Le prix de la licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G), fixé par l’ARPT à trois milliards de dinars (40 millions de dollars) est « dérisoire » et « ne reflète pas les potentialités du marché algérien du mobile qui compte 37,5 millions d’abonnés, estime Ali Kahlane, président de l’Association des providers (AAFSI).
Avec ce prix équivalent à 120 millions de dollars US pour les trois licences, le coût d’acquisition par abonné est de seulement 3,2 dollars, soit le prix le plus bas en Afrique du Nord, a-t-il souligné dans une déclaration à TSA.
Le Maroc a cédé l’exploitation de trois licences 3G, en 2006, avec un prix par abonné de 7,5 USD tandis qu’en Tunisie le coût a été de 14,2 USD par abonné, rappelle-t-il.
Pour M. Kahlane, le prix de la licence en Algérie est « subventionné par l’Etat » si bien qu’il devient nécessaire « d’obliger les opérateurs à redistribuer ces subventions sous formes de forfaits très abordables, agrémentés d’une multitude de services » aux clients. Malheureusement, déplore-t-il, le cahier des charges ne plafonne pas les prix des services de la 3G.
Une situation qui fait que « le consommateur soit encore une fois le dindon de la farce, après des années d’attente de la 3G », déplore-t-il, en notant que les opérateurs bénéficient de facilitations « injustifiées » en matière d’obligation de couverture des wilayas « les plus juteuses », à savoir Alger, Oran, Constantine et Ouargla.
Les largesses de l’ARPT en termes d’obligations de couverture a fait que « trois quarts des Algériens ne vont pas accéder à la 3G parce qu'ils n’habitent pas la bonne wilaya », a dénoncé le président de l’AAFSI qui dit ne trouver « aucune raison » qui peut justifier l’exclusion de la majeure partie de la population des services de l’internet mobile à haut débit.
Une aubaine pour les providers privés
Sur un autre plan, Ali Kahlane a considéré que le déploiement de la 3G aura un « impact positif » sur le business des providers et des fournisseurs de services internet. Le monopole imposé par Algérie Télécom en ce qui concerne la fourniture d’accès à internet a réduit la population des providers privés à une vingtaine aujourd’hui, contre une centaine de providers il y a cinq ans, a-t-il rappelé.
La 3G permettra de relancer l’activité des providers existants et la création de nouvelles sociétés spécialisées dans le développement de services et d’applications liés à la 3G. Se référant aux résultats obtenus dans des pays voisins, le président de l’AAFSI s’attend à ce que le marché de la 3G réalise une croissance annuelle d’environ 30%, au cours des premières années de son lancement.
Source: TSA