Si vous êtes à la recherche d’endroits sympas pour travailler en communauté, ne cherchez plus. Les coworking spaces ont fait leur apparition en Algérie il y a quelques mois déjà. Focus sur deux jeunes entreprises qui débordent d’énergie et dont vous avez surement entendu parler : The Address et Sylabs. Deux entreprises qui sur le papier se ressemblent mais en réalité diffèrent totalement...
Sylabs : une ancienne usine dans un sous-sol transformée en espace d’accélération de talents
L’histoire de Sylabs nous a été racontée par son fondateur Abdellah Mallek. Ayant étudié les Mathématiques Appliquées à l’USTHB de Bab Ezzouar, il s’est intéressé au numérique dès l’obtention de son baccalauréat. Attiré de suite par l’univers des start-up, il a décidé de se lancer dans l’expérience entrepreneuriale. « Sylabs est né de l’ensemble des expériences que j’ai eu : l’envie de réussir qui s’est manifestée assez tôt, mes précédentes expériences entrepreneuriales, et surtout les rencontres que j’ai fait tout au long de mon parcours ». L’idée lui est venue de créer Sylabs suite à un constat : « le manque d’espace pour travailler en Algérie. Un espace qui permettrait aussi de rencontrer des personnes partageant les mêmes centres d’intérêts, de développer ses compétences en assistant à des formations, ou de bénéficier d’un accompagnement pour les projets en cours ».
Pour créer cet espace, il fallait trouver l’endroit idéal. Et quoi de mieux qu’une ancienne usine abandonnée située au cœur de la capitale. « Nous avons d’abord repéré le local et nous avons fait mûrir le projet en écoutant la communauté et ses besoins, dans une méthodologie Lean startup. Après différents échanges, nous ne voulions pas uniquement importer le concept du coworking, déjà existant ailleurs, et l’imposer au marché. Nous voulions concevoir un espace propre à l’environnement algérien : ses besoins, son rythme de croissance, ses ambitions ». Après 8 mois de travaux et de rénovation, le Sylabs a ouvert ses portes et propose aujourd’hui un programme riche en activités: workshops, conférences et mini-formations autour de trois axes (technologie, art et start-up). « On a également gardé une place pour le coworking qui complète parfaitement notre éventail de services », nous explique Abdellah Mallek.
Cet entrepreneur revient aussi sur son partenariat avec le groupe General Electric qui a apporté une réelle valeur ajoutée au projet. « Grâce au soutien de GE, les start-up, artistes et inventeurs peuvent utiliser gratuitement les imprimantes 3D, découpeuses laser et fraiseuses numériques pour visualiser les premières versions de leurs projets. En plus du laboratoire, nous travaillons avec GE pour développer des workshops et des conférences autour de l’Innovation ».
Si l’envie vous vient d’intégrer la communauté Sylabs, rien de très compliqué. « L’ensemble des workshops et conférences organisés à Sylabs sont gratuits. Notre principal objectif est de contribuer au développement de notre communauté et à l’émergence de plus de projets liés à nos trois axes. Pour les porteurs de projets, nous proposons un accès gratuit au GE Garages, le laboratoire de prototypage. Il suffit juste de nous contacter et de nous décrire le projet et le besoin. Dans ce cadre, nous avons lancé le programme “prototype-it @Sylabs”, destiné aux étudiants en dernière année souhaitant prototyper leurs projets de fin d’études. Pour les personnes souhaitant bénéficier de la partie coworking, nous proposons des packs mensuels : un pack full time à 8 800 DA, un pack afterwork à 6 300 DA ». A savoir que les entreprises et organisations peuvent aussi bénéficier des services de Sylabs. Elles peuvent louer l’espace ou tout simplement se faire accompagner par l’équipe Sylabs pour la conception et l’organisation de leurs événements. « La seule condition: être en lien avec notre fil conducteur (Technologie, Art et Startups) ».
Mais qu’en est-il des feedbacks depuis le lancement en mars dernier ? Abdellah Mallek nous avoue recevoir pour le moment que des avis positifs, précisant que les Algériens apprécient cette initiative et l’encouragent. « Nous recevons également des suggestions d’amélioration et des propositions de partenariat. Nous sommes ravis de l’engouement qu’a généré Sylabs et j’espère que nous pourrons répondre au mieux aux attentes de notre communauté et aller plus loin grâce à la contribution des différentes parties prenantes ».
Quant nous le questionnons sur ses ambitions futures, il espère réussir dans un premier temps son positionnement afin d’être connu par tous les talents souhaitant émerger. « Nous gardons bien évidemment en tête des objectifs plus terre-à-terre de rentabilité et de viabilité. Nous essayons également de conclure des partenariats forts avec les grands groupes d’une part, et les associations/organisations d’autre part. Ceci nous permettra d’enrichir notre contenu et de maintenir l’accessibilité de l’espace à tous, en répondant aux différents besoins. Au niveau de la communauté, nous avons des objectifs un peu plus ambitieux, et ce dès la première année. Nous voulons voir naître des projets à partir de Sylabs, des créations d’entreprises, mais aussi des projets culturels, artistiques ou sociaux audacieux. Nous concevons l’ensemble de nos activités dans ce but, car notre développement est intimement lié à celui de notre communauté. Si celle-ci réussit à créer des projets et de la valeur, je pense que ça reflétera positivement les actions de Sylabs en faveur de la promotion de l’entreprenariat à l’Algérienne ».