autant d’actions à concrétiser en l’espace de cinq ans. Par ailleurs, nous aurions aimé voir créer une structure indépendante, relevant du Président de la République ou du Chef du Gouvernement, qui serait chargée de piloter et de faire le suivi de l’application du programme.
L’année 2009 est censée être incluse dans ce plan. Mais rien n’a été fait, du moins officiellement, durant cette année.
Effectivement. Une année à tourner en rond. Ce plan a été ficelé fin décembre 2008. C’est précisément ce temps perdu qui a fini par le discréditer un peu. Nous appréhendons l’application non «officielle» de ce programme où chacun le fera un peu à sa manière.
A lumière de tous les dysfonctionnements que vous relevez, pensez-vous que ce plan est encore réalisable ?
Je pense que le plan E-Algérie est quelque peu compromis. D’abord, parce qu’il n’a pas reçu l’officialisation qu’il est en droit d’avoir alors même que la dernière mouture a pris en compte les réserves et enrichissements formulés par l’instance qui a eu à l’étudier. Je pense qu’il est en train d’être dévoyé. Il ne faut pas perdre d’esprit que ce programme est une suite d’actions organisées dans le temps et l’espace.
Pouvez-vous nous faire part de la position prise par l’AAFSI en ce qui concerne ce qu’il convient d’appeler l’affaire EEPAD ?
Tout d’abord, l’AAFSI soutient Algérie Télécom dans sa volonté de recouvrer ses créances. Nous avons en outre toujours exhorter l’EEPAD à payer ses dettes. Nous avons proposé à Algérie Télécom un plan, avec copie au Ministre des PTIC. Il ne faut pas oublier que malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, la société EEPAD a beaucoup fait pour le développement de l’Internet en Algérie. La priorité pour nous était donc de la maintenir en vie. Le patrimoine de l’EEPAD a été évalué à 500 millions de dinars. Dans ce plan, nous avons notamment proposé que l’EEPAD soit gérée par un comité de pilotage formé de représentants d’Algérie Télécom, de l’EEPAD, de banques et d’un représentant de l’AAFSI. Ce comité aurait eu pour mission d’assurer la bonne marche de la société pendant une période de trois ans. Algérie Télécom a estimé que c’était à la justice de s’en occuper. Nous respectons cette décision.
Que pouvez-vous nous dire au sujet de la situation d’Internet en Algérie?
Depuis maintenant dix ans, nous constatons que le choix de l’Etat pour « le tout mobile » a fait reculer le développement de l’Internet. Or ce dernier, le réseau de téléphonie fixe est indispensable à une connexion Internet pérenne. En avril 2008, un groupe d’ISP s’était constitué en Groupement d’Intérêts Communs et avait signé avec Algérie Télécom une convention-cadre qui a été suivie, deux mois plus tard, par un contrat pour la commercialisation d’une offre Triple Play. Le 25 octobre 2009, une autre convention-cadre, sous l’impulsion du Ministre de la Poste et des TIC, a été signée entre l’AAFSI et Algérie Télécom pour permettre aux ISP de relancer leurs activités. Autrement dit, trois conventions ou contrats ont été signés entre les ISP et ou l’AAFSI et Algérie Télécom, entre 2008 et aujourd’hui. Aucune de ces conventions n’a malheureusement débouché sur quelque chose de concret à ce jour.
Source: N'TIC 42 / MARS 2010
Le plan E-Algérie 2013 a été mis au point avec la participation de notre association ainsi que d’autres professionnels dont l’activité est liée au domaine des TIC. L’élaboration d’un tel plan ne pouvait que nous réjouir. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme nous le souhaitions. Après avoir été finalisé, le document a été envoyé à une institution de l’Etat pour étude et avis. Je pense que cela a retardé l’application du plan d’au moins une année. C’est vraiment dommage car le secteur des TIC ne doit souffrir d’aucun délai. D’autre part, l’étude et les avis en rapport avec ce plan ont été publiés dans le Journal Officiel alors que le document lui même n’a pas été publié. Il semblerait que certains ministères et institutions appliquent certaines actions dont la réalisation est la moins problématique du point de vue budget ou temps. En fait, j’ai peur que nous soyons quelque peu revenus à la case départ.
