Mme Chebelaine Baya, enseignante de français au lycée Ourida Meddad d’El Harrach

« Le langage SMS risque de poser problème »


Beaucoup de jeunes utilisent des abréviations en rédigeant des SMS. Est-ce que vous pensez que ce genre d’habitude pourrait avoir des effets sur le niveau des élèves en matière de rédaction ?

L’utilisation des abréviations se retrouve dans les rédactions de cette catégorie d’élèves justement. A titre d’exemple, un candidat au bac qui s’exprime correctement a entièrement rédigé sa rédaction sur le mode SMS, ce qui lui a valu une mauvaise note sans compter que le correcteur a eu du mal à déchiffrer le texte. Quant aux autres, les SMS n’y changent pas grand-chose même s’ils leur arrivent parfois (rarement) d’introduire un mot «SMS».

Quel est, plus généralement, le niveau actuel des élèves en comparaison avec les années précédentes ?

En Algérie, le niveau des élèves a beaucoup baissé comparé aux années passées. Les élèves ne lisent plus et le français est devenu une langue étrangère au sens propre du terme excepté dans les milieux francophones. A l’étranger, la question de l’utilisation du langage SMS fait débat parmi les professionnels de l’enseignement.

Où en sont les choses en Algérie ?

Concernant le débat autour du langage SMS en Algérie, il ne se passe rien d’officiel car il s’agit d’abord de faire retrouver à la langue française la place qu’elle avait. Mais en tant que professionnelle de l’enseignement, je trouve que ce « langage » risque en effet de poser problème aux efforts consentis pour promouvoir le Français.

N'TIC 49 / NOVEMBRE 2010