C’est un vieux débat qui a opposé parents et enfants tant de fois, mais depuis la généralisation de l’usage des jeux vidéo (la moyenne d’âge est de 41 ans), il semble préoccuper la société entière. Médecins, psychologues, sociologues, chacun y va de sa théorie et se fait chantre ou détracteur du virtuel. Les études se multiplient et, armés de nouveaux moyens techniques, on va jusqu’à sonder notre activité cérébrale à la recherche de réponses.
Avec la multiplication des supports de jeu, la part de plus en plus grande des femmes longtemps laissées sur le carreau-, l’apparition de méga productions et de campagnes marketing féroces, il apparaît que le concept des jeux vidéo en lui-même ne peut plus être renié, surtout avec l’apparition d’études affirmant sans équivoque leurs grands avantages.
Pourtant, des faits divers liant violence des jeux et sa transposition dans le monde réel, ainsi que le phénomène de plus en plus récurrent de la dépendance, font pencher la balance vers une plus grande restriction et un contrôle amélioré. Alors, entre accusations virulentes et succès indéniable, les jeux vidéo connaîtront-ils une déchéance future ou au contraire vont-ils devenir nos meilleurs alliés ?
Ils rendent plus intelligent !
Vous ne pourrez plus vous plaindre du caractère hautain des Geeks. S’ils affichent cet air supérieur et intelligent, c’est peut-être car ils le sont ! C’est en tout cas ce qui découle de nombreuses études qui pointent du doigt la stimulation de la réactivité instantanée et la réflexion sur les moyens de se sortir d’une situation complexe. Cela ne peut être généralisé à tous les jeux mais concernerait principalement ceux ayant trait à la stratégie comme Starcraft, qui a été mis en concurrence avec un jeu plus « stupide » par une université londonienne afin de prouver l’impact des jeux sur l’intelligence. Ces travaux, corroborés aussi par une étude allemande, tendent à exprimer clairement l’impact positif de ces jeux sur la matière grise, améliorant aussi la mémoire, développant la patience et le repérage spatial. D’ailleurs, ils permettraient même aux femmes de combler leur retard sur les hommes dans ce domaine !
Ces propriétés ont été confirmées sur les personnes âgées, permettant de retarder le vieillissement et la sénilité chez eux. Il s’agirait de la mobilisation des capacités mentales qui tendent à s’affaiblir avec le vieillissement naturel du corps, permettant ainsi leur entretien et le maintien d’une activité cérébrale vive. En effet, les derniers progrès de la neurologie ont brisé le mythe d’un cerveau presque inamovible à l’âge adulte, il continuerait de subir des modifications importantes selon notre comportement et cela jusqu’à notre mort.
Envie d’entretenir votre cerveau, empoignez une manette ou attaquezvous aux énigmes et autres exercices d’entrainement cérébral, comme ceux proposés par Nintendo à travers son fameux « Programme d’entraînement cérébral du Dr Kawashima : quel âge a votre cerveau ? ».
Bienfaits sur la santé
Vous ne traiterez pas vos rhumes avec une partie de PES mais il semblerait que les jeux vidéo ont un réel effet sur la santé. En premier lieu, ils améliorent sensiblement la vue. Pas de manière à voir plus loin ou voir plus de détails, mais en accélérant le traitement de l’image et l’importance des détails vus dans la prise de décision. A force de surveiller son écran, de lutter pour sa vie dans des jeux de tirs où se déconcentrer durant quelques secondes peut coûter la partie, on finit par être bien plus vigilant.
Le fait que des simulateurs de jeux de guerre soient utilisés par l’armée américaine dans l’entrainement de ses soldats n’est donc pas un fait du hasard. Il s’agit de les habituer à prendre en compte tous les détails de leur environnement visuel.
Ils sont aussi utilisés dans les thérapies et pour atténuer la douleur. En effet, le fait que le cerveau se concentre sur l’univers virtuel le détourne de la souffrance ressentie lors d’une chimiothérapie par exemple. Selon une étude britannique conduite par la prestigieuse faculté d’Oxford, ils serviraient même à lutter contre les symptômes post-traumatiques en occupant le cerveau qui, à force de répéter les actions du jeu, serait plus enclin à se défaire de ses souvenirs choquants.
Chez les personnes victimes de dépression, de perte de confiance, la pratique de certains jeux serait encouragée car les victoires qu’ils y accumulent boosteraient sensiblement leur sentiment d’assurance et provoqueraient un regain d’activité sociale, car parler du jeu permet d’ouvrir un chapitre sain dans la conversion, loin des troubles vécus par la personne.
Enfin, chez les enfants ayant des troubles de concentration et des troubles de lecture, la pratique de jeux focalisant leur attention et développant leur patience aiderait à transposer par la suite cette dernière dans la vie réelle. Le processus de résolution d’énigmes posées à l’écran n’étant pas si différent de celui ayant trait à des exercices de mathématiques par exemple.
Les préjugés, à l’origine de l’hostilité envers les jeux vidéo
Une montagne de préjugés accouche bien souvent de petites vérités. C’est le cas en ce qui concerne certaines accusations lancées à tout va contre l’univers du gaming. Oui, dans la plupart des jeux d’action et d’aventure, le héros est un tueur et à la fin d’un jeu comme Call of Duty ou Medal of Honor, vous aurez probablement tué plus de gens que la plupart des Serial-killers qu’a connue l’humanité ! Mais au vu des millions de joueurs dans le monde, pourquoi ne voit-on pas une élévation du crime, une banalisation de la violence, à l’heure où les mobilisations contre elle n’ont jamais été aussi nombreuses parmi la jeunesse ?
L’effet contraire a été observé par des psychologues qui pensent que la confrontation à des situations violentes et provocantes permettrait de créer une réaction de rejet et d’indignation envers elles. A la vue d’actions de torture et autres meurtres sauvages, les joueurs prennent conscience de la douleur occasionnée et de la limite existante entre ludisme virtuel et violence réelle. On évoque souvent les enfants, comme étant les principales victimes de ces jeux ultra-violents, mais il faut rappeler tout d’abord l’existence d’une réglementation recommandant les jeux selon des tranches d’âges bien définies. Il en va donc surtout de l’incompétence des parents lorsqu’un enfant de 9 ans se retrouve à éliminer des terroristes à la pelle dans un bain de sang.
Ensuite, n’oublions pas que les images choquantes existent partout et nous entourent à chaque instant, que ça soit à la télé ou sur Internet. Enfin, ne renions pas la formidable socialisation que permettent certains jeux communautaires comme World of Warcraft, qui relient des individus séparés par des milliers de kilomètres et favorisent les échanges entre eux.