Qui a fait preuve de mauvaise foi exactement ?
Nous ne savons pas trop qui fait quoi et comment. Il n’est pas clair si ce plan est officiel ou pas. Le plan E-Algérie existe, c’est déjà quelque chose de très positif. Cependant, il comporte des faiblesses et des lacunes. Ce programme se propose d’être exhaustif, il donne l’impression d’être irréalisable avec autant d’actions à concrétiser en l’espace de cinq ans. Par ailleurs, nous aurions aimé voir créer une structure indépendante, relevant du Président de la République ou du Chef du Gouvernement, qui serait chargée de piloter et de faire le suivi de l’application du programme.
L’année 2009 est censée être incluse dans ce plan. Mais rien n’a été fait, du moins officiellement, durant cette année.
Effectivement. Une année à tourner en rond. Ce plan a été ficelé fin décembre 2008. C’est précisément ce temps perdu qui a fini par le discréditer un peu. Nous appréhendons l’application non «officielle» de ce programme où chacun le fera un peu à sa manière.
A lumière de tous les dysfonctionnements que vous relevez, pensez-vous que ce plan est encore réalisable ?
Je pense que le plan E-Algérie est quelque peu compromis. D’abord, parce qu’il n’a pas reçu l’officialisation qu’il est en droit d’avoir alors même que la dernière mouture a pris en compte les réserves et enrichissements formulés par l’instance qui a eu à l’étudier. Je pense qu’il est en train d’être dévoyé. Il ne faut pas perdre d’esprit que ce programme est une suite d’actions organisées dans le temps et l’espace.
Pouvez-vous nous faire part de la position prise par l’AAFSI en ce qui concerne ce qu’il convient d’appeler l’affaire EEPAD ?
Tout d’abord, l’AAFSI soutient Algérie Télécom dans sa volonté de recouvrer ses créances. Nous avons en outre toujours exhorter l’EEPAD à payer ses dettes. Nous avons proposé à Algérie Télécom un plan, avec copie au Ministre des PTIC. Il ne faut pas oublier que malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, la société EEPAD a beaucoup fait pour le développement de l’Internet en Algérie. La priorité pour nous était donc de la maintenir en vie. Le patrimoine de l’EEPAD a été évalué à 500 millions de dinars. Dans ce plan, nous avons notamment proposé que l’EEPAD soit gérée par un comité de pilotage formé de représentants d’Algérie Télécom, de l’EEPAD, de banques et d’un représentant de l’AAFSI. Ce comité aurait eu pour mission d’assurer la bonne marche de la société pendant une période de trois ans. Algérie Télécom a estimé que c’était à la justice de s’en occuper. Nous respectons cette décision.
Que pouvez-vous nous dire au sujet de la situation d’Internet en Algérie?
Depuis maintenant dix ans, nous constatons que le choix de l’Etat pour « le tout mobile » a fait reculer le développement de l’Internet. Or ce dernier, le réseau de téléphonie fixe est indispensable à une connexion Internet pérenne. En avril 2008, un groupe d’ISP s’était constitué en Groupement d’Intérêts Communs et avait signé avec Algérie Télécom une convention-cadre qui a été suivie, deux mois plus tard, par un contrat pour la commercialisation d’une offre Triple Play. Le 25 octobre 2009, une autre convention-cadre, sous l’impulsion du Ministre de la Poste et des TIC, a été signée entre l’AAFSI et Algérie Télécom pour permettre aux ISP de relancer leurs activités. Autrement dit, trois conventions ou contrats ont été signés entre les ISP et ou l’AAFSI et Algérie Télécom, entre 2008 et aujourd’hui. Aucune de ces conventions n’a malheureusement débouché sur quelque chose de concret à ce jour.
Source: N'TIC 42 / MARS 2010