En Algérie, comme dans beaucoup d’autres pays, Internet a fortement influencé la presse, lui donnant désormais une nouvelle dimension et modifiant de façon significative le mode de fonctionnement des rédactions et surtout transformant les habitudes professionnelles des journalistes qui semblent désormais très dépendants de l’outil Internet.
La presse algérienne, quelque peu réticente au début, a fini par être « prise » dans la toile mondiale, lentement mais sûrement. D’abord considéré comme un objet de curiosité, Internet a été ensuite adopté comme un outil de travail d’appoint par certaines rédactions avant de devenir une technologie à exploiter absolument au quotidien. Internet qui, au fil des années, est devenu un véritable phénomène de société attirant un nombre de plus en plus élevé d’utilisateurs, ne pouvait être ignoré par les professionnels des médias au risque d’être totalement dépassés, la toile mondiale étant elle-même un média regorgeant d’informations, certes pas toujours fiables, mais attirant, quand même, un lectorat impressionnant. Aujourd’hui, Internet est devenu tout simplement un outil indispensable à la presse. Un outil qui intervient dans les phases les plus importantes du traitement de l’actualité. Qu’il s’agisse de la recherche de l’information ou de l’envoi des articles vers les rédactions, Internet est désormais un moyen incontournable. Plus qu’un outil, la toile mondiale est aussi un support très intéressant pour les journaux qui, à travers leurs versions électroniques, trouvent une ouverture inespérée sur le monde. Les petits périodiques comme les plus grands ont désormais une présence sur le Net. Parmi les transformations apportées par cette technologie: le changement pur et simple de l’identité des journaux, du moins, dans leurs versions électroniques. Certains journaux arabophones, par exemple, disposent d’une version francophone sur Internet au moment où d’autres quotidiens mettent très naturellement en ligne des vidéos sur leurs sites pour illustrer certains de leurs articles. Les journaux, jusqu’ici faits d’images et de textes, ont mis le pied dans une toute nouvelle dimension.
L’allié du journaliste
Les journalistes ayant plus de dix années d’expérience dans le métier ont vu la presse se transformer radicalement grâce à Internet. Aujourd’hui, ils n’imaginent pas leur métier sans cette technologie. « Internet est omniprésent dans mon travail et je ne pense pas avoir été aussi productif avant », indique un journaliste qui ajoute que l’usage d’Internet « a eu un effet direct sur la qualité de mes articles puisque je trouve à ma disposition toutes les informations liées aux thèmes que je traite et de façon instantanée ». « Internet est très utile lorsqu’il s’agit de communiquer avec les correspondants de notre journal ou de recevoir leurs articles. Je peux dire que notre journal est pratiquement dépendant d’Internet », précise le responsable de la rubrique régionale d’un quotidien. « Internet me permet d’être vraiment autonome car je peux à la fois trouver des informations qui m’intéressent mais aussi corriger mes textes en utilisant des dictionnaires en ligne et, enfin, envoyer mon article à destination », ajoute un confrère. « Personnellement, j’ai été parmi les journalistes qui ont le plus tardé à utiliser Internet puisque je ne m’en sers que depuis quelques mois. Je ne peux pas nier l’apport de cette technologie et je pense que je l’adopterai définitivement comme un moyen de travail », confesse un journaliste de la vielle école.
Une presse à deux faces
Au niveau mondial, beaucoup pensent que les changements imposés par Internet ne s’arrêteront pas là, prévoyant une transformation radicale du métier en lui-même. Certains prédisent la disparition de la version papier des journaux et se préparent déjà à une nouvelle ère faite exclusivement d’une presse électronique. Cette théorie s’appuie sur des arguments plausibles. En effet, avec un public qui réclame désormais une information en temps réel, la presse quotidienne qui livre l’information avec toujours 24 heures de retard semble, il faut le dire, dépassée. Pour les tenants de cette théorie, la version électronique des journaux pourrait représenter, elle-même, une menace sur la survie de ces quotidiens étant donné que les lecteurs auront désormais la possibilité de lire la presse directement sur Internet sans avoir à acheter la version papier. Les professionnels algériens, quant à eux, n’ont pas un avis aussi tranché. « Je pense que la presse quotidienne ne disparaîtra pas de sitôt, en Algérie. Certes, la presse électronique gagnera du terrain aux dépens de la presse classique, mais nous ne pouvons pas imaginer la disparition pure et simple de cette dernière», estime un journaliste. « Aux Etats- Unis, on prévoit la disparition des tabloïds vers 2018. Je pense que cela arrivera un jour en Algérie, mais cela dépend bien sûr de la généralisation d’Internet. Nous en sommes encore loins», ajoute un autre.
