M. Tamer El-Mahdi, directeur général de Djezzy : “nous évoluons dans la transparence”

Liberté : Un mot sur le marché algérien

M. Tamer El-Mahdi : C’est un marché très important caractérisé par une rude concurrence avec un total de 25 millions d’abonnés environ. C’est l’un des marchés les plus développés de la région Mena et ce, grâce à la politique des pouvoirs publics qui ont insisté sur l’instauration des meilleures conditions de concurrence. Celle-ci a, d’ailleurs, commencé très tôt. En 2004, le marché comptait quelque 2 millions d’abonnés pour gagner en l’espace de 4 ans plus de 23 millions d’abonnés. Un boom exceptionnel qui prouve que la concurrence a eu des effets positifs et a produit une croissance réelle grâce aux trois opérateurs. Aujourd’hui le marché continue à se développer mais pas avec le même élan. Actuellement la recherche d’évolution nous oriente sur de nouvelles offres, nouveaux produits, nouveaux services etc.

Nombre d’abonnés Djezzy et chiffre d’affaires ?

Notre chiffre d’affaires en 2007 a été de 1,6 milliard de dollars et un taux de croissance de 8%. Nous avons 14 millions d’abonnés.

Où en êtes-vous avec le bilan d’identification des puces anonymes ?

On a assaini notre portefeuille.
On a donc résilié un demi-million de puces.

Peut-on connaître le niveau de consommation moyenne par abonné ? par mois et par jour ?

Il est normalement entre 18 à 18,5 de dollars par mois.

Le nombre d’opérations par jour ?

Nous ne l’avons pas ici tout de suite.

Djezzy a été récemment accusé d’être l’origine de pratiques anticommerciales notamment en matière de pratique de tarifs donc de dumping et d’abus de position dominante. Pouvez-vous être plus explicite sur la question et qu’avez-vous à répondre ?

Écoutez vous savez bien que nous appartenons à un groupe coté en Bourse et, à ce titre, toute pratique de dumping est prohibée pour nous car elle apparaîtrait dans nos états financiers qui exigent toute la transparence voulue. Sachez aussi que nous n’avons pas de problème ni avec Nejma et avec aucun de nos concurrents. Car on croit en une bonne concurrence dans un climat sain. Nos principes tels qu’édictés par notre actionnaire principal M. Sawiris sont basés sur le respect de tous nos partenaires et de nos concurrents également. Nejma déclare qu’elle réalise de bons résultats. Nous nous sommes développés grâce à une stratégie d’investissement et Nedjma avait l’occasion de se développer au même titre que nous donc nous avions les mêmes chances et les mêmes conditions. Le marché a explosé en 2004, Nedjma étant entrée dans la course. On n’a jamais obligé le client à venir chez nous, c’est un choix libre de celui-ci d’opter pour l’opérateur qu’il voulait. Qu’est-ce qui a empêché Nedjma d’avoir plus de parts de marché ? Nous nous avons pris les bonnes décisions au bon moment. Comment peut-on pratiquer le dumping alors que nous sommes contrôlés par l’ARPT ? En 2004 le marché était globalement de l’ordre de 2 millions d’abonnés, aujourd’hui il est à 25 millions et Nedjma arrive justement en 2004. Elle pouvait gagner des parts de marché au même titre que tout le monde. Pourtant nous avons consenti des investissements plus lourds de l’ordre de 737 millions de dollars pour l’achat de la licence alors qu’eux ils ont payé 420 millions de dollars. Où est l’abus de position dominante ? Nous avons dès le début augmenté sans crainte nos investissements et ce, sans arrière pensée car nous étions sûrs et confiants comme nous le demeurons à ce jour que le marché algérien est stable et solide et ce, à tous les points de vue. N’oubliez également pas que nous nous sommes engagés dans l’élargissement de notre réseau, ce qui a séduit nos clients. Une fois pour toute il faut savoir que tous nos tarifs sont soumis préalablement à l’accord de l’ARPT, donc la pratique du dumping à notre sens ne tient en aucun cas la route.

Quel est votre total investissement et total effectif ?

Notre total investissement est de l’ordre de 3,5 milliards de dollars et les effectifs sont de 4 500 travailleurs. Aujourd’hui notre plan d’avenir nous dicte d’orienter nos futurs investissements en étroitepartenariat avec des opérateurs exclusivement algériens. Nous donnons la priorité désormais aux entreprises algériennes pour toute opération de partenariat et de développement. Et à ce titre, même si le secteur où le segment recherche ne peut être la spécialité des entreprises de la place, nous exigerons de nos partenaires étrangers candidats à se constituer obligatoirement en partenariat avec des Algériens avant de prétendre travailler avec nous. Ce sont les nouveaux axes de développement d’OTA. Priorité aux Algériens et au développement local. Je vous rappelle que nous sommes sur le point de créer des centres d’appels qui vont employer 2 000 personnes et la priorité a été aux Algériens tout en refusant les offres qui nous sont parvenues de candidats étrangers. On a signé 5 décisions dans ce sens.

Source: Liberté