L'Algérie est confrontée à un défi important : créer son propre modèle de technologie financière (fintech). Selon le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, il est essentiel pour le pays d'élaborer un système de fintech en se basant sur les expériences et compétences locales.
S’exprimant à l’ouverture des travaux du Sommet de la fintech et de l'e-commerce samedi au CIC d’Alger, le ministre a insisté sur la nécessité de passer d'un système bancaire traditionnel à la fintech tout en capitalisant sur le taux de pénétration élevé d'Internet en Algérie, en particulier chez la population jeune et de plus en plus connectée. Il a également souligné l'importance de l'écosystème national de la finance et du numérique, avec notamment les entreprises Algérie poste et Algérie Télécom qui proposent des services de plus en plus numérisés.
Le rôle de la loi sur la monnaie et le crédit dans la création d'un modèle algérien de fintech a également été évoqué par le ministre. Cette loi pourrait ouvrir de nouvelles perspectives aux opérateurs de cette filière prometteuse, en permettant la création de banques numériques et d'une monnaie digitale.
Le ministre a proposé l'idée d'une expérience pilote d'un espace de commerce et de services "sans monnaie fiduciaire", qui permettrait d'évaluer les défis liés à cette transformation numérique au profit de la fintech en Algérie.
De son côté, le ministre de l'Economie de la Connaissance et des Startups, Yacine El Mehdi Oualid, a également souligné les avantages que la future loi sur la monnaie et le crédit apporterait dans le cadre du soutien à la transformation numérique du système financier national.
l'inclusion financière, l'autre défi
Par ailleurs, les participants au premier Sommet de la fintech et de l'e-commerce en Algérie qui se déroule du 18 au 19 février en cours au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal, ont mis en évidence le rôle de la technologie financière dans le développement de l'inclusion financière en Algérie. Les experts participant ont souligné que la fintech contribue de manière "incontestable" à la bancarisation des ressources qui se trouvent hors du circuit formel, à travers notamment l'intégration par les banques des différentes solutions numériques proposées par les startups du secteur.
Ils ont également mis en avant la nécessité pour les banques d'investir dans ces technologies, notamment à travers la participation au capital des startups, et de collaborer davantage avec ces dernières, car l'inclusion financière doit passer par ces jeunes pousses.
En outre, les experts ont souligné l'intérêt de mener des campagnes destinées à vulgariser auprès des citoyens les outils et pratiques de la fintech ainsi que les risques qui y sont liés. Selon eux, la digitalisation de la finance va aider à lutter contre les anciens fléaux liés à l'économie parallèle, contribuer à lutter contre l'exclusion financière et permettre une inclusion globale, notamment celle géographique en impliquant les citoyens à travers l'ensemble du territoire national.