« La presse électronique continuera à évoluer au moment où la presse classique perdra du terrain. Je pense que nous allons assister à la réduction du tirage des journaux dans un avenir proche étant donné que déjà la plupart des employés d’administration consultent exclusivement la presse électronique. Cependant, je ne pense pas que les journaux en version papier disparaîtront un jour », prévoit un autre. « La presse classique baissera son tirage devant l’évolution de la presse électronique, qui aura de plus en plus de lecteurs, mais ne disparaîtra pas. Je vous donne l’exemple des livres qui existent depuis des siècles et qui n’ont jamais été remplacés au sens propre du terme», assure un journaliste.
Journaux en ligne et versions électroniques…
Même si nous croyons au pouvoir de la presse sur Internet en Algérie, beaucoup hésitent à franchir le pas en créant des journaux exclusivement électroniques. Dans la plupart des cas, ce sont les versions électroniques de journaux déjà existants que nous trouvons sur le Net. Les journaux disponibles uniquement en version électronique restent insignifiants. Deux principales raisons sont, semble-t-il, à l’origine de cette hésitation. La première est liée à l’aspect financier. En effet, les prix des bandeaux publicitaires sur les journaux électroniques, et les sites en général, restent insignifiants par rapport à ceux de la presse classique. « Beaucoup d’annonceurs ne croient pas au pouvoir de la publicité sur Internet. D’autres considèrent, quant à eux, que le nombre d’internautes algériens est loin d’atteindre celui des lecteurs de journaux », estiment des professionnels du domaine. La deuxième raison, faisant que la presse exclusivement électronique ne se développe pas si rapidement, est en rapport avec le développement d’Internet en lui-même. Lancer un journal électronique exclusivement tourné vers un lectorat et des annonceurs algériens peut être une entreprise plus ou moins hasardeuse étant donné qu’Internet n’a pas encore sa place dans la vie de tous les algériens.
Echouroukonline.com, un phénomène médiatique international
L’ascension fulgurante du site Echourouk online en a étonné plus d’un. Même les responsables de ce site ont été surpris par le succès qui est aujourd’hui le leur. Echourouk online est actuellement le site algérien le plus visité et le neuvième site le plus consulté à partir de l’Algérie. Il occupe aussi la deuxième position dans le monde arabe après le site d’Al Djazeera et devant celui d’Al Arabya. Des sites qui appartiennent aux deux chaînes de télévisions arabes les plus suivies. Echourouk, c’est aussi entre 350 000 et 500 000 lecteurs avec des pics pouvant atteindre 1,5 millions de visites par jour. Sur le plan mondial, Echourouk online figure parmi les 2 000 sites les plus visités dans le monde et a déjà eu de meilleurs classements occupant, par moment, la 1 100 ème position au niveau mondial. Le site se décline en trois versions. Disponibles en arabe, en français et en anglais, ces versions ne se distinguent pas uniquement les unes des autres par leurs langues. « Ce sont, en réalité, trois sites avec des équipes rédactionnelles distinctes qui ont la latitude de choisir les sujets les plus intéressants en fonction de leurs lectorats respectifs. Il ne s’agit donc pas d’un seul et même site en trois langues », explique M. Amer Oumalou, rédacteur en chef des rédactions francophone et anglophone d’Echourouk online.
