« This is a revolution » (Ceci est une révolution). Ces mots ne sont pas de Louis XVI, mais d’un monarque régnant sur une foule d’admirateurs fans de la marque à la pomme : Steve Jobs. Il faut croire qu’à chaque fois qu’Apple présente un produit, le consommateur a l’impression que ce gourou, aujourd’hui décédé, va lui offrir un produit jamais vu auparavant.
C’est ainsi que l’imaginaire collectif associe le mot « tablette » à « iPad». Pourtant la tablette a une histoire plus riche qu’un labo secret d’Apple, car ses ingénieurs n’ont pas eu une géniale révélation, mais ont plutôt su utiliser les travaux de leurs prédécesseurs. Arrivant ainsi à proposer la première tablette GRAND public à tous les niveaux : prix, utilisation, fiabilité technologique et campagne marketing.
La tablette patauge à ses débuts
On peut faire remonter l’histoire des tablettes à la GRIDPad, la première tablette visant un large public, commercialisée en 1989 et produite par une société encore peu reconnue : Samsung. Quoique son prix (3 000 dollars) fut très élevé, elle rencontra un certain succès et fut même adoptée par l’armée américaine. Elle inspira un certain élan au début des années 90 avec la sortie du PDA 600 en 1992, assistant personnel utilisant l’inévitable stylet.
Dans le même registre, on retrouve le PalmPilot commercialisé en 1996. L’incontournable Apple a le mérite d’être l’une des firmes précurseur de la tablette, avec le Newton (lancé en 1992), toujours accompagné d’un stylet et doté d’un système de reconnaissance d’écriture.
Ces produits ne rencontrèrent pas l’écho planétaire de leurs successeurs auprès des consommateurs. Les causes de cet échec sont : des prix prohibitifs, une technologie sujette à des bugs récurrents, et un manque de fonctionnalités. Cela ne leur permit pas de se positionner en concurrents des ordinateurs naissant, mais en simples objets ludiques ou bizarreries à la mode.
Apple en roi de l’innovation
Au début des années 2000, la technologie n’a toujours pas suffisamment avancé pour fournir un produit présentant un bon rapport qualité/prix. Mais certaines tablettes se démarquent des autres : la SonicBlue Pro Gear, sortie au début du second millénaire, propose un disque dur de 5 Go et la connexion à Internet grâce au WiFi. En 2002, Microsoft se lance aussi dans le nomadisme avec la Tablet PC, introduisant par la même occasion le terme «Tablet ».
Entre 2005 et 2006, Samsung, Sony et Asus lancent leurs propres appareils, laissant présager un intérêt des grands du domaine pour le marché des tablettes tactiles.
Mais en 2007, la révolution a lieu. Apple terrasse tous ses concurrents avec son smartphone tactile, l’iPhone. Ce dernier utilise une technologie de reconnaissance tactile multipoints et bannit définitivement les stylets encombrants. La voie est donc pavée d’or pour l’arrivée en 2010 de l’iPad, la tablette la plus vendue dans le monde.
Etat des lieux
L’image de qualité d’Apple permet à l’entreprise d’asseoir sa mainmise sur le marché, avec sa tablette de 10 pouces et sa variante de 7 pouces qu’est l’iPad Mini, sorti en 2012. Depuis 2010, le monde est inondé de tablettes en tous genres car la plupart des marques, ayant un lien avec l’informatique, se sont attelées à grappiller des parts de marché à Apple.
Samsung est l’entreprise qui s’en sort le mieux dans la lutte contre la firme de Cupertino, atteignant les 20% de parts de marché en cette fin d’année 2013, suivie par Asus en dessous des 10%. La marque à la pomme reste de son côté leader mais avec 30% de parts de marché, elle affiche une baisse par rapport à l’an dernier.
Cela s’explique par la guerre des prix et de l’innovation. Apple s’entêtant à rester dans le haut de gamme, quand ses concurrents sortent des nouveaux modèles à tout bout de champ, associés à des prix bien plus raisonnables.
Un essor pas si serein
La tablette fait aussi face à des soucis existentiels. En effet, son segment est bousculé de toutes parts. D’un côté, les Phablettes, ces appareils mêlant smartphone et tablette, connaissent un grand succès du fait de la polyvalence de leur utilisation. Assez grand pour lire et consulter des pages internet confortablement, assez petits pour se glisser dans un sac (ce qui fait son grand atout chez la gent féminine) et passer des appels sans frôler le ridicule.
D’autre part, les hybrides PC-Tablette émergent doucement comme une bonne alternative pour le travail de bureau, alliant mobilité et outils professionnels.
Mais, ne nous plongeons pas trop vite dans le futur, la tablette est bien l’outil high tech de cette année. Nous avons donc farfouillé dans différentes boutiques de la capitale, afin de dresser un tableau de ce qui s’offre aux Algériens sur cette gamme de produits. Attention, les prix peuvent différer d’une boutique à une autre. Voici pour vous…
