Le .dz fait fuir les algériens: LES RAISONS D’UNE DESAFFECTION

Le nom de domaine .dz fait-il fuir les algériens ? La question aussi pertinente soit-elle mérite d’être posée car, après presque deux ans de la décision du Cerist de la promouvoir, il semble que le .dz n’ait pas rencontré le succès escompté.


Les responsables d’institutions et d’entreprises publiques n’hésitent pas à pointer du doigt les problèmes bureaucratiques causés par une paperasse trop lourde, des tarifs d’hébergement excessifs, et des problèmes de sécurité et de fiabilité informatique. Comparé aux pays voisins, le nom de domaine .dz reste peu exploité. A cet effet, Ali Kahlane, Président de l’association des providers, souligne que «la Tunisie compte 13 000 sites Internet appartenant à son nom de domaine .tn, alors qu’au Maroc le nom de domaine .ma abrite entre 50 000 et 60 000 sites». Pourtant, des dispositions ont été prises depuis une année telles que l’annulation des frais d’enregistrement et la simplification de ce dernier, en donnant la possibilité de le faire en ligne mais cela n’a pas suffit pour séduire. Si le mouvement d’enregistrement s’est accentué quelque peu, il reste trés loin des objectifs assignés. La promotion du domaine .dz n’est pas d’ordre technique. Nous pouvons créer autant de sites que nous voulons mais s’il n’y a pas de création de contenu et de développement de services en ligne, l’Algérie restera toujours invisible sur le Net. Or, le .dz est censé marquer un ancrage territorial. Les noms de domaine sont un élément d’actif immatériel. Les entreprises doivent en prendre conscience. Un nom de domaine peut être créateur de valeur, soit au travers du trafic spontané qu’il apporte aux sites Internet vers lequel il pointe, soit parce qu’il possède parfois une valeur intrinsèque. Il doit être incontournable pour assurer la présence d’une entreprise algérienne sur Internet. Ceci à plusieurs titres : il lui permet d’accroître la visibilité de son site, donc le nombre de visiteurs sur ce site, et par voie de conséquence le nombre de contacts commerciaux potentiels. Il sert à «personnaliser les adresses de messagerie électronique» et à promouvoir également le site Web de l’entreprise.

« La promotion du .dz est l’une des actions de développement de l’Algérie électronique »

L’extension catégorise le nom de domaine, elle peut être géographique ou générique. À chaque pays la sienne. L’extension générique situe, en théorie, une organisation. La plus connue, le .com, désigne au départ l’aspect commercial du nom de domaine. Or, il est devenu si populaire qu’un particulier peut très bien posséder son site en .com. Trois autres génériques font référence. Le .net dédié aux acteurs d’Internet, le .org qui est celui des organismes non-lucratifs et des associations, et enfin le .info créé pour les services d’informations. Si beaucoup d’algériens préférent le .com, c’est parcequ’ils pensent qu’il est plus international et permet une recherche plus facile. Il aura donc plus de valeur qu’un nom en .dz. Pourtant, par précaution, il est recommandé aussi de réserver une extension «.dz» pour le nom de domaine de votre entreprise, ceci pour exprimer votre lien territorial national en tant qu’entreprise localisée en Algérie. Dans presque toutes les entreprises, Internet est devenu un outil de travail indispensable comme le téléphone. Le problème est que pour certains sites, et ils sont nombreux, la conception est telle que le plus accroc des internautes ne s’y attarde guère. D’autres ne sont presque jamais mis à jour. Pourtant le fait de figurer sur Internet ne doit pas être une fin en soi. Dans ce cas, le choix du domaine n’a qu’une relative importance. Ali Kahlane a déjà appelé l’ensemble des institutions concernées à s’impliquer davantage dans le développement du contenu, soulignant qu’il faudra pour une première étape proposer aux clients dont les sites sont hébergés à l’étranger que sans les rapatrier, ils peuvent les doubler avec une identité nationale. De la sorte, nous arriverons à doubler le nombre d’enregistrement sous le nom.dz.

La Présidente de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications estime qu’il faut une campagne de sensibilisation «plus agressive », car il faut reconnaître que le Cerist n’a pas trop communiqué sur la promotion du .dz en dehors des séminaires et autres rencontres entre les cadres du Ministère de la Poste et des TIC. Nous n’avons pas non plus vu d’affiches publicitaires dans les rues, ni des annonces dans les journaux alors que la promotion du .dz est l’une des actions de développement de l’Algérie électronique et un choix stratégique du gouvernement. Elle doit impliquer non seulement le Cerist qui doit donner plus de consistance à ce projet mais toutes les institutions, les entreprises et les organismes du pays.