L’arrivée imminente de la 3G révèlera le véritable potentiel des smartphones ; la géo-localisation, la visioconférence, la connaissance universelle, et les lolcats, partout et tout le temps à portée de main…Mais il y a des smartphones qui vont un peu plus loin que cela, simplement car ils recèlent un plus grand potentiel. Quand le Samsung Galaxy Note fait partie des meilleures machines sous Android 2.3 Gingerbread, son successeur, le Note 2, donne à Android 4.1 (ou 4.2) Jelly Bean, un écrin d’exception. Qu’est-ce qui fait du Note 2 un engin à part ? Réponse en 5 points.
Le Note 2 voit les choses en grand
La taille monumentale du Note 2 saute évidemment aux yeux. L’écran vante ses 5.5 pouces de diagonale dans un format 16/9, ratio bien trouvé qui permet de faire encore plus grand que le Note premier du nom, tout en conservant une maniabilité acceptable pour un smartphone. Quelques jours d’adaptation peuvent être nécessaires pour s’habituer à la taille du Note 2, mais il devient dès lors difficile de revenir en arrière, tant la navigation web, la lecture de PDF, ou le visionnage de vidéos, sont plus aisés pour quelques pouces de plus.
L’écran repose sur la technologie AMOLED, il propose un rendu agréable mais ne se réclame pas être le meilleur du marché. Sa résolution de 1280 x 720 pixels, étalée sur l’écran 5.5 pouces, donne une densité de pixels de 267 ppi, moins que les 316 ppi du Galaxy Nexus, ou même que les 285 ppi du premier Note.
Le rendu des couleurs est toujours aussi explosif et le contraste toujours aussi excellent, mais ces couleurs se révèlent être peu fidèles à la réalité, ce qui pourrait rebuter un professionnel de la retouche photo ou un dessinateur qui a le souci de garder la même image entre ce qu’il produit sur le Note 2 et ce qu’il voit en important ses fichiers sur son PC.
Là où l’écran se révèle irréprochable, c’est en ce qui concerne son optimisation pour l’encre digitale. Un grand plus pour le Note 2 qui reconnait 1024 niveaux de pression différents (le Note 1 en avait 256). Ceci lui confère une précision redoutable, on peut écrire petit et prendre un nombre conséquent d’informations sur la même note.
L’expérience offerte par le Note 2 est l’une des plus complètes jamais apportées par un smartphone, et pour cause, on l’utilisera souvent comme une petite tablette. On profitera de la précision du SPen (le stylet) pour tirer le meilleur parti de la machine…et sa vitesse de calcul joue un rôle important pour que tout cela se passe sans accroc.
Le Note 2 est bodybuildé
Exynos 4412 quatre coeurs cadencés à 1.6 GHz…on y est, un smartphone aussi puissant qu’un PC. 2 Go de RAM et un processeur graphique Mali 400MP viennent soutenir le tout et offrent tout simplement le smartphone le plus puissant sur le marché sorti en 2012. Bien sûr, les processeurs cadencés à 2 GHz et les RAM à 3 Go finiront par débarquer, mais il y a fort à parier que le Note 2 va tenir la longueur. Il est tellement puissant qu’il arrive à faire des choses que les concepteurs de Jelly Bean n’ont même pas imaginé sur un smartphone : le multitâche multifenêtre.
C’est donc Samsung qui a dû imaginer le logiciel permettant ce multifenêtrage, et le tout fonctionne de façon on ne peut plus ergonomique. Un appui long sur le bouton retour (touche sensitive droite) et une liste d’applications compatibles avec le monde multifenêtre apparait sur une marge à gauche. De là, il suffit de faire glisser les applications que l’on veut sur l’écran et TADA !, on surfe sur Internet dans la partie supérieure de l’écran en prenant des notes sur la partie inférieure.
Les espaces alloués aux applications sont redimensionnables, on peut regarder une vidéo sur YouTube tout en publiant sur Facebook, envoyer un SMS en consultant la carte de navigation…dans les limites des applications compatibles. On espère qu’une version intégrée au système d’exploitation du multifenêtrage (comme celle présente sur Windows 8 avec « l’ancrage ») fera son apparition pour ouvrir cette fonctionnalité sur l’ensemble des applications de Google Play. Cet ajout pratique n’est viable que parce que le Note 2 offre à la fois la taille minimale nécessaire à la lisibilité des applications, mais aussi la puissance de calcul indispensable à leur bon fonctionnement. Les ajouts de Samsung ne se résument toutefois pas à cette option.
