Le second trimestre 2012 aura vu ses quelques perles vidéo-ludiques briller au milieu de navets et autres légumes « tactiles ». 25% de baisse du volume de vente des jeux en boite au profit du dématérialisé durant la même période par rapport à l’an dernier, voilà qui augure de bouleversements futurs auxquels les joueurs des pays aux faibles monnaies devront s’acclimater si l’on espère continuer à avoir une activité vidéo-ludique.
La dématérialisation des jeux en Algérie
Le « dématérialisé » ne se résume pas aux jeux sur smartphones et autres tablettes, il inclut aussi et surtout tout le contenu téléchargeable pour nos bonnes consoles de salon. En Algérie, le rapport du joueur au contenu dématérialisé est assez ambivalent. D’un côté, les procédés de piratages requièrent quasi constamment que le jeu soit dématérialisé à un moment donné, parfois même le joueur télécharge lui-même une rom pour la DS de Nintendo ou la PSP de Sony. D’un autre côté, les contenus téléchargeables sur Xbox, Wii ou PS3 demandent beaucoup de manipulations et découragent nombre de joueurs à les installer sur leur console de salon, préférant acheter les DVD d’autres jeux.
Les smartphones s’en sortent mieux car tout contenu ludique sur ces derniers est dématérialisé par définition, et même un noob (novice) a vite faite de rooter son terminal et d’y télécharger gratuitement des jeux censés être payants. Sur PC, le dématérialisé s’en sort une nouvelle fois pas mal car (comme pour les consoles) tous les jeux PC sont d’abord téléchargés puis gravés, mais les contenus téléchargeables demandent bien moins de manipulations. Cela fait des années que l’on installe les extensions des jeux aussi facilement que s’il s’agissait de n’importe quel jeu. Cependant, sur consoles, les «extensions » demandent des mises à jour fastidieuses et fréquentes des procédés de piratage.
Voilà la raison principale qui fait que l’on regarde la montée du dématérialisé d’un mauvais oeil. Jouer à la console ne sera plus une affaire de glisser un CD dans une fente, ce sera peut être dans quelques temps un passe-temps réservé aux chevronnés du hightech.
Avril et Mai… le Best of :
Fascinant, the Witcher 2 avait déjà fait consensus l’an dernier sur PC, et il débarque désormais sur consoles dans une adaptation des plus réussies. Il s’agit de ces jeux qui me font sortir des superlatifs à tout va. Si Andrzej Sapkowski n’évoque rien pour vous, sachez qu’il s’agit d’un des plus grands écrivains polonais de notre temps, moult fois récompensé pour ses oeuvres ancrées dans le fantastique. Pourquoi vous parle-je d’un écrivain polonais ? Car c’est lui qui a écrit l’histoire du Witcher, et la narration de cette oeuvre vidéo-ludique est tout simplement exceptionnelle.
Mature dans ses situations, dans les choix moraux qu’il demande au joueur, dans la précision et la finesse de son gameplay, The Witcher 2 vous plonge au coeur d’un univers adulte, et mis en scène avec brio. La prise en main est parfaite, on comprend alors que cette suite a toujours été pensée pour la console, la puissance du scénario est telle qu’elle se suffit à elle-même, si bien que l’on en oublie le dirigisme du titre, dilué dans les choix omniprésents que l’on devra prendre. Un RPG action qui témoigne que le jeu vidéo est plus, bien plus, qu’un simple divertissement.
Deux jeux dont on ne parle pas à la légère. Max Payne 3 arrive après des attentes et des espoirs galvanisés par des années de reports et de changement d’équipes de développement. C’est Rockstar (GTA, Red Dead Redemption, L.A Noire…) qui s’attaque au mythe Max Payne, et la rencontre des deux géants fait des étincelles. Pourquoi Max Payne est un incontournable ? Voilà la première question qui nous occupera au prochain numéro. La seconde question concerne Dragon’s Dogma. Quand on jette un oeil au casting de ses géniteurs, on comprend que la licence Dragon’s Dogma est un poulain sur lequel Capcom parie beaucoup. On retrouve en effet à la fois Hideaki Itsuno, réalisateur de Devil May Cry 3 et 4, et Hiroyuki Kobayashi, à qui l’on doit Resident Evil 4…deux pointures. Extrêmement ambitieux, Dragon’s Dogma se permet même d’être novateur en matière de gameplay avec son système tout à fait inédit de gestion des équipiers qui accompagneront Glynn, notre héro qui s’est fait voler son coeur par un dragon (pas de chance !). Action RPG qui a la folie des grandeurs, mérite-t-il tous ces espoirs ? Affaire à suivre.
Voilà un titre attendu au tournant. Prototype premier du nom a introduit une licence au potentiel certain, mais qui souffrait d’une difficulté mal dosée et d’une répétitivité des situations qui le reléguait au rang de « jeu prometteur qui ne transforme pas l’essai ». Prototype 2 reprend le flambeau et nous sert un soft au gameplay des plus jouissifs. L’amélioration graphique est évidente du premier coup d’oeil, mais n’atteint pas ce qui se fait de mieux en 2012. Le nouveau héro, James Heller, réussit à nous faire oublier Alex Mercer (le héro du premier volet) et se montre plus massif, plus précis à manier. Le soft joue aux blockbusters hollywoodiens dans sa mise en scène et ce sentiment de toute-puissance est fidèlement transmis au joueur. Un bon défouloir pour soirées SF (Science-Fiction).
Minecraft
Il y a déjà longtemps que le génial principe du jeu Minecraft lui a fait dépasser son statut de simple jeu. Le monde Minecraft appartenait au PCistes, mais les consoleux pourront eux aussi s’y mettre, pour peu que l’on se donne la peine de le télécharger, vu qu’il n’existe pas en version DVD. Il s’agit d’un jeu à la première personne aux graphismes mochissimes et fichtrement réussis ! Il s’agira de découvrir son environnement, de fabriquer des objets et de bâtir les constructions. Un immense bac-à-sable qui a battu des records et qui s’articule autour d’un cycle jour-nuit qui conditionne l’expérience de jeu. La nuit, des monstres au design des plus…cubiques essaieront de vous faire passer un mauvais quart d’heure. Minecraft est un phénomène culturel à découvrir.