Les trois sites emploient actuellement une quarantaine de journalistes locaux et des correspondants répartis à travers différents pays du monde. « Nos correspondants ne sont pas les mêmes que ceux du journal Echourouk. C’est un choix qui a été fait pour éviter de faire d’Echourouk online une simple version électronique du journal », souligne le responsable. Lorsque des informations capitales ne s’imposent pas, les trois versions d’Echourouk online présentent donc des Unes généralement différentes et mettent en avant les sujets susceptibles d’intéresser le plus le lectorat de chaque version. « On ne peut pas présenter une seule et même version pour le lectorat du monde arabe et ceux des pays européens. On ne peut pas, par exemple, donner la priorité aux faits divers à un lectorat international », indique M. Mustapha Ferhat, rédacteur en chef de la rédaction arabophone. Etre plus proche des lecteurs et surtout réserver le meilleur traitement possible à l’actualité sont les principales motivations à l’origine de la création du site en 2001. « Les débuts du site ont été assez timides, mais les choses ont vite évolué », raconte M.Omar Zeriane, responsable technique à Echourouk online. «A partir de 2004, Echourouk online est devenu un site dynamique après avoir été mis en ligne en version PDF. Le site a lancé sa version française en 2007 puis sa version anglaise en 2008 », indique le responsable technique. Interrogés au sujet des points forts du site, ses responsables mettent en avant la rapidité de la mise en ligne des informations, ce qui représente un sérieux avantage. « Echourouk online offre également la possibilité, à ses lecteurs, de faire des commentaires et de donner leurs avis. Par exemple, nous recevons de nombreuses propositions de sujets de la part de nos lecteurs et même de nos lecteurs du monde arabe », signale M. Oumalou qui fera remarquer aussi que « le journal électronique propose une information équilibrée touchant à différents domaines, ce qui est susceptible d’intéresser un grand nombre de lecteurs». Il est important de relever au passage que le site fait désormais de la concurrence au tabloïd. « Nous avons été repris plus d’une fois par le journal Echourouk. Nous faisons réellement de la concurrence au journal », affirme le rédacteur en chef qui a tenu à préciser que « le journal électronique ne fait l’objet d’aucune immixtion ou de pression de la part de la direction du journal Echourouk en ce qui concerne les sujets à choisir. Nous sommes totalement libres de donner la priorité aux sujets qui nous semblent intéressants », assure-t-il.
Echourouk online dispose, par ailleurs, d’une version vidéo, Echourouk T, en l’occurrence. Cette version donne la possibilité de visionner des vidéos en rapport avec les événements les plus marquants. Une cellule de montage avec tous les équipements nécessaires occupe d’ailleurs une partie du siège d’Echourouk online. L’idée est donc de toucher un public aux centres d’intérêts très variés. Interrogés au sujet de la formation dont bénéficient les journalistes du site, nos interlocuteurs nous diront que l’adaptation des rédacteurs du site aux spécificités du journalisme électronique n’a pas été une tâche ardue. « En général, les journalistes apprennent sur le tas », nous dit-on. L’apprentissage est d’autant plus facile que la plupart des professionnels des médias se sont familiarisés avec Internet même ceux qui travaillent dans des journaux en version papier. Echourouk online ne compte pas arrêter sa progression en si bon chemin. Des objectifs sont déjà fixés pour en faire un journal électronique encore plus lu. Une version espagnole de ce site, animée par une équipe rédactionnelle indépendante, devra être opérationnelle d’ici la fin de l’année en cours. D’un autre côté, le site, actuellement hébergé aux Etats-Unis, sera bientôt « rapatrié ». « Nous envisageons aussi d’héberger les sites de nos confrères une fois notre site hébergé localement », nous dit-on. L’esthétique du site figure également parmi les priorités de ses responsables, l’objectif étant de le rendre plus attrayant et surtout plus facile d’accès.
Echourouk online est un site intéressant à visiter. Sa progression au niveau mondial mérite tout autant d’intérêt.
Entretien avec M. Abderrahmane Semmar, journaliste à El Watan online: " Un présent difficile mais un avenir prometteur pour la presse électronique "
Quelles sont les spécificités du journalisme IT ?
Le journalisme électronique se distingue tout d’abord par son interactivité. Entre le journaliste et le lecteur, il y a un rapport continu du fait que les lecteurs contribuent à chaque fois à la fabrication et à la perception de l’information avec leurs commentaires publiés online et leurs participations dans le forum. Ces échanges incessants avec les internautes donnent une autre dimension au travail journalistique car le lecteur s’implique réellement dans notre travail. On est donc loin de la froideur du journalisme classique dont le support papier parait beaucoup plus accessible à une élite qu’à un large lectorat.
