Steve Jobs et Bill Gates : symboles de la rivalité
Malgré la rivalité entretenue par les deux entreprises, mais aussi par certains partisans de l’une et l’autre des entreprises, Apple et Microsoft se sont parfois associés, au niveau technologique principalement. ZDNet a sélectionné 10 de ces collaborations, au sens large du terme, entre les deux géants .
Outlook dans Office 2011 pour Mac
La suite bureautique Office a longtemps été un moyen pour Microsoft d’accroître l’attractivité de Windows face aux plates-formes concurrentes comme Mac OS. Si l’éditeur propose depuis de nombreuses années (1990) une version Mac d’Office, celle-ci différait nettement de l’édition pour Windows.
Avec Office 2011, sorti le 26 octobre, Microsoft a changé son fusil d’épaule en mettant sur le marché une suite bureautique désormais plus proche de ce qu’elle est sur Windows (sans pour autant proposer une version 64-bit). L’outil spécifique Entourage (très critiqué pour ses bugs) a été retiré et remplacé par Outlook, permettant par ailleurs une meilleure synchronisation avec Exchange.
Non au Blu-ray, oui aux contenus en ligne
Sans pour autant s’être accordés, Microsoft et Apple défendent une position commune vis-à-vis du Blu-ray. Malgré les demandes, la firme de Redmond s’est toujours opposé à l’adoption de ce format pour sa console de salon la Xbox 360. Apple refuse quant à lui d’intégrer un lecteur compatible dans ses ordinateurs (bien qu'en 2005 il soit devenu membre de la Blu-Ray Disc Association).
Du côté de Microsoft comme d’Apple, l’argument est identique : le Blu-Ray est une solution temporaire coûteuse. L’avenir de la vidéo en haute définition, ce sont les contenus numériques à télécharger, par exemple sur iTunes.
Safari sur Windows
Pour Apple, faire des logiciels pour Windows, c’est comme « offrir des verres d’eau fraîche à des personnes en Enfer » a autrefois ironisé Steve Jobs. Pourtant, quelques semaines plus tard, sa société lançait une version de son navigateur Safari pour le système concurrent d’OS X.
Si le succès de Safari sur Windows est relatif, Apple a néanmoins réussi à faire connaître plus largement ses spécificités en matière d’interface utilisateur et aussi à pousser le moteur de rendu WebKit – désormais très populaire. Safari est cependant plus une action concurrentielle qu’un geste amical à l’égard de Microsoft.
Snow Leopard se connecte à Exchange
Etre concurrent ne signifie pas nécessairement interdire toute compatibilité avec les technologies rivales. Apple a ainsi introduit dans Mac OS X 10.6 (Snow Leopard) le support d’Exchange dans ses solutions natives, Mail, iCal et Adresse Book.
Apple peut toutefois faire mieux encore puisque la compatibilité n’est possible qu’avec les versions 2007 et suivantes d’Exchange. Quelques bugs sont aussi à noter.
Windows s’installe sur Mac grâce à Boot Camp
En 2006, Apple a abandonné son architecture basée sur les processeurs PowerPC pour adopter la technologie x86 d’Intel. Cette évolution a notamment permis d’installer Windows sur du matériel Apple.
Pour cela le constructeur fournit même un utilitaire, Boot Camp. Avec une licence Windows, un possesseur de Mac peut paramétrer un dual boot OS X – Windows. Les bénéfices sont mutuels. Un utilisateur d’Apple peut accéder à des applications spécifiques à Windows. Microsoft peut vendre des licences, hors du monde du PC.
Une licence Exchange ActiveSync pour iPhone
Dans sa version 1 sortie en 2007, l’iPhone ne disposait pas vraiment des atouts suffisants pour devenir un terminal d’entreprise. Apple a peu à peu corrigé cette lacune, notamment en souscrivant auprès de Microsoft une licence Exchange ActiveSync.
Ainsi un iPhone peut se connecter à un serveur Exchange pour synchroniser email, calendrier et contacts. Cette licence n’est toutefois pas un cadeau fait par Apple à Microsoft, mais une décision nécessaire pour favoriser l’adoption de son smartphone en entreprise.
Microsoft investit 150 millions de dollars dans Apple
L’affaire est déjà ancienne et Apple n’était pas alors une entreprise pesant environ 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires. L’accord dévoilé en 1997 par Steve Jobs, revenu à la tête d’Apple en 1996, avait néanmoins pris au dépourvu bien des adeptes de la marque.
Cet accord était avant tout un compromis entre les deux firmes, bien plus qu’une soudaine déclaration d’amitié. Apple mettait ainsi un terme à ses poursuites contre Windows. Microsoft en échange investissait dans son concurrent à hauteur de 150 millions de dollars et s’engageait à maintenir des développements logiciels pour Mac OS. Un échange de bons procédés en définitive.
Internet Explorer, navigateur par défaut du Mac
Microsoft et Apple ont eu des liens plus étroits par le passé, en raison notamment de l’accord conclu en 1997. Selon cet accord, Apple faisait d’Internet Explorer le navigateur par défaut de sa plate-forme.
Les choses ont beaucoup changé depuis. Après avoir gagné la bataille des navigateurs au début des années 2000, Microsoft a délaissé IE pour Mac. Apple a lancé son propre navigateur, Safari, et l’a proposé dans une version compatible Windows.
Apple rend l’iPod compatible avec Windows
Un an après avoir mis sur le marché l’iPod, un accessoire qu’Apple espérait voir stimuler les achats de Mac, le constructeur a décidé de le rendre compatible avec Windows. Une stratégie gagnante puisqu’elle permettait à Apple de viser un marché de masse, mais aussi d’encourager la vente de musique sur sa boutique iTunes.
Bill Gates développe Word pour l’Apple II
IBM a été dans les années 80 le premier rival d’Apple. Microsoft, alors encore un petit poucet, a même apporté son soutien à l’introduction de l’interface graphique défendue par Steve Jobs. Bill Gates a ainsi rejoint les développeurs tiers de la plate-forme Mac en concevant Word. Naturellement, cette collaboration a ensuite débouché pour Microsoft par le lancement de son propre OS, concurrent direct du Mac, et à la naissance de la rivalité entre les deux géants américains.
Source: Silicon
Microsoft-Apple : des adversaires qui savent aussi s'entendre
Microsoft et Apple ont dû parfois laisser de côté leurs discours marketing afin de rapprocher leurs technologies. Support d’Exchange dans l’iPhone, Safari sur Windows, Office sur Mac, investissement de Microsoft dans Apple… 10 partenariats, qui illustrent souvent l'intensification de leur rivalité.