E-business en Algérie: qu'est-ce qui empêche ce secteur de démarrer ?

Le commerce électronique en Algérie tarde à devenir une nouvelle culture et un nouveau mode de vie du citoyen. Son adoption reste marginale malgré les discours officiels qui tentent souvent de le relancer.

Cela est dû principalement à la rareté des commerçants acceptant le paiement à la carte. Ils refusent ce système pour cause de fuite des impôts. La vente sur Internet relève de la vente à distance, la détermination du moment et du lieu physique à l’acceptation du contrat peut poser des difficultés lorsque les parties ne se présentent pas physiquement.

En Algérie, l’absence totale de lois favorise l’anarchie, sans compter qu’il est impossible de parler de conditions générales de ventes, qui sont essentielles. Ces dernières rassemblent un certain nombre d’informations de nature contractuelle (prise de commande, délai de livraison, garantie,...) qui doivent être présentées aux consommateurs au moment de l’achat. Les habitudes du consommateur constituent aussi un obstacle important au développement du commerce électronique. Les Algériens préfèrent dans leur majorité fréquenter le commerce de proximité. Malgré des évolutions remarquables, « la culture du cash » reste prédominante, ce qui provoque parfois des crises de liquidités.

Actuellement, 5 millions de cartes bancaires sont en circulation dont seulement 100 000 qui servent aussi bien au paiement qu’au retrait. Seulement 3 000 terminaux de paiement électronique sont installés. Pour les professionnels, le marché algérien en la matière est encore vierge.

« 66.1% des Algériens prêts à régler leurs achats en ligne »

Une étude b>WebDialn@, lancée par IDEATIC & Med&Com, nous donne un éclairage et certaines tendances. On y apprend par exemple que 39.5% des internautes algériens ont déjà effectué des achats, des commandes ou des réservations suite à des informations recueillies sur le Web, et 20.5% d’entre eux ont déjà réalisé un achat, une commande ou une pré-réservation directement via Internet et ceci en raison de la quasi absence de moyens de paiement électronique.

Interrogés sur leur intention d’utiliser le paiement électronique dès sa généralisation en Algérie pour régler leurs achats en ligne, 66.1% des internautes se déclarent prêts à se lancer à condition que les mesures suivantes soient mises en place : la sécurisation des transactions, la livraison rapide et la garantie des biens et services achetés, une bonne communication autour de ce moyen de paiement et des mesures incitatives pour son utilisation (pas de frais prélevés sur les transactions).

En outre, 83% utiliseraient ce mode de paiement pour payer leurs factures d’abonnements (eau, électricité et gaz, téléphone) et en finir avec les longues files d’attente auprès des différents fournisseurs. 66% se disent prêts à acheter des billets de voyage par Internet. 63.4% sont prêts à acheter des livres, des revues, des CD et même de l’électroménager.

« La carte CCP, conçue à l’origine pour le retrait d’argent, sera convertie en carte de paiement d’ici fin 2011 », avait déclaré Moussa Benhamadi, Ministre des PTIC. Pour la bonne préparation de cette opération, quelque 2 000 terminaux seront installés dans différents points dont les agences Sonelgaz et les centres commerciaux. Ce nouveau mode de paiement viendra s’ajouter à d’autres projets comme le paiement à partir du téléphone mobile, et permettrait, selon le Ministre, de faire face au problème de liquidités au niveau des postes.

Cependant, l’Algérie doit se doter d’un arsenal juridique et législatif qui permettra d’encadrer le commerce électronique pour prétendre à son évolution.