Pensez-vous que le passage du journalisme classique au journalisme sur Internet soit difficile pour les professionnels du métier, notamment les plus anciens ?
Naturellement. En tout cas, il n’est pas aisé en Algérie qu’un journaliste habitué aux mécanismes de la rédaction de l’édition papier s’accommode facilement aux réflexes du journalisme Web. Sur la toile, l’instantanéité et l’immédiateté nous contraignent à être réactifs à l’actualité. Il faut donner l’information le plus rapidement possible. La retravailler aussi d’une manière concise et claire. Sur Internet, il n’y a pas de place pour les longs discours explicatifs. L’info doit être traitée et donnée en un temps record. Il faut aussi faire attention aux tags, dont beaucoup ne maîtrisent pas encore les fonctions, qui placeront ensuite notre information dans tous les moteurs de recherches. Il faut aussi connaître les différentes techniques de l’Editing. Bref, le journalisme Web nécessite la connaissance de plusieurs procédés et des outils informatiques nouveaux et inconnus jusque là pour la presse algérienne.
Croyez-vous que la presse classique disparaîtra au profit de la presse électronique ?
Non, je ne le crois pas. En Algérie, nous sommes encore loins de vivre une telle situation. Ceci dit, la presse électronique va détrôner la presse papier avec le développement de la toile dans notre pays. Aujourd’hui, de plus en plus d’abonnés ADSL consultent uniquement la presse sur le Net. La presse papier va s’affaiblir à long terme car elle ne peut concurrencer l’interactivité et l’attractivité des sites d’informations. D’autre part, il faut dire que l’avenir de la presse électronique dépend surtout des évolutions du réseau Internet dans notre pays. Et dans ce domaine, on accuse encore un grand retard par rapport à nos voisins.
Avec l’évolution des moyens technologiques, beaucoup d’amateurs font du « journalisme » sur Internet. Quel regard portez-vous sur ces internautes ?
Le journalisme citoyen a sauvé notre pays de la censure que pratiquent les autorités politiques. Maintenant, aucun appareil d’Etat ne peut camoufler un scandale ou un évènement tragique. Grâce aux blogs, les algériens dénoncent et répercutent les infos. D’ailleurs, ces blogs sont pour nous une source d’information parmi tant d’autres à condition bien évidemment de vérifier la véracité de ce qui a été révélé. Le journalisme citoyen est une bouffée d’oxygène pou notre pays. Pourvu qu’il dure…
Vous avez vous-même travaillé en tant que journaliste dans la presse écrite et vous vous êtes reconverti dans la presse électronique. Qu’est-ce qui a changé dans votre travail ?
Désormais, j’ai un autre regard sur mon métier. Je me sens réellement plus «connecté» à l’actualité. Il faut à la fois combiner la rapidité du travail et la qualité de l’information fournie. L’information est rapidement périmée et donc on est un peu le maître de l’actualité car on peut aussi créer l’évènement en donnant une information qui provoquera le buzz. Je sens aussi que j’arrive à répondre davantage aux préoccupations des lecteurs qui demandent un accès rapide et interactif à l’information. Je dois dire que le retentissement international de l’article Web est aussi impressionnant. En quelques minutes, votre papier fait le tour du monde et fait débat.
Quel est l’avenir de la presse électronique selon vous ?
Honnêtement, à cause des lenteurs du développement des NTIC en Algérie et du manque de la manne publicitaire online, il sera très difficile à cette presse de s’épanouir. Seuls les sites d’informations installés à l’étranger peuvent pour le moment prétendre à la pérennité. Mais j’ai absolument confiance en cette presse car les annonceurs seront obligés de s’y intéresser vu que les prochaines générations seront très «connectées». Dans quelques années, le journalisme Web aura son mot à dire.
Lounes Guemache, Responsable de publication chez TSA « Internet ne tuera pas la presse écrite »
Pouvez-vous nous fournir quelques données au sujet de TSA?
