Pouvez-vous nous fournir quelques données au sujet de TSA?
Lancé le 8 juin 2007, TSA (Tout sur l’Algérie) est un quotidien édité en ligne qui fournit de l’information en temps réel et en continu sur l’Algérie. Toute l’information publiée par TSA est produite par nos journalistes. Nous sommes également abonnés à l’agence AFP pour pouvoir élargir notre couverture de l’actualité algérienne, en Algérie et à l’étranger. Aujourd’hui, nous comptons 250 000 lecteurs par jour dont plus de 50 000 visiteurs uniques. Nos lecteurs viennent essentiellement d’Algérie et de France ainsi que de pays où la diaspora algérienne est fortement présente, comme le Canada et le Golfe.
Quel bilan pourriez-vous faire aujourd’hui au sujet de ce journal électronique ?
Lors du lancement de TSA, nous ignorions si l’expérience allait donner des résultats positifs. Avant nous, d’autres expériences ont existé mais TSA est le premier quotidien électronique en temps réel sur l’Algérie. Or, l’Algérie présente une spécificité par rapport à l’information. C’est un pays où l’on communique très peu et où l’accès à l’information est difficile. Le défi pour nous a été de trouver chaque jour des informations et des sujets intéressants et sérieux à proposer à nos lecteurs. Aujourd’hui, je pense que nous avons en partie atteint cet objectif. D’ailleurs, nous avons un temps moyen de présence sur notre site de 19 minutes par lecteur.
En dépit du développement d’Internet en Algérie, on hésite encore à créer des journaux électroniques. Quelles en sont les raisons de votre point de vue ?
Je ne partage pas cette remarque. D’abord, les journaux papiers possèdent tous des sites Internet. Certains, comme El Watan, ont un site qui fait de l’information en temps réel. Il y a également de nouveaux sites comme Algérie Focus, les Dernières Nouvelles d’Algérie (DNA) et Viva l’Algérie qui ont été lancés récemment. Je suis sûr que d’autres expériences
verront le jour bientôt. Il faut savoir que la presse électronique est un phénomène relativement récent, y compris dans les pays développés où l’accès à Internet est plus généralisé qu’en Algérie. Aujourd’hui, les annonceurs commencent à s’intéresser à Internet en Algérie. Ils ont compris l’intérêt de ces nouveaux médias.
Certains estiment que la presse classique cédera définitivement la place à la presse électronique dans quelques années. Qu’en pensez-vous ?
On parle souvent de la disparition de la presse écrite en faveur de la presse électronique. Personnellement, je ne pense pas qu’une telle chose va se produire rapidement et de manière irréversible. La télévision n’a tué ni la radio ni le cinéma. Internet ne tuera pas la presse écrite. Mais une chose est sûre : les journaux papiers devront trouver le bon équilibre entre leur édition en ligne et celle sur le papier.
Comment voyez-vous l’avenir de la presse électronique en Algérie?
Aujourd’hui, une chose est sûre : la presse électronique fait partie définitivement du paysage médiatique en Algérie. Il faudra seulement éviter les dérapages qui pourraient servir de prétexte pour la réduire au silence.
Lounes Guemache, Responsable de publication chez TSA
« Internet ne tuera pas la presse écrite »
N'TIC 48 / OCTOBRE 2010