La 4ème édition du forum « Rakmana : Innovation & StartUp » qui s’est tenue ce mercredi à l’hôtel Sofitel d’Alger autour du thème « l’exportation des services » a suscité un débat animé. Les opérateurs du secteur du numérique invité à l’occasion ont appelé à l’application rigoureuse du règlement de la Banque d’Algérie concernant la promotion de l’exportation des services numériques.
L’application des récentes mesures prises par la Banque d’Algérie en vue de promouvoir les exportations des services numériques connait des entraves à tous les niveaux de décision, ont déploré les opérateurs participant à la 4ème édition du forum « Rakmana : Innovation & StartUp » organisé ce mercredi par le Groupement Algériens des Acteurs du Numériques (GAAN) à l’hôtel Sofitel d’Alger autour du thème « l’exportation des services ».
Tour à tour, les responsables d’ALGEX et de Banque d’Algérie ont été interpellés pour apporter des correctifs à la mise en oeuvre des mesures introduites par un règlement de la Banque d’Algérie relatif aux règles applicables aux transactions courantes avec l'étranger et aux comptes devises.
Ces mesures, faut-il le rappeler, autorisent les exportateurs à disposer de la totalité de leurs recettes d'exportations logées dans les comptes devises, pour les besoins de leur activité et dispensent de l'obligation des formalités de domiciliation bancaire les exportations de prestations des services numériques, ainsi que celles portant sur les prestations de services des start-up et des professionnels non commerçants.
Seulement, sur le terrain l’application est tout autre, selon les témoignages des opérateurs du numérique, présents à l’événement. La domiciliation bancaire est toujours exigée alors que les textes de loi sont explicites à ce sujet, sans parler des lourdeurs bureaucratiques quand il s’agit des paiement des services aux géants mondiaux du numérique. Ce qui met à mal toute la chaine de valeur de l’ecosystème numérique algérien. « Pour pouvoir exporter des services numériques, il faut aussi importer des intrants », résume un représentant de Microsoft qui déplore des retards incommensurables qui privent dans certain cas les acteurs de l’écosystème numérique de solutions logicielles incontournables.
Louai Zidi, Directeur général des changes à la Banque d’Algérie a souligné que ces entraves résultent d’une mauvaise interprétation du règlement de la Banque Centrale. Il a expliqué que les banques de la place sont en train de « digérer » les changements apportés par la Banque d’Algérie, invitant les opérateurs lésés à se rapprocher de leurs banques partenaire pour se plaindre ou à défaut de la commission bancaire pour faire valoir leurs droits.
Sur ce, le forum du GAAN est sorti avec une résolution pour la mise sur pied d’une commission ad hoc composée de représentants de la Banque d’Algérie, de l’Associations des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) et du ministère des startups dont l’objectif est d’aplanir les problématiques soulevés par les opérateurs du numérique.
Notons par ailleurs que le forum du GAAN n’a pas dérogé à la règle de mettre à l’honneur, à chaque édition, quelques startups. Ainsi, trois startups sélectionnées dans le cadre du programme Africa By Incubme activant dans les domaines de l’IA, la réalité augmentée et le paiement électronique ont été présentées à cette occasion.
Aussi, le GAAN a signé une convention de partenariat avec l’Agence Nationale des Parcs Technologique (ANPT) en vue de travailler en synergie à la promotion de l’écosystème startup algérien.