Encore et toujours cité pour son manque de respect de la vie privée, Facebook. Après l’Union européenne, ce sont les membres du plus grand réseau social eux-mêmes qui le désavouent.
Facebook étalerait les données personnelles de ses membres sur la place publique ou les négocie avec des entreprises tierces, notamment avec ses annonceurs. Un scoop du Wall Street Journal. Fort de plus de 400 millions de membres, dont 15 millions en France, le plus grand réseau social du monde attise forcément les convoitises des annonceurs. Une vraie mine d’or sur la Toile, à commencer par les basiques : genre, nom, âge et situation géographique du membre de Facebook. Dans les faits, comment ça marche ? L’internaute qui surfe d’une publicité à l’autre ne risque rien (ou presque) au contraire de l’internaute connecté à Facebook qui a donc sa base de données activée. Lorsque l'utilisateur clique sur une publicité du site de réseautage, il envoie, sans le savoir, à l’annonceur son nom, prénom, etc. Et comme sur le réseau social, des publicités pullulent par dizaine au fil des pages, il est difficile de s’en préserver.
Cela fait déjà des mois que les internautes, seuls ou en groupe, appartenant à une véritable entité ou bien la créant, s’organisent. Et le retour de bâton risque de faire mal au réseau social. En effet, si l’on en croit les chiffres de l'éditeur de sécurité Sophos, « 60% des membres de Facebook envisagent de se désinscrire pour des raisons de confidentialité ». Ce qui reviendrait à faire tomber l'audience du site à 240 millions d'utilisateurs. On demande à voir. Si le chiffre avancé est conséquent, Sophos estime pourtant que le « désarroi » des membres du réseau social est tel que le recours à la désinscription se révélerait inéluctable. Parmi les 1588 personnes interrogées, « 16% d’entre elles affirment même avoir déjà cessé d’utiliser Facebook à la suite d’un contrôle inadéquat des informations privées », ajoute l'éditeur. Cette (dé)mobilisation atteindrait son Nirvana le 31 mai, soit dans quelques jours. Via le site, We’re quitting Facebook, des dizaines de membres du réseau social suicideront leur compte le jour même. Ce 21 mai, ils sont plus de 12 060 à s’y être engagés. Pour s’inscrire, c’est simple: un compte créé et un e-mail de rappel plus tard, vous aurez « disparu » de Facebook le 31 mai.
Récemment aussi, même au sommet de l’Europe, Facebook énervait. En témoigne « l’inacceptable » de l’Union européenne. Adjectif utilisé par le groupe de travail 29 pour qualifier la politique du réseau social en matière de protection des données personnelles. En attendant, n’en déplaisent à Sophos et à « We’re quiting Facebook », les apéros géants organisés par Facebook excitent toujours les foules, en dépit des mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur. Facebook dessaoulera-t-il (de son succès) le 1er juin prochain, lendemain du « suicide » (virtuel) collectif promis par des milliers de membres?
Source: Silicon