En Algérie, le débit internet est catastrophique. C’est une certitude nationale qui ne demande plus aucune preuve pour l’étayer. Les classements internationaux ne cessent de l’affirmer encore : l’Algérie est parmi les derniers pays au monde en matière d’accès à internet haut débit. Cette vérité amère dure dans le temps et très peu de mesures concrètes sont appliquées pour soulager les internautes algériens.
Mais à défaut de ces mesures, le gouvernement nous bombarde de promesses. Et d’explications aussi. Des explications irréfutables puisqu’elles s’appuient sur des données techniques que peu d’Algériens maîtrisent. Ainsi, le PDG d’Algérie Télécom, lui-même, a avoué que tout est « à cause du réseau ».
« Nous sommes en train d’assainir le réseau de câbles vétustes qui a subi des agressions, suite à des dérangements et des réparations que ce soit à cause des vols ou suite à des travaux. Cette situation impacte la qualité de service et se répercute sur la relation commerciale. On a beaucoup de réclamations et sur le plan relationnel, c’est difficile à gérer. En plus de l’assainissement du réseau, nous procédons aussi à son extension pour satisfaire les nouvelles demandes. C’est un énorme chantier qui est lancé », a expliqué dernièrement Azouaou Mehmel dans un entretien accordé au quotidien électronique Tout sur l’Algérie.
Le premier responsable d’Algérie Télécom reconnaît également que son entreprise manque de ressources financières pour rectifier le tir et offrir enfin aux Algériens un débit digne de ce nom. Faut-il donc attendre et espérer ? Pourquoi pas. Mais l’espoir aurait nourri réellement son homme si des signes avant-coureurs et encourageants nous parvenaient de nos centres de décisions qui semblent de plus en plus rétifs aux TIC et à leurs progrès. Pour l’heure, les coupures de connexion n’ont jamais été aussi nombreuses. Dans le cœur même de la capitale, Internet manque souvent à l’appel et des entreprises entières se retrouvent bloquées à cause de ces pannes successives.
A l’intérieur du pays, n’en parlons même pas. Au sud, et dans les localités éloignées notamment, Internet fait rêver encore les jeunes. A Adrar, Ouargla, Tamanrasset, les lieux de fréquentation dotés d’une connexion internet se comptent sur les doigts de la main.
Quant au débit, il faut avoir pour le supporter un cœur solide. Des efforts sont, certes, fournis pour rendre la vie plus facile aux internautes algériens. Mais ces efforts sont-ils à la hauteur des attentes ? Malheureusement, non. « En 2014, il y aura une amélioration sensible dans les services offerts par Algérie Télécom, notamment la connexion internet du fait des extensions de réseau déjà entamées ». Cette déclaration d’Azouaou Mehmel sonne comme une note d’espoir. Reste enfin à savoir si ce rêve se concrétisera un jour...