Lancé le 8 juin 2007, TSA (Tout sur l’Algérie) est un quotidien édité en ligne qui ne publie que de l’information en temps réel et en continu sur l’Algérie. Toute l’information publiée par TSA est produite par nos journalistes. Nous sommes également abonnés à l’agence AFP pour pouvoir élargir notre couverture de l’actualité algérienne, en Algérie et à l’étranger. Aujourd’hui, nous comptons 250 000 lecteurs par jour dont plus de 50 000 visiteurs uniques. Nos lecteurs viennent essentiellement d’Algérie et de France ainsi que de pays où la diaspora algérienne est fortement présente, comme le Canada et le Golfe.
Quel bilan pourriez-vous faire aujourd’hui au sujet de ce journal électronique ?
Lors du lancement de TSA, nous ignorions si l’expérience allait donner des résultats positifs. Avant nous, d’autres expériences ont existé mais TSA est le premier quotidien électronique en temps réel sur l’Algérie. Or, l’Algérie présente une spécificité par rapport à l’information. C’est un pays où l’on communique très peu et où l’accès à l’information est difficile. Le défi pour nous a été de trouver chaque jour des informations et des sujets intéressants et sérieux à proposer à nos lecteurs. Aujourd’hui, je pense que nous avons en partie atteint cet objectif. D’ailleurs, nous avons un temps moyen de présence sur notre site de 19 minutes par lecteur.
En dépit du développement d’Internet en Algérie, on hésite encore à créer des journaux électroniques. Quelles en sont les raisons de votre point de vue ?
Je ne partage pas cette remarque. D’abord, les journaux papiers possèdent tous des sites Internet. Certains, comme El Watan, ont un site qui fait de l’information en temps réel. Il y a également de nouveaux sites comme Algérie Focus, les Dernières Nouvelles d’Algérie (DNA) et Viva l’Algérie qui ont été lancés récemment. Je suis sûr que d’autres expériences verront le jour bientôt. Il faut savoir que la presse électronique est un phénomène relativement récent, y compris dans les pays développés où l’accès à Internet est plus généralisé qu’en Algérie. Aujourd’hui, les annonceurs commencent à s’intéresser à Internet en Algérie. Ils ont compris l’intérêt de ces nouveaux médias.
Certains estiment que la presse classique cédera définitivement la place à la presse électronique dans quelques années. Qu’en pensez-vous ?
On parle souvent de la disparition de la presse écrite en faveur de la presse électronique. Personnellement, je ne pense pas qu’une telle chose va se produire rapidement et de manière irréversible. La télévision n’a tué ni la radio ni le cinéma. Internet ne tuera pas la presse écrite. Mais une chose est sûre : les journaux papiers devront trouver le bon équilibre entre leur édition en ligne et celle sur le papier.
Comment voyez-vous l’avenir de la presse électronique en Algérie?
Aujourd’hui, une chose est sûre : la presse électronique fait partie définitivement du paysage médiatique en Algérie. Il faudra seulement éviter les dérapages qui pourraient servir de prétexte pour la réduire au silence.
Source: N'TIC 48 / OCTOBRE 2010
La presse algérienne, quelque peu réticente au début, a fini par être « prise » dans la toile mondiale, lentement mais sûrement. D’abord considéré comme un objet de curiosité, Internet a été ensuite adopté comme un outil de travail d’appoint par certaines rédactions avant de devenir une technologie à exploiter absolument au quotidien. Internet qui, au fil des années, est devenu un véritable phénomène de société attirant un nombre de plus en plus élevé d’utilisateurs, ne pouvait être ignoré par les professionnels des médias au risque d’être totalement dépassés, la toile mondiale étant elle-même un média regorgeant d’informations, certes pas toujours fiables, mais attirant, quand même, un lectorat impressionnant. Aujourd’hui, Internet est devenu tout simplement un outil indispensable à la presse. Un outil qui intervient dans les phases les plus importantes du traitement de l’actualité. Qu’il s’agisse de la recherche de l’information ou de l’envoi des articles vers les rédactions, Internet est désormais un moyen incontournable. Plus qu’un outil, la toile mondiale est aussi un support très intéressant pour les journaux qui, à travers leurs versions électroniques, trouvent une ouverture inespérée sur le monde. Les petits périodiques comme les plus grands ont désormais une présence sur le Net. Parmi les transformations apportées par cette technologie: le changement pur et simple de l’identité des journaux, du moins, dans leurs versions électroniques. Certains journaux arabophones, par exemple, disposent d’une version francophone sur Internet au moment où d’autres quotidiens mettent très naturellement en ligne des vidéos sur leurs sites pour illustrer certains de leurs articles. Les journaux, jusqu’ici faits d’images et de textes, ont mis le pied dans une toute nouvelle dimension.
