Qui n’a jamais rêvé de travailler à son compte ? Qui n’a jamais eu une superbe idée mais qui n’a pu la concrétiser à défaut de financement? On ne saurait vous compter ! Nous connaissons tous l’ANSEJ qui, depuis sa création en septembre 1996, aide les jeunes porteurs d’idées à mettre sur pieds plusieurs projets. Mais qu’en est-il du domaine des TIC ?
Le développement que connaissent les TIC en Algérie est considérable. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir créer leurs propres startup. Si la culture entrepreneuriale a progressé ces dernières années, notamment au sein de la communauté des ingénieurs, il n’en demeure pas moins que pour la création d’une start-up technologique en Algérie, il faut franchir de nombreux obstacles. Pour aider ces jeunes, un fonds de développement d’un budget de 7 milliards de dinars a été alloué par le gouvernement, le FAUDTIC. Ce fonds est donc destiné à soutenir les jeunes à créer leurs microentreprises. Un comité, composé d’experts et de spécialistes en TIC, a donc été installé et est censé étudier toute demande provenant de jeunes compétences dans le but de les aiguiller et de les aider à matérialiser leurs idées. Mais qu’en est-il vraiment ?
Apparemment, ce dernier n’a pas eu un franc succès. Pire, il est même inconnu par la majorité des jeunes. Ali Kahlane, PDG de la société Satlinker et membre du Cercle d’Action et de Réfexion autour de l’Entreprise (CARE), soulignait à ce sujet que « malheureusement, depuis sa création, aucun projet n’a été pris en charge ». « Tous ces projets ont implosé non seulement parce que les responsables placés à la tête du secteur étaient sans feuille de route mais aussi en raison de la méfiance que ces derniers nourrissent à l’égard du privé ».
Younes Grar, expert et consultant en TIC et actuel chef de cabinet de la Ministre de la Poste et des TIC, estime lui que « le FAUDTIC a été proposé dans le cadre du programme e-Algérie dans le but d’aider au développement et à l’utilisation des TIC, comme cela se fait à travers le monde. Malheureusement, en Algérie, le Fonds a été créé sans que certaines procédures ne soient suffisamment réfléchies ». Selon lui, des textes juridiques permettant sa mise en en oeuvre immédiate n’ont pas été promulgués d’où le retard pris pour qu’il soit opérationnel. « Il y a eu un certain déphasage, ce qui n’a pas permis l’exploitation du fonds convenablement ».
Et en dépit de tous les appels à manifestation d’intérêt en faveur des porteurs de projet dans le domaine des TIC, aucun résultat. Les gens ne font pas forcément confiance à ce genre d’initiatives, redoutant un énième fait d’annonce. L’arrivée de la nouvelle Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Imane-Houda Feraoun, a apporté une vague de jeunesse depuis le dernier remaniement ministériel. Elle s’est donnée la mission de rattraper tous les retards dans le secteur des TIC. Et pour cela, elle a l’intention de s’appuyer sur les jeunes compétences afin qu’ils investissent dans les TIC et qu’ils développent le contenu algérien.
Mais malgré toutes les bonnes intentions de Imane-Houda Feraoun, des questions restent en suspens. Le FAUDTIC réussira-t-il à franchir ce mauvais cap ? Madame la Ministre réussira-t-elle à relancer cette initiative ? L’avenir nous le dira...
