Téléchargez (légalement) de la bonne musique

C’est indéniable, internet a révolutionné notre rapport à la musique. D’abord en offrant un accès aussi illégal qu’immédiat à une gigantesque discothèque planétaire, via les réseaux peer-to-peer. Longtemps, rien ne pouvait concurrencer eMule ou BitTorrent. Mais après bien des hésitations et il y a encore des progrès à réaliser, les maisons de disques ont fini par assouplir leurs positions, expérimentant diverses voies pour remettre l’internaute dans le droit chemin celui qui mène au portefeuille : téléchargements définitifs sans DRM, écoute en streaming, abonnements forfaitaires, etc. Les sites de musique légale sont désormais une alternative crédible au piratage. Sélection.

Avec 6 milliards de chansons écoulées depuis ses débuts, en 2003, l’iTunes (anciennement Music Store) est le leader incontesté des plates-formes de musique en ligne payante. Il devrait le rester, la barrière si pénible des DRM étant tombée il y a quelques semaines : les fichiers AAC 256 Kbits/s achetés peuvent désormais être gravés et copiés sans contraintes. Mais en contrepartie, les prix – déjà élevés – vont augmenter : il en coûtera 1,29 € par chanson pour les nouveautés. Quant au logiciel iTunes, son caractère obligatoire peut être pénible même si son ergonomie est incontestable.
Prix : de 0,69 à 1,29 € la chanson

Né en 2007 des cendres de Blogmusik.net, stoppé par la Sacem, Deezer a pris soin de négocier avec les ayants droit : résultat, ce site de musique en streaming a réussi à se démarquer d’un peloton très dense (Lastfm.fr, Pandora.com, Jiwa.fr, etc.), au point qu’on parle désormais de “Deezer like” y compris pour des sites bien plus anciens. Deezer permet de piocher dans un catalogue de plusieurs millions de chansons mais à la qualité sonore inégale un moteur de recherche, des radios thématiques ou les 7 millions de listes d’écoute des “Deezernautes”. Dernière nouveauté : la version pour iPhone et iPod touch.
Prix : gratuit.

Sur le marché de la musique en ligne payante, MusicMe a choisi un mode de commercialisation assez original : pour un accès complet au catalogue de 3,5 millions de titres (y compris l’offre des majors), il vous en coûtera 9,90 € par mois. Mais attention, protégés par les DRM du format WMV de Microsoft, avec interdiction de gravure et transfert autorisé sur trois baladeurs, ces titres sont écoutables uniquement si vous restez abonné au service. Une sorte de location longue durée, donc, au tarif modique mais à laquelle l’infidélité est interdite. Maintenant que les DRM sont à bout de souffle, MusicMe nage à contre-courant.
Prix : 9,90 €/mois pour MusicMe illimité

Difficile de passer outre MySpace puisque, en dépit de tous ses défauts, le site communautaire accueille sans doute 99,99 % de la scène musicale mondiale – du moins celle qui a accès à internet. Aujourd’hui, pas un artiste qui n’ait sa page MySpace et n’y présente sa dernière actualité, fait écouter ses derniers morceaux et n’y montre ses derniers clips. Idéal pour rester au courant ou découvrir de nouveaux talents, malgré la pesanteur du site. Surtout, il faudra surveiller le moment où MySpace déclinera en France sa plate-forme de vente en ligne de musique, pour l’instant uniquement en version américaine.
Prix : gratuit

Il existe d’innombrables services pour créer sa radio en ligne ; celui-ci, émanation d’une start-up belge, est particulièrement simple d’emploi. Il vous permet de piocher parmi environ 100 000 documents audio (chansons, jingles, etc.), mais aussi d’ajouter votre propre liste de lecture avec des morceaux de votre discothèque. C’est alors Radionomy qui s’occupe de payer les droits d’auteur correspondant à leur diffusion. En contrepartie, le site peut placer jusqu’à 4 minutes de publicité par heure diffusée, et promet de vous reverser d’éventuels surplus financiers si radio connaît un important succès d’audience.
Prix : gratuit

Voilà un tout jeune service dont on risque d’entendre parler dans les prochains mois. Spotify est un croisement d’iTunes et de MusicMe. Du premier, il reprend l’obligation d’installer un logiciel client, mais aussi l’ergonomie et la simplicité dans la recherche de morceaux et leur écoute. Et du second la commercialisation par abonnement : certes, une version bêta gratuite en anglais uniquement est accessible sur invitation (avec de la pub), sinon c’est 9,99 € par mois ou, plus original, 99 centimes pour 24 heures : parfait pour tester et apprécier le service, qui allie un catalogue assez large à une dimension communautaire, avec des listes d’écoute partageables.
Prix : gratuit sur invitation, 0,99 € pour 24 h ou 9,99 € par mois

50 personnes chez vous prêtes à chauffer le dance floor, et vos connaissances musicales sont au niveau de votre habileté de DJ, c’est-à-dire proches du néant ? Pas de panique, le site Biga DJ vous propose des sets de DJ clés en main, à choisir parmi plusieurs dizaines classés en fonction de l’occasion soirée étudiante, entre hommes ou entre filles, anniversaire, mais aussi “Le grand n’importe quoi chez toi” ou “Génération Cerrone”. Les listes de lecture sont personnalisables et on peut les partager avec d’autres fêtards. La diffusion est payante, mais au moins vous passerez une soirée ailleurs que derrière vos platines.
Prix : 19 € pour 3 h, 29 € pour 6 h et 49 € pour 12h

Source: Svmlemag