Les critiques de certains actionnaires et investisseurs à l’égard de Steve Ballmer attisent la rumeur d’un possible retour de Bill Gates. Une perspective qui apparaît peu vraisemblable. Le fondateur de Microsoft reste en outre membre du comité de direction de l’éditeur et donc impliqué.
Le site Fortune évoque dans un article la perspective d’un retour aux affaires de Bill Gates. L’information tient toutefois d’abord de la rumeur. Bancale, celle-ci repose sur une source pour le moins fragile. Le PDG d’une grande entreprise, non citée, confie à Fortune avoir été informé par un proche du fondateur de Microsoft que celui-ci envisageait un tel retour. Une perspective qui est accueillie avec un certain scepticisme.
Un retour pour redonner confiance aux investisseurs ?
Même si des fondateurs de grands groupes informatiques sont déjà par le passé revenus à des postes de direction (Michael Dell et Larry Page notamment), le cas de Bill Gates apparaît plus improbable. D’abord parce que ce dernier siège toujours au comité de direction et participe donc toujours aux grandes décisions. Par ailleurs, Bill Gates est désormais très investi, avec son épouse, dans sa fondation. La rumeur semble quoi qu’il en soit surtout reposer sur l'hostilité exprimée par différents investisseurs et actionnaires à l’égard de l’actuel PDG, Steve Ballmer. Il lui est notamment reproché la stagnation de la valeur boursière de l’éditeur américain.
En mai dernier, David Einhorn, président du fonds spéculatif Greenlight Capital et actionnaire de Microsoft à hauteur de 230 millions de dollars (0,11% du capital), a appelé le comité de direction de Microsoft à changer de PDG.
Les choix de Bill Gates pas exempts de critiques
Outre de mauvaises performances en bourse, l’investisseur reproche au PDG, qui détient à lui seul 4% de Microsoft, d’être ancré dans le passé et à l’origine du retard accumulé dans la recherche en ligne, les réseaux sociaux, la téléphonie mobile ou encore les tablettes. Le comité de direction ne conteste pas la nature décevante des performances de l’entreprise dans plusieurs de ces domaines. Cela a d’ailleurs valu à Steve Ballmer de ne pas percevoir l’intégralité de son bonus pour la dernière année fiscale.
Pas sûr pour autant qu’un Bill Gates toujours PDG aurait pu prétendre à de meilleurs résultats. Il était ainsi encore président lors du fiasco Windows Vista, tout comme pour le projet Origami, tout aussi peu couronné de succès. Le milliardaire a vu plusieurs de ses prévisions être contredites, par exemple à l’égard de l’iPad. Ballmer a d'ailleurs dû reconnaître depuis le succès du terminal d’Apple. Mais un retour du fondateur aurait peut-être avant tout pour but de rassurer les investisseurs et les salariés. Oui, mais pour combien de temps ?