L’allié du journaliste
Les journalistes ayant plus de dix années d’expérience dans le métier ont vu la presse se transformer radicalement grâce à Internet. Aujourd’hui, ils n’imaginent pas leur métier sans cette technologie. « Internet est omniprésent dans mon travail et je ne pense pas avoir été aussi productif avant », indique un journaliste qui ajoute que l’usage d’Internet « a eu un effet direct sur la qualité de mes articles puisque je trouve à ma disposition toutes les informations liées aux thèmes que je traite et de façon instantanée ». « Internet est très utile lorsqu’il s’agit de communiquer avec les correspondants de notre journal ou de recevoir leurs articles. Je peux dire que notre journal est pratiquement dépendant d’Internet », précise le responsable de la rubrique régionale d’un quotidien. « Internet me permet d’être vraiment autonome car je peux à la fois trouver des informations qui m’intéressent mais aussi corriger mes textes en utilisant des dictionnaires en ligne et, enfin, envoyer mon article à destination », ajoute un confrère. « Personnellement, j’ai été parmi les journalistes qui ont le plus tardé à utiliser Internet puisque je ne m’en sers que depuis quelques mois. Je ne peux pas nier l’apport de cette technologie et je pense que je l’adopterai définitivement comme un moyen de travail », confesse un journaliste de la vielle école.
Une presse à deux faces
Au niveau mondial, beaucoup pensent que les changements imposés par Internet ne s’arrêteront pas là, prévoyant une transformation radicale du métier en lui-même. Certains prédisent la disparition de la version papier des journaux et se préparent déjà à une nouvelle ère faite exclusivement d’une presse électronique. Cette théorie s’appuie sur des arguments plausibles. En effet, avec un public qui réclame désormais une information en temps réel, la presse quotidienne qui livre l’information avec toujours 24 heures de retard semble, il faut le dire, dépassée. Pour les tenants de cette théorie, la version électronique des journaux pourrait représenter, elle-même, une menace sur la survie de ces quotidiens étant donné que les lecteurs auront désormais la possibilité de lire la presse directement sur Internet sans avoir à acheter la version papier. Les professionnels algériens, quant à eux, n’ont pas un avis aussi tranché. « Je pense que la presse quotidienne ne disparaîtra pas de sitôt, en Algérie. Certes, la presse électronique gagnera du terrain aux dépens de la presse classique, mais nous ne pouvons pas imaginer la disparition pure et simple de cette dernière», estime un journaliste. « Aux Etats- Unis, on prévoit la disparition des tabloïds vers 2018. Je pense que cela arrivera un jour en Algérie, mais cela dépend bien sûr de la généralisation d’Internet. Nous en sommes encore loins», ajoute un autre.
« La presse électronique continuera à évoluer au moment où la presse classique perdra du terrain. Je pense que nous allons assister à la réduction du tirage des journaux dans un avenir proche étant donné que déjà la plupart des employés d’administration consultent exclusivement la presse électronique. Cependant, je ne pense pas que les journaux en version papier disparaîtront un jour », prévoit un autre. « La presse classique baissera son tirage devant l’évolution de la presse électronique, qui aura de plus en plus de lecteurs, mais ne disparaîtra pas. Je vous donne l’exemple des livres qui existent depuis des siècles et qui n’ont jamais été remplacés au sens propre du terme», assure un journaliste.
