Entretien avec BOUDEBBANE Ismail, organisateur du concours XNA Game Challenge

« J’espère que nous jouerons bientôt à des jeux 100% algériens »



Comment vous est venue l’idée d’organiser un tel évènement ?

L’idée remonte à une année de cela, plus précisément à la semaine de l’anniversaire de l’Université Houari Boumediene d’Alger où nous avions exposé au village universitaire le jeu créé par notre club « Micro-Club », un jeu qui a connu un très grand succès au sein des étudiants. En outre, nous avions constaté l’intérêt apporté au monde du développement des jeux vidéo par les étudiants et leur esprit de créativité, ainsi qu’un grand potentiel caché. D’où l’idée d’organiser un concours de développement de jeux vidéo afin de découvrir et de braquer les projecteurs sur ces jeunes talents, et ainsi créer une communauté de créateurs algériens de jeux vidéo.

Combien de candidatures avez-vous reçu au total ?

Nous avons sélectionné 15 équipes sur un total de 50 participants inscrits au concours. Mais à la fin, seules 4 équipes se sont affrontées en finale.

Que pouvez-vous nous dire sur les projets reçus ?

La plupart des projets reçus étaient inspirés de jeux existants avec un code source ouvert, ce qui est venu à l’encontre du principe initial du concours qui était la créativité et surtout l’innovation. Ceci explique donc le peu de jeux qui ont été qualifiés pour la finale. Quant aux projets qui se sont affrontés en finale, ils répondaient aux critères de sélection (niveau de divertissement, qualité du produit sur les plans, exécution de la thématique, fonctionnalités, raffinement de la conception, scénario ainsi que la qualité artistique).

Pourrions-nous connaître l’identité des membres du jury ?

Le jury était présidé par Mr. Ahmed BERBAR, enseignant à l’USTHB. Il était composé de Mr Abdelmalek Chetta, de l’entreprise IT Algeria, et de Hadjari Anis, étudiant en poste Doctorat à l’USTHB.

Un mot sur l’industrie du jeu vidéo dans notre pays ?

L’Algérie est un pays vierge en termes d’industrie des jeux vidéo alors que d’autres pays très proches, tels que le Maroc ou la Tunisie, connaissent une croissance fulgurante du nombre d’entreprises spécialisées. Même le géant «Ubisoft » est installé dans ces pays. Ce que nous avons constaté, c’est que notre pays dispose d’un énorme potentiel en termes de compétences et de créativité dans le monde de la création de jeux vidéo. Personnellement, je suis persuadé que l’industrie du jeu vidéo a un brillant avenir en Algérie (avenir très proche).

Comptez-vous renouveler l’expérience ? Si oui, quand ?

Et bien le but de cette première édition était que ce concours devienne une tradition au sein de l’université algérienne. L’expérience sera donc renouvelée chaque année.

Un dernier mot ?

J’espère que ce concours va avoir un impact sur l’industrie des jeux vidéo, et surtout qu’il aboutira à ses objectifs. J’espère que nous jouerons bientôt à des jeux purement algériens. Je souhaite aussi remercier tous ceux qui ont cru en notre rêve, et qui nous ont soutenu et encouragé depuis le début, en particulier le service des activités culturelles et scientifiques de l’USTHB, la faculté d’électronique et d’informatique (en particulier le secrétaire générale de la Faculté), Mr Haddi Mourad, et bien sûr tous les initiateurs du concours : ABAOUB Amine, GHERMOUL Oussama, BEBOUCIF Meriem, CHEGGA Brahim, KHODJA Manel et tous les sponsors, partenaires et le jury.

N'TIC 55/ Mai 2011