De déclarations d’intention en cafouillages, l’affaire Djezzy tourne au feuilleton mélodramatique. Dans une communication à l’agence Reuters, les responsables d’Orascom ont nié avoir offert de l’argent au gouvernement algérien.
Pour l’heure, aucune rencontre officielle avec un responsable algérien n’a encore été planifiée, apprend-on par Reuters. Manel Abdel Hamid, porte-parole d’Orascom en Egypte, a souligné que l’annonce de « paiement » au gouvernement algérien était « dénuée de tout fondement » et que « la société n’a jamais fait de déclaration ou d’annonce pour tous les canaux des médias sur ce fait ». Elle révèle qu’Orascom n’a pas encore rencontré les responsables algériens pour discuter de la vente de l’unité Djezzy, même après avoir consenti à entamer des négociations en mai dernier. Manel Abdel Hamid se montre convaincue que le gouvernement algérien ne compte pas revenir sur sa décision.
La représentante de la compagnie égyptienne a, par ailleurs, confirmé que l’accord pour vendre les actifs d’Orascom à MTN Afrique du Sud s’est « effondré » mercredi, en grande partie, glisse-t-elle, « parce que l’Algérie s’oppose à la vente de Djezzy », sa plus importante source de revenus. Si l’opération de revente au géant sud-africain avait réussi, on aurait assisté à l’émergence d’un des plus grands opérateurs mondiaux de téléphonie mobile. Le magnat égyptien devra désormais trouver une alternative pour se dépêtrer d’une situation difficile et sauver son empire, Djezzy étant considéré comme la poule aux œufs d’or des frères Sawiris.
Pour les businessmen égyptiens, les mauvaises nouvelles s’accumulent. La cote d’Orascom est tombée à plus de 6% dans la Bourse de Dubaï après l’annonce de l’abandon des négociations avec l’entreprise sud-africaine. La société MTN a, de son côté, gagné 4 points à Johannesburg.Dans un communiqué rendu public mercredi 9 juin 2010, l’opérateur sud-africain MTN a déclaré que les discussions, qui avaient démarré à la mi-avril avec Orascom « sont terminées », sans davantage de précisions. Le montant estimé tournait autour de 10 milliards de dollars.Même si le jeu paraît fermé, Naguib Sawiris dispose encore de bonnes cartes. Tous les scénarios sont encore plausibles. « Je ne serai pas surpris si Orascom arrive avec une tactique qui déverrouille sa valeur », commente un analyste financier de la Bourse de Dubaï à l’agence Reuters.
Depuis l’adoption de la loi de finances complémentaire de 2009, l’Etat algérien a un droit de préemption quand il s’agit de cession de participations par une société étrangère opérant en Algérie. OTA est le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, avec plus de 14 millions d’abonnés.
Source: El Watan