Les Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) se sont déroulées du 22 au 23 novembre dernier à l’Hôtel de l’Industrie de Paris. Une occasion pour plus de 28 délégations africaines dont plusieurs ministres de revenir sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) en Afrique afin de limiter les disparités, échanger et décrire les priorités communes.
Cette 7e édition placée sous le thème « Enjeux des données et impact de l’Intelligence Artificielle sur les ODD en Afrique » était l’occasion d’aborder des travaux sous forme de panels axés sur l’Intelligence Artificielle (IA), l’e-Gouvernance, le Big Data, l’e-Agriculture, les mécanismes de financement, mais aussi la santé connectée, l’éducation et la technologie Blockchain.
Le coup d’envoi de cette édition a été donné par M. Mohamadou Diallo, Président du Comité d’Organisation des ATDA. Il affirmé à l’ouverture des travaux que la transformation numérique est en marche en Afrique. Selon lui, cette transformation pourrait être l’une des clés pour répondre aux immenses enjeux du développement durable, en ce sens qu’elle va accélérer la transition écologique et libérer le potentiel économique associé à ceux-ci. Il a expliqué aussi que l’intérêt d’organiser les ATDA hors de l’Afrique est de pouvoir bénéficier d’un feedback externe et pouvoir réfléchir dans un contexte global.
Lors des débats, les différents intervenants ont souligné le rôle de l’IA dans le renforcement des infrastructures en Afrique pour accélérer la réalisation des objectifs de l’agenda des Nations Unis pour 2030.
Selon eux, les ODD reflètent une prise de conscience de l’importance de la technologie comme outil de développement. Cependant, l’urgence pour les pays africains serait d’implémenter les principes du numérique et dresser un cadre juridique clair, afin de mettre en place un écosystème harmonieux.
Pour atteindre cette harmonie, la mutualisation des efforts entre les secteurs public et privé est devenue une nécessité et ne doit en aucun cas laisser les populations africaines en marge.
L’e-Gouvernance, une nécessité urgente
Penser l’administration africaine de demain et poser ses bases pour assurer la convergence vers un « modèle e-Gouv » prospère a été aussi l’un des sujets majeurs de cette rencontre. Pour rappel, la gouvernance électronique fait appel à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les administrations publiques en vue d’améliorer les services publics, renforcer les processus démocratiques et soutenir les politiques publiques. Il s’agit, en somme, de moderniser les processus et décloisonner les relations entre les administrations et les administrés.
Selon les panélistes, il existe aujourd’hui autant de stratégie que de pays. La mutualisation des bonnes pratiques pourrait permettre d’aller encore plus vite. En effet, la réflexion est toujours centrée au niveau local. Il faudrait qu’elle soit au minimum au niveau national, en réfléchissant à la création d’un cadre de concertation à l’échelle continentale.
Big data, le nouvel or noir de l’Afrique
L’Afrique n’est pas en marge de la révolution des données. Bien au contraire, c’est un phénomène qui risque d’impacter toute l’économie africaine dans les années à venir. Pour que ces données soient maitrisées et transformées localement, les experts présents aux Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA), qui se sont déroulées du 22 au 23 novembre dernier à l’Hôtel de l’Industrie de Paris, ont jugé important de former une main d’œuvre qualifiée pour entreprendre cette révolution.
Les données sont devenues le nouvel or noir du 21e siècle. La formation de nouvelles compétences et de nouveaux talents est devenue primordiale pour contrôler les données produites localement et entrer dans la nouvelle économie, en s’appuyant sur des outils analytiques pour traiter de façon fine ces données. C’est pourquoi, il faut montrer aux gouvernements et aux entreprises ce qu’ils ont à gagner en utilisant la technologie, ont souligné les experts.
Il est clair que la donnée a de l’importance. Pour lui donner une valeur réelle, il faut créer des marchés. Cependant, il faudrait offrir une meilleure accessibilité technologique pour espérer un développement pérenne. Et cela, en assurant une hétérogénéité d’accès internet dans tout le continent.
L’aspect juridique relatif aux données a été également évoqué. Il est, certes, un outil de réglementation, mais aussi une arme économique. C’est pourquoi, il est important de dresser préalablement des textes de loi clairs qui protègeront les usagers tout en garantissant l’émergence d’une révolution numérique.