Facebook paie une agence pour discréditer Google

Le réseau social avoue avoir engagé une agence de communication pour orchestrer une campagne anti-Google. Le groupe de Larry Page était accusé d’enfreindre la vie privée des internautes.



Afin de défendre son pré-carré, Facebook entend utiliser tous les moyens. Même les moins « éthiques ». Le numéro 1 des réseaux sociaux a engagé Burson-Marsteller pour discréditer Google. L'agence de communication a donc contacté un blogueur et des médias en leur laissant entendre que le moteur de recherche violait la vie privée des internautes. Etonné de la démarche, le blogueur Christopher Soghoian a répondu à John Mercurio, ex-journaliste politique, aujourd’hui à l'agence Burson-Marsteller et visiblement l’auteur de cette campagne anti-Google. L'intégralité des échanges a été publiée sur Internet.

Le moteur de recherche est accusé par Burson-Marsteller de « collecter, [d']archiver des millions d’informations personnelles à partir de services en ligne et de les partager sans que les utilisateurs concernés le sachent, y consentent ou puissent le contrôler »
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Blogueur et médias ne mordent pas à l'hameçon

John Mercurio pointe du doigt Google Circles, qui commettrait de nombreuses atteintes à la vie privée en collectant des informations sur les relations entre les internautes et en les mettant à la disposition de tous.

Le blogueur, ardent défenseur de la protection de la vie privée et souvent  très critique envers Google, ne trouve pourtant rien à redire sur le dernier service lancé par le moteur de recherche. Il remercie, Burson-Marsteller, précisant qu'« il est tout à fait capable d’écrire par lui-même des articles anti-Google ».

Les faits ne s'arrêtent pas là. Dans sa campagne anti-Google, John Mercurio contacte des journalistes. Mal lui en a pris. USA Today cherche à savoir qui est le client de l'agence dans une enquête sur l’enjeu que représentent les données privées des utilisateurs pour Google et Facebook. The Daily Beast obtient finalement LA confirmation. Burson-Marsteller agit bien pour le compte du réseau social.

Bataille autour des données perso des internautes

Malgré ses 600 millions de membres et ses 2 milliards de bénéfices, Facebook craint l’arrivée de Google dans son domaine d'activité. Le moteur de recherche ne fait pas un mystère que les utilisateurs de services communautaires suscitent son intérêt. The Daily Beast rappelle que Larry Page, cofondateur de Google, a envoyé un mémo à ses troupes pour leur expliquer que le social networking était la « top priorité » de l’année.

Pour créer son gigantesque réseau social, la firme de Mountain View entend se servir des informations publiques laissées par les internautes ici et là et qui remontent dans son moteur de recherche. Un peu comme il l’a fait pour créer Google News, à partir d’articles publiés par les journaux en ligne.

Une majorité des membres de Facebook n’ayant pas pris la peine d’activer l’option pour qu’ils ne soient pas indexés par les moteurs de recherche… on comprend mieux la frilosité de la société de Mark Zuckerberg.