Le Note 2 a une âme d’artiste S Pen (airview, gestures, crop)
Les vidéos de peinture numérique avec le Note 2 pullulent sur Internet, et pour cause, le stylet utilise une technologie de Wacom, référence de la tablette graphique, le léger lag existant sur le Note 1 a ici été réduit à peau de chagrin. La forme du SPen a été repensée, élargie, courbée d’un côté et plat de l’autre, le stylet est nettement plus confortable que celui du Note 1, mais il recèle surtout un nombre conséquent de nouvelles fonctionnalités. Airview en est un bon exemple. Sur un PC, en mettant votre curseur sur une zone sans cliquer dessus, des informations peuvent apparaitre en surbrillance, un menu peut se dérouler par exemple…et cela n’est pas possible sur smartphone.
Avec le SPen en main, et en le maintenant à quelques millimètres du Note 2, un point est projeté sur l’écran juste sous la pointe du stylet et joue le rôle de curseur, ça ressemble à de la magie, mais c’est de la science. Le stylet permet aussi d’autres subtilités, prendre une capture d’écran en un clic, puis ajouter du contenu sur l’image, ou faire du détourage dessus.
Le détourage consiste à sélectionner une partie de l’image et la « couper » pour en faire un document à part entière. Cela donne une idée de l’aisance de la retouche photo avec cet outil. Des commandes rapides à écrire en appuyant sur le bouton du stylet permettent d’accéder aux applications sans lâcher le stylet, et sans naviguer dans les menus. Si vous oubliez le SPen quelque part, le Note 2 vous affiche une notification vous sommant de récupérer le précieux stylet.
En sortant le SPen de son fourreau, un menu contextuel paramétrable apparait automatiquement, vous permettant sans attendre de créer une note ou de commencer un croquis… La liste des fonctionnalités n’en finit plus, et l’ensemble des logiciels embarqués sur le Note 2 concourent à le rendre « conçu pour les humains ».
Le Note 2 est intelligent
Le combo Android et TouchWizz (la surcouche logicielle de Samsung) fait des merveilles sur le Note 2, essentiellement à travers les ajouts propres au SPen. On retrouvera toujours les petites attentions introduites par le Galaxy S3 (dont on se pressera de désactiver certaines) mais on gagne plus que l’on en perd à travers les changements opérés par Samsung. On aurait préféré avoir un bouton central pour Google Now, comme sur la version brute de Jelly Bean, mais on peut y accéder en raccourci à travers la page d’accueil, ce qui fait le job.
Tout dans le Note 2 tend à vous en faciliter l’utilisation, sauf peut être les didacticiels concernant le SPen, un peu légers vu les nombreuses fonctionnalités de l’objet. Chose remarquable, l’amélioration drastique de la reconnaissance de l’écriture manuscrite, certes plus lente qu’une saisie au clavier, mais désormais assez précise pour être viable, quand elle n’était jamais utilisée sur le premier Note, trop frustrante. On ne reviendra pas sur l’excellent Android Jelly Bean, avec sa fluidité « butter », et sa reconnaissance vocale aussi fiable que pratique. Pratique…voici peut être le meilleur adjectif pour décrire le Note 2.
Le Note 2 est pratique
Ce qui finit d’enfoncer le clou est un détail auquel nous accordons une grande importance : l’extension du stockage via microSD. Cette option tend à disparaitre sur de nouveaux terminaux, mais elle demeure absolument indispensable pour tirer partie de sa machine. On soulignera aussi la batterie amovible, 3100 mAh de pur bonheur.
Y’aurait-il donc quelque chose à parfaire sur le Note 2 ? Oui, définitivement, en commençant par l’écran, trop fragile. Le Note 3 gagnerait à embarquer un écran déformable, capable d’encaisser les chocs, ce qui ajouterait de la confiance entre l’utilisateur et son compagnon numérique.
L’appareil photo est aussi un point améliorable, les 8 mégapixels du Note 2 font le job, mais nous n’en sommes pas encore à l’ère où le smartphone remplace complètement l’appareil photo indépendant. Une stabilisation optique comme sur le Lumia 920 serait parfaite sur cet outil qui peut faire de l’édition photo et vidéo mieux que n’importe quel autre smartphone. Une vitesse de calcul augmentée, ou un soft optimisé pour enlever le léger lag qui apparait au lancement du logiciel de prise de note, nous ferait passer à une génération de smartphones qui remplacent enfin le PC tel que nous le connaissons.
En attendant ces prochains bouleversements, le Note 2 ne bénéficie toujours pas à ce jour de distribution officielle, ce qui fait jouer les prix aux montagnes russes, avec 65 000 DA comme plancher. Le bruit des tirelires brisées se fait donc déjà entendre, et l’arrivée de la 3G ne peut qu’en accroître le volume.