« L’Algérie est parmi les pays les plus atteints par la contrefaçon des logiciels »
Que pouvez-vous nous dire au sujet de la contrefaçon des logiciels en Algérie ?
Avant tout, ce qu’il faut savoir c’est que la protection des logiciels ne relève pas, selon la loi algérienne, de ce qu’on appelle la « gestion collective », comme c’est le cas pour les chansons sur CD par exemple. Pour être plus précis, les auteurs de logiciels ne sont pas obligés de passer par l’ONDA avant de commercialiser leurs produits, ce qui n’est pas le cas des auteurs de chansons. Les concepteurs de logiciels peuvent avoir une meilleure protection en passant par l’ONDA mais ne sont pas obligés de le faire. Cependant, le fait que l’enregistrement de ce genre de produit ne soit pas fait de façon systématique fait qu’au niveau de l’ONDA nous n’avons pas une idée précise sur le nombre de logiciels existant sur le marché. En revanche, lorsque l’auteur d’un logiciel nous signale un dépassement, nous agissons immédiatement et nous allons même jusqu’à mettre à sa disposition un avocat.
Même si nous n’avons pas de chiffres précis, nous n’ignorons pas que l’Algérie figure parmi les pays les plus atteints par le phénomène, en tout cas.
Qu’en est-il des logiciels des grands développeurs internationaux disponibles sur le marché algérien ?
Nous travaillons, depuis quelques années, en partenariat avec le Business Software Alliance (BSA), organisme qui défend les droits des grandes marques spécialisées dans le domaine des logiciels. En vertu de cet accord, nos agents bénéficient de formation leur permettant d’identifier les vrais produits des faux.
Quelles sont les mesures prises concrètement par l’ONDA pour réduire l’acuité du phénomène de la contrefaçon des logiciels ?
Nous pensons que la meilleure façon de faire face à ce fléau est de mettre l’accent sur la sensibilisation. Nous organisons d’ailleurs de nombreuses rencontres pour sensibiliser, tout particulièrement les auteurs de logiciels. Cette année, nous avons élargi notre champ d’actions en prévoyant de sensibiliser les lycéens. 16 établissements secondaires devront être visités par nos agents avant la fin de l’année en cours. Je tiens à signaler, par ailleurs, que l’Algérie occupe une excellente position en matière de protection des droits d’auteurs aussi bien en Afrique que dans les pays arabes. La protection des logiciels tout particulièrement demande encore du travail car c’est un domaine assez récent.
N'TIC 54 / AVRIL 2011