Journaux en ligne et versions électroniques…
Même si nous croyons au pouvoir de la presse sur Internet en Algérie, beaucoup hésitent à franchir le pas en créant des journaux exclusivement électroniques. Dans la plupart des cas, ce sont les versions électroniques de journaux déjà existants que nous trouvons sur le Net. Les journaux disponibles uniquement en version électronique restent insignifiants. Deux principales raisons sont, semble-t-il, à l’origine de cette hésitation. La première est liée à l’aspect financier. En effet, les prix des bandeaux publicitaires sur les journaux électroniques, et les sites en général, restent insignifiants par rapport à ceux de la presse classique. « Beaucoup d’annonceurs ne croient pas au pouvoir de la publicité sur Internet. D’autres considèrent, quant à eux, que le nombre d’internautes algériens est loin d’atteindre celui des lecteurs de journaux », estiment des professionnels du domaine. La deuxième raison, faisant que la presse exclusivement électronique ne se développe pas si rapidement, est en rapport avec le développement d’Internet en lui-même. Lancer un journal électronique exclusivement tourné vers un lectorat et des annonceurs algériens peut être une entreprise plus ou moins hasardeuse étant donné qu’Internet n’a pas encore sa place dans la vie de tous les algériens.
Echouroukonline.com, un phénomène médiatique international
L’ascension fulgurante du site Echourouk online en a étonné plus d’un. Même les responsables de ce site ont été surpris par le succès qui est aujourd’hui le leur. Echourouk online est actuellement le site algérien le plus visité et le neuvième site le plus consulté à partir de l’Algérie. Il occupe aussi la deuxième position dans le monde arabe après le site d’Al Djazeera et devant celui d’Al Arabya. Des sites qui appartiennent aux deux chaînes de télévisions arabes les plus suivies. Echourouk, c’est aussi entre 350 000 et 500 000 lecteurs avec des pics pouvant atteindre 1,5 millions de visites par jour. Sur le plan mondial, Echourouk online figure parmi les 2 000 sites les plus visités dans le monde et a déjà eu de meilleurs classements occupant, par moment, la 1 100 ème position au niveau mondial. Le site se décline en trois versions. Disponibles en arabe, en français et en anglais, ces versions ne se distinguent pas uniquement les unes des autres par leurs langues. « Ce sont, en réalité, trois sites avec des équipes rédactionnelles distinctes qui ont la latitude de choisir les sujets les plus intéressants en fonction de leurs lectorats respectifs. Il ne s’agit donc pas d’un seul et même site en trois langues », explique M. Amer Oumalou, rédacteur en chef des rédactions francophone et anglophone d’Echourouk online.
Les trois sites emploient actuellement une quarantaine de journalistes locaux et des correspondants répartis à travers différents pays du monde. « Nos correspondants ne sont pas les mêmes que ceux du journal Echourouk. C’est un choix qui a été fait pour éviter de faire d’Echourouk online une simple version électronique du journal », souligne le responsable. Lorsque des informations capitales ne s’imposent pas, les trois versions d’Echourouk online présentent donc des Unes généralement différentes et mettent en avant les sujets susceptibles d’intéresser le plus le lectorat de chaque version. « On ne peut pas présenter une seule et même version pour le lectorat du monde arabe et ceux des pays européens. On ne peut pas, par exemple, donner la priorité aux faits divers à un lectorat international », indique M. Mustapha Ferhat, rédacteur en chef de la rédaction arabophone. Etre plus proche des lecteurs et surtout réserver le meilleur traitement possible à l’actualité sont les principales motivations à l’origine de la création du site en 2001. « Les débuts du site ont été assez timides, mais les choses ont vite évolué », raconte M.Omar Zeriane, responsable technique à Echourouk online. «A partir de 2004, Echourouk online est devenu un site dynamique après avoir été mis en ligne en version PDF. Le site a lancé sa version française en 2007 puis sa version anglaise en 2008 », indique le responsable technique. Interrogés au sujet des points forts du site, ses responsables mettent en avant la rapidité de la mise en ligne des informations, ce qui représente un sérieux avantage. « Echourouk online offre également la possibilité, à ses lecteurs, de faire des commentaires et de donner leurs avis. Par exemple, nous recevons de nombreuses propositions de sujets de la part de nos lecteurs et même de nos lecteurs du monde arabe », signale M. Oumalou qui fera remarquer aussi que « le journal électronique propose une information équilibrée touchant à différents domaines, ce qui est susceptible d’intéresser un grand nombre de lecteurs». Il est important de relever au passage que le site fait désormais de la concurrence au tabloïd. « Nous avons été repris plus d’une fois par le journal Echourouk. Nous faisons réellement de la concurrence au journal », affirme le rédacteur en chef qui a tenu à préciser que « le journal électronique ne fait l’objet d’aucune immixtion ou de pression de la part de la direction du journal Echourouk en ce qui concerne les sujets à choisir. Nous sommes totalement libres de donner la priorité aux sujets qui nous semblent intéressants », assure-t-il.
