Un vent de changement souffle sur le marché du recrutement en Algérie. Une plateforme de recrutement par cooptation vient de voir le jour. Il s’agit de Kyoopt, une start-up qui, quelques mois après son lancement, entend déjà “disrupter” le marché en “offrant plus de valeur et plus d'efficacité aux recruteurs ainsi qu’un gain de temps considérable en se basant sur une communauté de coopteurs”.
“En Algérie, la cooptation est une habitude déjà ancrée chez les recruteurs”, estime Amine Ouanes, fondateur de Kyoopt et, par ailleurs, entrepreneur et fondateur de l’agence digitale 360° Kyo Conseil.
Cette startup “HR-Tech” a aussi vu le jour “en réponse au besoin des recruteurs de “digitaliser le métier d’un cabinet de recrutement standard”, promettant, à travers sa plateforme et ce mode de recrutement, “plus de valeurs, plus d’efficacité avec des “gains de temps et de coût”.
Mais la cooptation, c’est quoi ? Il s’agit d’un mode de recrutement qui consiste à recommander un profil de son réseau pour un poste faisant l’objet d’une offre d’emploi. Ce mode est un “recrutement participatif”, ou un “parrainage”, auquel des entreprises ont recours pour repérer des candidats expérimentés.
Ce mode garantit des économies en coûts et en temps au moment où le recrutement devient un investissement à part entière chez les ressources humaines. En plus de dénicher des candidatures qualifiées à moindre coût, la cooptation permet de cibler des collaborateurs proches des valeurs de l'entreprise, puisque les profils sont recommandés par ses propres membres.
Comment fonctionne Kyoopt ?
La procédure pour utiliser cette plateforme est simple. Une fois que la société, “recruteur” dans ce cas précis, dépose une offre d’emploi sur Kyoopt, des “chasseurs de têtes”, appelés ici “coopteurs”, spécialisés dans le domaine du recruteur, reçoivent une notification. Chaque coopteur peut alors se lancer dans un headhunting et proposer deux profils idéaux parmi ceux de son network.
Kyoopt intervient alors via ses experts en Ressources humaines pour valider les meilleurs profils avant de les transmettre sur la dashboard de la société, c’est-à-dire le recruteur. Une short-list de 20 profils est ainsi transmise à ce dernier qui peut procéder aux entretiens d’embauche.
Cette plateforme entend épargner à ses utilisateurs bien des soucis. Les cabinets de recrutement n’auront plus à recevoir, consulter et trier des centaines de profils pour effectuer une seule embauche. La cooptation sur Kyoopt permettra aussi aux recruteurs d’optimiser leurs temps et surtout, leurs investissements pour encore plus d’efficacité. Les sociétés auront, en effet, accès, indirectement, à des profils difficiles de dénicher sur le marché avec un mode de recrutement classique.
En phase de test
Et les “coopteurs“ dans tout cela ? Ils pourront, grâce à Kyoopt, gagner de l’argent à chaque fois qu’un profil qu’ils auront suggéré est validé et recruté. Cette plateforme leur offre ainsi l’opportunité d’arrondir leurs fins de mois en devenant des “chasseurs de têtes” freelances.
“Les headhunter pourront recevoir pourcentage sur l’opération de recrutement, qui varie selon le niveau de la recommandation. Lorsque le coopteur recommande et fait recruter un senior, un expert ou un exécutif, il ne reçoit pas la même récompense”, explique le fondateur de la plateforme.
Et que faut-il faire pour devenir un coopteur ? Notre interlocuteur explique à N’TIC Magazine qu’aucune condition spécifique n’est exigée. “Néanmoins, il serait important pour le chasseur de tête de posséder suffisamment d’expérience”, insiste-t-il.
Une fois inscrit, l’utilisateur doit compléter son profil à plus de 70%, indiquer sa fonction, son secteur d’activité et ses principales compétences. Le coopteur doit aussi indiquer son parcours académique, en ajoutant ses précédentes formations, en parallèle de ses précédentes expériences.
Une fois prêt, le chasseur de tête peut alors uploader des CV de profils qu’ils souhaitent bien suggérer, qui font partie de son réseau, de préférence. Un onglet sur un menu vertical déroulant indiquera à l’utilisateur les offres d’emploi disponibles pour les consulter et soumettre ensuite ses suggestions.
Kyoopt affiche dans le dashboard de l’utilisateur combien de gains il a totalisé grâce au recrutement de ses “têtes” avant de demander leur versement, grâce au RIB qu’il peut indiquer dans le profil. Plus un coopteur totalise de recrutements, plus son score augmente, faisant valoir son profil par rapport à ses concurrents.
De nouveaux services
Depuis son lancement, il y a deux mois, Kyoopt a déjà rassemblé plus de 1.000 coopteurs. “Nous n’avons pas encore lancé nos services pour les recruteurs. Nous désirons atteindre 2.000 chasseurs de têtes mobilisés sur Kyoopt afin de densifier notre offre aux sociétés”, explique M. Ouanes. “Actuellement, seulement quelques sociétés ont soumis des annonces d’offres d’emplois pour effectuer des tests”, ajoute-t-il.
La plateforme Kyoopt sert dans ce cas-là d’intermédiaire et ses revenus se basent justement sur les annonces des offres d’emplois. “Les sociétés paient Kyoopt pour annoncer leurs offres d’emploi et ce revenu est utilisé pour les commissions de notre startup et le paiement des chasseurs de têtes”, fait savoir son fondateur.
Mais la nouvelle plateforme ne compte pas s’arrêter là. Amine Ouanes drévèle ainsi que la startup proposera aussi d’autres services dans le domaine du recrutement. “Nous lancerons, dans pas longtemps, un service d’analyse des profils. Il s’agira notamment de ”tests psychométriques” des candidats, dont pourraient bénéficier les recruteurs.