La connexion Internet en Algérie reste catastrophique. L’Algérien peine à se connecter et à naviguer convenablement. Coupures, incidents, lenteurs, le réseau est loin de satisfaire le commun des citoyens et certains n’hésitent pas à affirmer que nous n’avons pas d’Internet en Algérie. Exagération ?
Pas si sûr car que ce soit une connexion à domicile ou sur le lieu du travail, il est très rare de bénéficier d’une bonne connexion. Dernièrement, une coupure générale a été perçue et Internet n’a pas fonctionné durant plusieurs heures. Encore un incident ! Des foyers ont été privés durant toute la soirée de la connexion officiellement à cause d’une « perturbation d’ordre technique ». C’est du moins l’explication laconique du service communication d’Algérie Télécom qui a tenté de minimiser cette coupure.
Selon l’opérateur public, « ces perturbations, enregistrées de 19h30 jusqu’à 23h15 le 27 mars dernier ont été provoquées par un incident technique au niveau de l’alimentation en énergie des installations dédiées aux plateformes ». Mais malgré toutes les justifications, personne ne peut nier qu’il y a actuellement un problème d’accès à Internet et une qualité de réseau qui laisse encore à désirer. Ces deux éléments dépendent d’Algérie Télécom qui gère, entre autres, le réseau de la fibre optique. L’abonné Internet fait les frais des coupures ou des parasites sur la ligne.
L’Algérie reste encore loin des objectifs assignés dans le cadre de e-Algérie, un programme fort ambitieux mais dont on ne parle que de moins en moins. Simple oubli ou omission volontaire ? Le Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication a lancé, il y a quelques années, une action avec Algérie Télécom et l’Association des Fournisseurs de Services Internet. Ils devaient joindre leurs efforts pour promouvoir l’utilisation d’Internet. Mais force est de constater que nous sommes loin du compte. Chacun opère dans sa chasse gardée à l’ombre de l’opérateur des opérateurs.
« On est loin d’atteindre les 6 millions d’abonnés ADSL à l’horizon 2013 »
L’analyse de la situation générale d’Algérie Télécom, notamment au plan de l’infrastructure des télécommunications, fait ressortir des insuffisances en matière de support sécurisé et de qualité du haut et très haut débit. Cette entreprise a pourtant consenti d’importants investissements durant ces dernières années – les dépenses d’investissements cumulées entre 2003 et 2007 ont atteint 77.4 milliards de DA (chiffre cité dans le plan e-Algérie). C’est ainsi qu’il a été décidé de procéder à un remplacement progressif, durant la période 2009-2013, des 4 millions d’équipements d’abonnés installés dans les centres de commutation, à raison de 900 000 lignes par an et d’acquérir de nouveaux équipements d’accès à déployer dans les zones démunies.
Il y a une contradiction frappante entre le potentiel de progrès d’Internet et le fait insolite que le pays ne compte plus aujourd’hui qu’un seul fournisseur ADSL, Algérie Télécom, Eepad étant hors course depuis plusieurs mois. La connexion Internet haut débit est encore loin de ce qu’elle devrait être. C’est le constat fait par Moussa Benhamadi, alors qu’il occupait le poste de président-directeur général d’Algérie Télécom, constatant des " goulots d’étranglement ". Depuis cette déclaration, la situation a très peu évolué.
Décidément, on est loin d’atteindre les 6 millions d’abonnés ADSL à l’horizon 2013 (tel que annoncé par le gouvernement) et un million d’accès pour les entreprises. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine.
Internet en Algérie, entre promesses et réalité
Kamel RAHMOUNI