Entretien avec M. Mathia Nalappan, DG Nokia Afrique du Nord

« Une nouvelle vision pour le marché algérien »




Quelles seront les priorités de Nokia pour le marché algérien ?

Notre première priorité est de trouver les compétences locales qui devraient nous aider à atteindre nos objectifs, qu’ils s’agissent d’employés ou de distributeurs et de proposer les offres qui conviennent le plus au consommateur local. Nous nous intéressons également aux magasins de détails afin de nous rapprocher davantage du client. Mettre au point un contenu adapté à l’utilisateur algérien fait également partie de nos priorités.

L’absence de Nokia de l’Algérie s’explique-t-elle par des circonstances locales ou est-ce dû à la situation de Nokia au niveau international ?

Nous n’avons jamais quitté le marché algérien. Nous avons été présents à travers nos experts qui faisaient le suivi du marché algérien. Nous n’avons pas été présents sur ce marché à 100% en raison de la présence d’appareils Nokia à travers le marché parallèle, ce qui a porté préjudice à la fois à l’utilisateur, à l’économie du pays et à notre marque.

Est-ce que le marché parallèle a été bénéfique pour vous dans le sens où votre marque a été présente localement en l’absence d’une représentation officielle de Nokia ?

Cela peut être perçu comme quelque chose de positif en effet, mais nous ne souhaitons certainement pas encourager ce phénomène. Le but étant de réduire la présence du marché parallèle.

Pouvez-vous nous expliquer exactement ce qui a poussé Nokia à s’éloigner du marché algérien?

Je parlerais plutôt des leçons tirées de notre expérience en Algérie. Nous sommes persuadés que Nokia doit être plus présent sur le marché algérien mais beaucoup plus sur le plan de la gestion. Nous devons être plus proches des employés, des distributeurs et des agences de publicité. Il est important pour nous de trouver des distributeurs qui ont la même vision que nous en ce qui concerne le marché algérien. Nous avons, dans ce sens, porté notre choix sur Novaphone qui connaît parfaitement le marché algérien et qui a un engagement à long terme.

Nokia a toujours mis l’accent sur ses appareils d’entrée de gamme en ce qui concerne le marché algérien. Est-ce que vous comptez maintenir cette stratégie ou allez-vous vous axer sur des téléphones haut de gamme ?

Ce qui nous caractérise, c’est le fait que nous ayons la plus large gamme sur le marché. Nous n’avons jamais privilégié une catégorie de produits, mais c’est la réalité d’un marché donné qui nous dicte les priorités à prendre. Nous constatons que la nouvelle génération souhaite avoir des téléphones sophistiqués. Cela nous impose de proposer ce genre de produits. D’un autre côté, nous avons ajouté de nouvelles applications aux téléphones d’entrée de gamme. Actuellement, nous proposons dans les appareils d’entrée de gamme et de moyenne gamme l’accès à Internet.

Nokia a toujours été leader sur le marché algérien. L’on constate cependant la montée en puissance de Samsung. Pensez-vous pouvoir faire face à ce concurrent avec seulement un seul distributeur pour l’année 2011 ?

Le plus important, c’est la qualité du distributeur. Notre objectif aujourd’hui est de couvrir le marché algérien de manière générale. Nous pensons que nous aurons besoin de plus d’un distributeur mais nous ne préférons pas aller trop vite pour en trouver un deuxième. Nous avons des critères bien précis pour les distributeurs qui sont supposés nous représenter.

Comment comptez-vous rattraper le retard que vous avez sur le segment des smartphones ?

Le marché des smartphones est un marché qui se développe rapidement. Si nous sommes entrés en partenariat avec Microsoft, c’est pour gagner cette course. Nous sommes confiants en notre capacité à être leader sur ce segment. L’investissement dans les nouvelles technologies va nous assurer un avantage certain.

N'TIC 54 / AVRIL 2011