La nomadisation du High Tech a coupé les fils de nos téléphones et ringardisé nos PC de bureau. Nous emportons partout nos gadgets, ne renonçant pas à notre confort pour quelques pas dehors. Ainsi, lorsqu’une console cesse de générer ses images fantastiques, il suffit de tirer de sa poche sa console portable, afin de basculer sur un écran certes plus restreint mais aux sensations tout aussi saisissantes.
Grâce à ces appareils, les gamers ont pu investir les rues et donner vie à leurs monotones trajets quotidiens. Deux ans après la sortie de la Playstation Vita et l’explosion des smartphones, il est l’heure de faire le bilan.
Bien plus qu’un simple duel
Pour les plus jeunes, la console portable est un univers bipolaire où 2 constellations illuminent leurs yeux imprimés d’images de synthèse : Nintendo 3DS et la Playstation Vita. Pourtant, dans les souvenirs enfouis de ceux qui ont dû imaginer seuls les reliefs de leurs jeux 2D, un seul nom évoque la console portable : GameBoy, devenue une véritable appellation profane, apposée sur toute cette gamme de produits.
Aujourd’hui, loin de l’unicité d’antan, le jeu portable a diversifié ses plateformes et les consoles traditionnelles subissent une concurrence inattendue, celle des tablettes et des smartphones. Surtout avec le succès endémique de certains jeux arcades, comme Candy Crush Saga, qui suffisent à satisfaire les amateurs de passe-temps ludiques. Ces jeux sont loin de la complexité des « vrais » jeux vidéo, mais sont liés aux réseaux sociaux et jouables sur la plupart des téléphones.
Pour ce qui en est des puristes, ils trouveront satisfaction dans les modèles hauts de gamme qui, fort de processeurs surpuissants et d’écrans 5 pouces, apparaissent dans un segment où ils n’étaient pas attendus. Tout comme les tablettes, ces couteaux suisses ducontenu multimédia sont la réelle raison du manque d’engouement pour les dernières générations de consoles portables. La question a le mérite d’être posée : est-ce la fin des consoles portables ?
Oui et Non. Oui car l’heure est à la condensation technologique. Les smartphones sont de plus en plus bodybuildés, prêts à empiéter sur les terres des consoles portables. La création de contenu ludique, disponible en téléchargement sur les différents Stores, attire des développeurs talentueux et les grands studios devront eux aussi, tôt ou tard, adapter leurs offres à ce nouveau marché.
Non, car la partie jeu vidéo n’est pas la priorité du client lambda lors de l’achat d’un smartphone, ce qui limite les grandes firmes comme Samsung ou Apple dans l’intérêt accordé à ce segment. Aussi, n’oublions pas que la génération actuelle a encore de quoi surprendre les gamers.
Jetons donc un coup d’oeil sur notre monstre à deux têtes, que les smartphones tentent de couper, la Nintendo 3DS et la Playstation Vita.
La PlayStation Vita
Elle a succédé à la mythique PSP au début de l’année 2012, conservant une ergonomie similaire mais armée d’un plus grand écran (5 pouces) tactile de type OLED. Sous le capot, un processeur 4 coeurs capable d’offrir une image proche de celle générée par la PS3, qui est d’ailleurs reliée à la Vita par WiFi.
Cela offre la possibilité de démarrer un jeu sur sa PS3 ou sa PS4 puis de le continuer sur sa Vita si on se déplace dans la maison. On note l’ajout d’un second Joystick analogique, bien utile pour faciliter la valse des pouces, ainsi qu’un TouchPad arrière, toujours dans l’optique d’une jouabilité poussée à son paroxysme.
Côté caractéristiques, la Vita présente 2 appareils photo avant et arrière, une connectivité 3G, le WiFi et le Bluetooth. C’est donc un condensé de haute technologie que Sony a offert à ses joueurs, proposant même pour les fêtes de fin d’année 2013 un nouveau modèle plus fin et plus léger.
Au niveau du contenu, la console propose le package standard : navigateur Internet, multimédia, réseaux sociaux et quelques petits gadgets propres à Sony. Par contre, la Vita souffre d’un certain manque d’intérêt des studios de développement, qui négligent un peu la console et peinent à proposer des jeux vidéo marquants. Les Call of Duty, Uncharted ou Fifa sont bien présents, mais le catalogue de jeux disponibles est bien maigre pour susciter un véritable engouement pour la console de Sony.
La Nintendo 3DS
Nous abordons une expérience de jeu totalement différente avec la Nintendo 3DS, qui s’adresse comme la marque nous y a habitués à un public plus large et moins puriste. Tout d’abord, il y a cet écran 3D révolutionnaire sans lunettes qui offre un confort visuel jamais vu. Le rendu est même impressionnant aux premiers essais.
Malheureusement, le hic est que cet écran est gênant pour certains, et peut susciter une réelle lassitude après une longue utilisation. Il est accompagné d’un second écran tactile, épaulé par une ergonomie similaire à la Nintendo DS avec l’ajout d’un stick analogique à gauche.
La 3DS souffre d’un autre défaut : son autonomie limitée à 3 heures, voire 4 heures maximum, surtout si l’effet 3D est actif. Nintendo a sorti un modèle dérivé durant l’été 2012 avec une meilleure autonomie : la 3DS XL, dont la principale différence réside dans l’agrandissement des 2 écrans.
La console a l’avantage d’offrir une rétrocompatibilité avec sa grande soeur la DS, ainsi qu’un répertoire de jeux bien plus étendu que celui de sa rivale, porté par le cultissime Mario Kart et une flopée de jeux d’énigme et de réflexion. Elle s’inscrit par là dans une alternative aux jeux trop basiques des smartphones, proposant un moyen intelligent d’occuper ses enfants sans craindre d’assister à une effusion de sang à travers l’écran.
La 3DS est donc une console passepartout, qui plaira au néophyte qui souhaite varier ses expériences de jeu, pour fuir la trop grande similitude des consoles de salon.
Deux consoles, deux publics opposés
Finalement, même plusieurs années après la sortie de la dernière génération de consoles portables, il est difficile de conseiller l’une ou l’autre. Sur les chiffres, les ventes de Nintendo 3DS surpassent largement celles de la PS Vita. Mais il apparaît clairement que les purs fans de jeux vidéo n’hésiteront pas à investir sur la surpuissante PS Vita, reliée à la PS3, à la PS4 et surtout garantie d’un univers déjà maîtrisé par les gamers.
La concurrence des smartphones pourrait, quant à elle, faire perdre encore des points à cette dernière qui, de l’aveu même des dirigeants de Sony, n’était pas armée pour lutter face à ces concurrents inattendus.