Cloud Computing pour les nuls !

Le Cloud est notre ami ! Les anglicismes à la mode ne manquent pas dans le monde des TIC. Le « Could Computing », avant de provoquer le buzz, est une réalité inhérente à l’existence même d’Internet, il est aussi une philosophie, un concept dont l’impact est si grand qu’il provoque des changements drastiques dans les modèles économiques des solutions informatiques. Le Cloud, tout le monde sait ce que c’est, et avant même qu’il ne porte ce nom, il a inspiré bien des univers de science-fiction, univers qui deviennent, grâce à l’avancée technologique, des réalités de plus en plus proches.

Le Cloud Computing, quèsaco ?


Quand on consulte un mail, ou que l’on télécharge une pièce jointe (photo, documents,…), d’où ramène-t-on ce contenu ? Où existait cette photo en pièce jointe, géographiquement? Ce n’est certainement pas depuis l’ordinateur d’où a été envoyé le mail, d’ailleurs, ce dernier peut très bien être éteint au moment où l’on décide de consulter sa boite. Ce fichier existe « sur Internet », c’est-à-dire sur un serveur distant. Bien avant que le Cloud Computing devienne un mot mondain, à partir du moment où l’on a délocalisé un contenu informatique, quelque soit sa nature, sur des serveurs distants et impalpables, que l’on a rendu ce contenu présent dans une zone géographiquement floue dans les esprits, le nuage (cloud en anglais) est né.

Sur cette base de délocalisation des contenus sur des serveurs distants, on peut rendre accessible un certain nombre de services et d’applications sans qu’elles ne soient installées sur le disque dur de l’utilisateur. Le bénéfice le plus évident est que l’on peut dece fait utiliser la puissance de calcul et l’espace de stockage d’ordinateurs à distance à la demande. Pour un particulier, le Cloud lui permet par exemple d’utiliser Microsoft Office sur un iPhone. Word, ou Power Point, «existant » sur Dropbox, l’utilisateur ouvre un compte Dropbox et sans avoir la suite Office sur sa machine, pourra utiliser ces logiciels grâce au Cloud, mais cela n’est qu’un exemple parmi une infinité de possibilités. Imaginez ce que le Cloud peut représenter pour les entreprises.

De nouvelles réalités économiques

Le Cloud Computing désigne en priorité les services dont peut bénéficier une entreprise. Cette dernière peut gérer son propre Cloud interne comme elle peut opter pour un Cloud qui lui est entièrement dédié, mais géré par un prestataire externe. Ce système permet de diminuer les coûts d’investissement en infrastructures informatiques, et de sous-traiter tout ce qui relève de l’informatique, ce qui résout aussi les problèmes de compétence du personnel et de la fiabilité des systèmes.

Une entreprise peut aussi avoir recours à un Cloud public, partagé par un certain nombre d’entreprises qui payent l’utilisation effective des ressources du Cloud. On voit tout de suite ou cela mène naturellement, quand on applique au Cloud des considérations purement mercantiles: sa suprématie sur les méthodes de distribution et de vente des services informatiques. Classiquement, une application est produite par X, distribuée par Y, et utilisée par Z. Avec le Cloud, X met l’application à la disposition de Z sans passer par Y, ce qui ne plait pas nécessairement à Y (ce n’est pas pour rien que cet article s’intitule le Cloud Computing pour les Nuls), mais les choses changent…Voyant les mutations profondes qu’engendre le Cloud Computing, une nouvelle espèce de revendeurs voit le jour. Le chaînon Y reprend sa place en proposant des solutions Cloud, cette récupération par les intermédiaires de la révolution du Cloud est contre l’esprit même de ce qu’est le Cloud, mais le business restera toujours le business.

Science-fiction ou science tout court

Le Cloud Computing permet d’imaginer une société complètement informatisée. Si la puissance du Cloud permet de calculer et de stocker des fichiers à distance, le terminal à utiliser pour profiter de cette puissance devient bien moins gourmand en ressources. Comprenez que si un ordinateur avec une configuration modeste se connecte sur un Cloud qui fait tourner des applications en 3D exigeantes en termes de configuration, il suffirait qu’un smartphone se connecte sur Internet pour pouvoir accomplir toutes les tâches que l’on peut attendre d’un PC. Si les infrastructures qui supportent le Cloud se développent assez, nous pourrions avec une simple tablette connectée au Net accéder à des To de données et à des dizaines de Go de RAM. Dans les univers de sciencefiction, on a imaginé un Cloud autonome, sans le Cloud, Skynet n’aurait jamais pu créer Terminator, les robots n’auraient jamais pu dominer la Matrice. Toutes ces histoires impossibles ont le même postulat de départ : un monde où l’informatisation est intégrée dans tous les objets de la vie courante.

Avec le Cloud, un réfrigérateur peut être assez intelligent pour détecter les denrées alimentaires qui manquent et les commander sur Internet dépendamment de vos habitudes alimentaires, et ce n’est qu’un exemple parmi les possibilités infinies qu’offrirait un Cloud ouvert, gratuit, et exonéré de tous les Y qui y cherchent leur part du gâteau…Mais ce n’est que de la science-fiction, bien sûr.

Le Cloud a-t-il des limites ?

A l’évidence, le Cloud, ce n’est pas la panacée. A l’échelle du particulier, le Cloud est parfait car il allie facilité d’utilisation à accessibilité tarifaire, mais pour une entreprise, confier la gestion de ses activités revient à mettre entre des mains étrangères une partie stratégique, vitale, pour son propre fonctionnement. Certes, les pannes et l’indisponibilité des services n’existent pas dans le Cloud, mais la maîtrise de la sécurité informatique est bien moins aisée sur Internet qu’en intranet. Il parait clair que le Cloud obligera toujours à se connecter à Internet, ce qui prive l’entreprise de la possibilité d’un réseau fermé au monde extérieur, et donc plus sûr. La plus grande limite du Cloud réside toutefois ailleurs. En effet, profiter des ressources d’un ordinateur distant implique de pouvoir accéder à cet ordinateur et pouvoir échanger des données avec celui-ci à une vitesse suffisamment élevée pour rendre l’application fluide. Autrement dit, sans bande passante…, le Cloud ne peut pas exprimer toutes ses potentialités, et quand on parle de bande passante, on parle d’unités de mesure en Mo/s, ce qui n’est pas encore le cas de pas mal de pays « émergents » (suivez mon regard).

ZIOUCHI Oussama / N'TIC 64