Quel bilan pourriez-vous faire en ce qui concerne l’activité d’Algérie Télécom durant l’année 2010 ?
L’année 2010 a été l’année de la modernisation du réseau. Elle a vu la finalisation de la première tranche de l’opération de modernisation du réseau d’accès national. C’està- dire le lien entre le client final et l’équipement d’Algérie Télécom. Cette modernisation a été faite à travers l’installation d’équipements MSAN. Il s’agit d’un réseau de dernière génération permettant de fournir plus de services avec une très bonne qualité et un coût réduit. La première tranche a visé l’installation de 400.000 équipements sur cinq wilayas. Ces équipements ont été partagés en deux catégories : une petite partie pour la modernisation du réseau et la majeure partie pour son développement. Pour ce qui est de la partie modernisation, le meilleur exemple est celui de la wilaya de Chlef. Dans cette wilaya, nous avons carrément basculé sur le réseau de nouvelle génération sans que l’abonné ne subisse un quelconque désagrément. Cette réalisation représente une fierté pour nos ingénieurs. La deuxième étape de l’opération concerne 11 autres wilayas avec 500.000 autre accès, ce qui fait en tout 900 000 accès. Ce chiffre devra être atteint durant l’année 2011. L’avantage du MSAN est le fait qu’il s’agisse d’un équipement intégré offrant à la fois les services téléphoniques et Internet. Avec l’ancien réseau, plus l’abonné est éloigné de l’équipement, moins la qualité est bonne. Les nouveaux équipements offrent la possibilité d’être facile à installer près de l’abonné, ce qui permet d’avoir une très bonne qualité de service. Sur les 400 000, pas moins de 300.000 sont actuellement en service.
Pouvez-vous nous donner une idée sur le parc ADSL d’Algérie Télécom ?
Algérie Télécom dispose de 1,9 millions points d’accès disponibles dont 820.000 et 850.000 sont actuellement exploités. Aujourd’hui toutes les communes du pays sont connectées, même si ce n’est pas commercialement très porteur, car certaines communes ont aujourd’hui plus besoin de gaz et d’électricité que d’Internet. Les zones les plus reculées du pays qui n’ont pas accès à la fibre optique sont carrément connectées au nord du pays via des liaisons satellitaires.
Est-ce que vous pensez que l’objectif des six millions de foyers algériens connectés à Internet peut être atteint dans des délais raisonnables ?
Chez Algérie Télécom, nous nous sommes fixés comme objectif d’atteindre les six millions d’abonnés à l’horizon 2013. Ce qu’il faut savoir à ce sujet, c’est que l’Algérie n’est pas Algérie Télécom. Nous avons pensé à impliquer les ISP dans ce projet. Nous avons l’infrastructure et les ISP ont le savoir-faire, la flexibilité et la disponibilité. Une convention commerciale est d’ailleurs actuellement en cours d’élaboration pour nous permettre de travailler ensemble dans les meilleures conditions possibles. Les équipements MSAN sont peu coûteux.
Pouvons-nous donc nous attendre à ce que cela se répercute sur la facture du consommateur ?
Bien sûr. Aujourd’hui, nous offrons une connexion de 512kbps pour le prix d’une 256 sur l’ancien réseau. Des baisses seront également enregistrées au niveau des tarifications imposées aux entreprises. Nous avons également pensé à une nouvelle offre commerciale destinée aux professions libérales auxquelles nous ne pouvons imposer les mêmes tarifications que celles des entreprises.
Avez-vous des nouveautés pour l’année 2011 ?
Nous lançons le visiophone. Il s’agit d’un téléphone transmettant le son et l’image via une connexion Internet. Cet appareil permet aussi de surfer sur Internet, de visionner des films, de consulter le contenu d’une clé USB. Il peut également être connecté à un écran plasma lors des réunions, par exemple. Ce produit, qui entrera dans le cadre de l’offre Anis Plus, devra à la fois booster la téléphonie fixe et renforcer la pénétration d’Internet dans les foyers algériens. Pour l’année 2011, nous prévoyons également la généralisation de l’IPTV et, plus important encore, nous envisageons de mettre en place une plate-forme Internet. Toujours durant la même année, nous prévoyons de doter les universités d’équipements et de connexions Internet. Nous avons achevé nos installations à Annaba, nous travaillons sur l’université de Bab Ezzouar et nous démarrons bientôt les travaux au niveau de l’université de Tlemcen. Ces universités n’auront qu’à payer les frais de connexion. Les équipements sont à la charge d’Algérie Télécom. Nous travaillons, enfin, sur la modernisation du réseau Fawri.
M. Fayçal Bessah, Directeur marketing stratégique et communication chez Algérie Télécom
" Modernisation du réseau et baisse des tarifications "
N'TIC 51 / JANVIER 2011