Rencontre avec Nasreddine LALAOUI, membre de l’équipe GeoTamwine

En marge du Startup Weekend, l'équipe de N'TIC Magazine est partie à la rencontre de Nasreddine LALAOUI, membre de l'équipe GeoTamwine qui a remporté le premier prix.


Tout d’abord, nos lecteurs aimeraient savoir qui vous êtes, d’où vous venez, quel a été votre parcours et ce qui vous a amené à participer au Startup Weekend, en tant que porteur de projet.


Je suis un élève ingénieur en cinquième année à l’Ecole nationale Supérieure d’Informatique-ESI. Je suis passionné par les nouvelles technologies, avec un grand esprit d’entreprenariat et je suis surtout intéressé par les technologies de géolocalisation et de mapping. Pour tout vous dire, je travaille actuellement sur un projet dans le domaine de la géolocalisation pour mon stage de fin d’étude, et cela afin de réaliser une plateforme de Geotracking. Je suis aussi un membre actif au sein du club scientifique de l’ESICSE depuis plus de 2 ans. Ce dernier a pour mission d’organiser des activités culturelles et scientifiques comme la Semaine du Web où s’est déroulé le tout premier Startup Weekend en Algérie. C’est là que j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de meilleure occasion pour lancer sa propre entreprise ce qui était mon rêve absolu. J’ai donc pris la décision de participer à la prochaine édition du Startup Weekend qui aurait lieu en Algérie. Ce qui m’a encore plus encouragé, c’est la stratégie de notre gouvernement qui soutient fortement la création des nouvelles entreprises et spécialement celles des TIC. Tout cela rentre dans le cadre de la politique e-Algérie. On sait que le marché algérien connait un grand vide dans le secteur des TIC et c’était pour moi l’occasion ou jamais de lancer mon idée et de créer mon entreprise pour améliorer ce secteur.

Aviez-vous des craintes, des doutes, des hésitations par rapport à cet évènement ?

Concernant la participation, je n’avais aucun doute parce que j’étais sûr que j’allais vivre une expérience enrichissante, que ce soit sur le plan social (relationnel) ou professionnel. Bien sûr au début, j’avais quelques craintes concernant mon projet puisqu’il traite d’un domaine inédit en Algérie et parce qu’on vit dans une société où les TIC ne sont pas encore bien démocratisées. Mon projet s’appuie sur les technologies de géolocalisation et de mapping, le domaine qui me passionne le plus, mais malheureusement il y a plusieurs contraintes dans le contexte algérien comme le manque de la 3G, l’interdiction du GPS au public et surtout l’absence d’une map valide de notre pays. Mais j’ai réellement cru en mon idée et nous avons pu, moi et mon équipe, relever le défi tout en nous adaptant aux conditions actuelles de notre pays dans le domaine.

Avec du recul, comment avez-vous vécu cette aventure ?

C’était une expérience inoubliable, un week-end magnifique. C’est vrai que ça nous a demandé beaucoup de travail et qu’il y avait beaucoup de stress mais grâce à l’esprit d’équipe nous avons pu surmonter toutes ces difficultés. Nous n’avons pas dormi pendant 54 heures, deux nuits blanches de boulot sans repos. L’aventure nous a aussi donné la chance de rencontrer des gens de différentes régions du pays : Batna, Chlef, Sétif, … Ce qui m’a aussi marqué: la volonté, le sérieux, l’espoir et ce sont ces qualités qui nous ont poussé à aller jusqu’au bout de l’aventure. Quel plaisir également de voir qu’il existe tant de jeunes comme nous, des jeunes qui veulent entreprendre et faire avancer notre pays, des jeunes qui oeuvrent pour une Algérie plus technologique.

Comment s’est passée la constitution de l’équipe qui a rejoint le projet GeoTamwine? Quels en étaient les membres ? Les connaissiez-vous avant ? Comment avez-vous procédé pour rendre l’équipe efficace ?

Pour la réalisation de notre projet, nous avions besoin d’au moins un développeur, un designer et un marqueteur. L’équipe se constituait de Oussama EL HAMER et Aymen DAOUDI, les développeurs, Sérine BOUAFSA et Ramzi CHIBOUT, marqueteurs, et enfin moi, designer. Notre équipe a été très bien équilibrée, le travail était complémentaire, chacun de nous accomplissait sa tâche, ce qui demandait beaucoup de confiance et d’efficacité.

Remporter le Startup Weekend est une première marque de reconnaissance du public et des professionnels envers votre concept. Comment voyez-vous la suite ?

Effectivement, la reconnaissance de notre concept par le public et les professionnels est un point très important pour le lancement de notre projet. D’ailleurs, c’est l’un des avantages majeurs du Startup Weekend. Cela va beaucoup nous aider pour avancer et nous encourager pour atteindre nos objectifs. GeoCardo (notre entreprise) se spécialise à la base dans le domaine de la géolocalisation & mapping. GeoTamwine est notre premier produit, on espère bien travailler sur d’autres projets évidemment destinés au grand public afin de faciliter son quotidien et aussi interagir avec d’autres entreprises en quête de nouvelles solutions.

Quel (s) conseil (s) donneriez-vous à un porteur de projet hésitant aujourd’hui, à propos de son éventuelle participation à un prochain Startup Weekend ?

Les conseils que je peux donner au futur entrepreneur est de croire en son idée et de se donner à fond jusqu’au bout de la compétition. C’est sûr qu’il y aura des moments de stress, d’angoisse et surtout de crainte d’échouer, mais il faut toujours garder l’espoir, et les coachs sont là pour ça. Je dois vous dire aussi que le but n’est pas forcement de gagner mais de participer, parce que c’est une expérience très enrichissante. Vous allez acquérir des connaissances qu’on ne trouve que dans les Startup Weekend.

Merci pour votre témoignage. Quelque chose à ajouter ?

Pour finir, je tiens à remercier le club scientifique de l’ESI-CSE pour cette initiative, pour avoir été là pendant tout le week-end. Ils ont assuré comme des pros. Je remercie aussi tous les coachs, nos amis qui nous ont encouragé et soutenu tout au long de la compétition.

N'TIC 61 / DECEMBRE 2011