Onze titres extraordinaires pour vous redonner envie de jouer

Vous trouvez que les jeux vidéo se suivent et se ressemblent ? Vous en avez assez des sempiternels FPS sur la Seconde Guerre mondiale, marre des jeux de stratégie formatés, ras-la-casquette des jeux de course ? Nous avons sélectionné pour vous les titres les plus… perturbants pour le cortex du moment. Pas forcément développés par des indépendants, bien que ce soit assez souvent le cas, ils ont tous un petit grain qui grippe la machine. Psychédéliques, poétiques ou sournoisement géniaux, ces jeux vous entraînent très loin de ce monde et de ses turpitudes. Paré à rêver en jouant ?

Guidez un petit personnage en papier à retrouver ses frères dans ce jeu de plates-formes/puzzle vicieux mais génial. L'astuce, c'est qu'il est possible de retourner le décor à 90° à volonté. On peut donc marcher, ou tomber, partout… La physique s'en mêle, avec des rochers forcément roulants ou des branchettes tranchantes, autant de dangers mortels pour notre avatar ! Développé par un petit groupe d'étudiants viennois, cette œuvre poétiquement correcte bénéficie d'une réalisation solide. Un excellent jeu qui va redéfinir votre conception de l'espace et de la gravité !

Braid est une horreur qui rend fou et hargneux : les niveaux s'enchaînent, la rage de vaincre monte… Qui aurait cru que des graphismes aussi naïfs cachaient une telle mécanique de précision ? La prise en main de Braid est parfaite, obligeant à la perfection au pixel près. L'alchimie réside dans l'ajout de la maîtrise du temps, rendant démoniaques les phases de plates-formes. L'excellence de la conception des niveaux et la variété des puzzles, la musique horripilante… Braid marquera votre esprit au fer rouge en vous convertissant de force à la théorie de la relativité.

Les gribouillages enfantins avec la maison au toit triangulaire, la fenêtre dans l'angle et les couleurs assorties quand on y pense… Des souvenirs, certainement, mais aussi un art de jouer dans Crayon Physics Deluxe. Un jeu au design ultra minimaliste, à l'idée de base exceptionnelle et au plaisir indéniable. L'objectif ? Dessiner des formes ou juste un trait pour qu'une boule aille d'un point A à un point B, juste pour récupérer une étoile. Ce serait simple s'il ne fallait compter avec une physique hyperréaliste qui vous bassine à coup d'inertie, de pesanteur, de vecteur d'accélération… Un cours de sciences physiques sans qu'on s'en rende compte. Grandiose !

Certainement l'un des jeux les plus poétiques et les plus doux qui soit ! Suivez le vol d'un pétale et faites éclore des fleurs dans des campagnes un peu tristes. Porté par le vent, vous frôlez vos congénères : secouez gentiment la manette pour prendre de l'altitude, amplifiez le souffle du vent pour accélérer et faire des rase-mottes spectaculaires… La prise en main s'oublie au bout de quelques instants, obnubilés que nous sommes devant des graphismes aussi sublimes que serein. Un grand bol d'oxygène !

Keita Takahashi est un dandy, un poète numérique, un concepteur d'univers aux fragrances de Manège Enchanté. Son premier jeu, Katamari Damacy, avait déjà attiré l'attention par son originalité. Avec Noby Noby Boy, on ne peut pas vraiment parler d'un jeu… C'est plutôt une expérience communautaire où chaque participant fait grandir une créature en lui tirant dessus. La longueur totale de la bestiole est reportée sur un serveur central, où elle s'additionne au résultat total mondial. Le but était de couvrir la distance de la Terre à la Lune : les joueurs ont répondu présent, et le parcours fut bouclé en quelques semaines ! D'autres planètes sont à découvrir, mais vous n'y arriverez jamais seul… A contempler pour se vider la tête : le jeu dispose d'une IA surprenante.

Un jeu dingue, conçu par le non moins dingue mais cependant génial Tim Schafer. Une psychanalyse à travers un jeu de plates-formes/action, il fallait oser… Raz est envoyé dans un camp de vacances pour Psychonautes, des apprentis mutants. Quelque chose de louche se trame dans le camp : il faudra aller visiter l'inconscient de chaque protagoniste pour essayer de démêler le sac de nœuds qui tient lieu de scénario. Un prétexte pour jouer avec nos sens et notre logique, sans négliger nos réflexes. L'environnement graphique unique, l'excellence du level design et l'histoire tordue vous feront voyager très loin dans votre tête et excusent sa relative ancienneté.

Un monde en 3D filaire à la Tron, un géant qui vole et qui tire en rythme sur des objets non identifiés provoquant un déluge de couleurs et de sons, le tout sur une musique électronique hypnotique : Rez est un shoot'em up hallucinogène. Le but est de rassurer Eden, une intelligence artificielle qui se pose des questions existentialistes. Si Eden doute, le monde risque de basculer dans le Chaos ! Inspiré par l'art de V. Kandinsky et le big beat anglais, ce jeu, d'abord sorti sur Dreamcast, fait appel à tous vos sens en utilisant les vibrations des manettes de la Xbox 360 pour une immersion absolue. Un jeu unique, à savourer dans le noir avec de bonnes enceintes.

Développé en C++ par un geek solitaire épris de shoot'em up et de musique, Riff marque par son design atypique et par son système de jeu. Il s'agit de tirer sur des formes géométriques irisées et de les faire exploser en cadence… Ce n'est pas obligatoire, mais le résultat est beaucoup plus agréable à l'oreille et à l'œil, faisant exploser une cascade de couleurs et de sons en harmonie. Mais ça reste tout de même un jeu de tir : mieux vaut ne pas se laisser hypnotiser sous peine d'un brusque retour à la réalité !

Jeff Minter est certainement le programmeur le plus baba cool en activité aujourd'hui : cet Anglais surdoué partage son temps entre son élevage de lamas et des lignes de code biscornues. Depuis 1982, ce gourou du game design s'évertue à repousser chaque fois les limites du réel avec des jeux mettant en scène des herbivores velus dans des contrées colorées comme un batik. Dingo mais reconnu : Microsoft a fait appel à lui pour créer Neon, l'égaliseur graphique de la 360. Sur PC et le Xbox Live, on peut expérimenter Space Giraffe, un shoot'em up hors norme, en attendant la sortie prochaine de Gridrunner +++, le remix 2009 de l'un de ses jeux les plus célèbres.

Un jeu Capcom produit par le génial Atsushi Inaba, auteur du fameux MadWorld. Vous endossez le costume de Joe, un fan de cinéma qui passe de l'autre côté de l'écran et qui doit sauver le monde. Ce beat'em all rusé impose sa propre notion du temps, avec lequel vous jouez pour accélérer/ralentir les scènes de combat ou pour comprendre comment battre un boss. Viewtiful Joe possède une patte graphique unique, entre film de Super 8 rayé et manga stylé. La prise en main est excellente, le degré de difficulté tient en haleine pendant un bon moment. A découvrir ou redécouvrir !

C'est l'histoire d'un plombier italien qui se faufile dans une canalisation, l'amenant dans un univers parallèle peuplé de tortues volantes, de champignons magiques et de fleurs cracheuses de feu. Une princesse est retenue prisonnière dans un château gardé par un dragon tyrannique : il n'en faut pas plus pour que le prince du serre-joint se transforme en bondissant héros. Nintendo a repoussé les limites du psychédélisme avec son jeu phare : plus barré, on ne fait pas, mais 30 ans après on reste toujours accro à Mario et à sa moustache planante. Le père de tout ?

Source: 01net