Echourouk online dispose, par ailleurs, d’une version vidéo, Echourouk T, en l’occurrence. Cette version donne la possibilité de visionner des vidéos en rapport avec les événements les plus marquants. Une cellule de montage avec tous les équipements nécessaires occupe d’ailleurs une partie du siège d’Echourouk online. L’idée est donc de toucher un public aux centres d’intérêts très variés. Interrogés au sujet de la formation dont bénéficient les journalistes du site, nos interlocuteurs nous diront que l’adaptation des rédacteurs du site aux spécificités du journalisme électronique n’a pas été une tâche ardue. « En général, les journalistes apprennent sur le tas », nous dit-on. L’apprentissage est d’autant plus facile que la plupart des professionnels des médias se sont familiarisés avec Internet même ceux qui travaillent dans des journaux en version papier. Echourouk online ne compte pas arrêter sa progression en si bon chemin. Des objectifs sont déjà fixés pour en faire un journal électronique encore plus lu. Une version espagnole de ce site, animée par une équipe rédactionnelle indépendante, devra être opérationnelle d’ici la fin de l’année en cours. D’un autre côté, le site, actuellement hébergé aux Etats-Unis, sera bientôt « rapatrié ». « Nous envisageons aussi d’héberger les sites de nos confrères une fois notre site hébergé localement », nous dit-on. L’esthétique du site figure également parmi les priorités de ses responsables, l’objectif étant de le rendre plus attrayant et surtout plus facile d’accès.
Echourouk online est un site intéressant à visiter. Sa progression au niveau mondial mérite tout autant d’intérêt.
Entretien avec M. Abderrahmane Semmar, journaliste à El Watan online: " Un présent difficile mais un avenir prometteur pour la presse électronique "
Quelles sont les spécificités du journalisme IT ?
Le journalisme électronique se distingue tout d’abord par son interactivité. Entre le journaliste et le lecteur, il y a un rapport continu du fait que les lecteurs contribuent à chaque fois à la fabrication et à la perception de l’information avec leurs commentaires publiés online et leurs participations dans le forum. Ces échanges incessants avec les internautes donnent une autre dimension au travail journalistique car le lecteur s’implique réellement dans notre travail. On est donc loin de la froideur du journalisme classique dont le support papier parait beaucoup plus accessible à une élite qu’à un large lectorat.
Pensez-vous que le passage du journalisme classique au journalisme sur Internet soit difficile pour les professionnels du métier, notamment les plus anciens ?
Naturellement. En tout cas, il n’est pas aisé en Algérie qu’un journaliste habitué aux mécanismes de la rédaction de l’édition papier s’accommode facilement aux réflexes du journalisme Web. Sur la toile, l’instantanéité et l’immédiateté nous contraignent à être réactifs à l’actualité. Il faut donner l’information le plus rapidement possible. La retravailler aussi d’une manière concise et claire. Sur Internet, il n’y a pas de place pour les longs discours explicatifs. L’info doit être traitée et donnée en un temps record. Il faut aussi faire attention aux tags, dont beaucoup ne maîtrisent pas encore les fonctions, qui placeront ensuite notre information dans tous les moteurs de recherches. Il faut aussi connaître les différentes techniques de l’Editing. Bref, le journalisme Web nécessite la connaissance de plusieurs procédés et des outils informatiques nouveaux et inconnus jusque là pour la presse algérienne.
Croyez-vous que la presse classique disparaîtra au profit de la presse électronique ?
Non, je ne le crois pas. En Algérie, nous sommes encore loins de vivre une telle situation. Ceci dit, la presse électronique va détrôner la presse papier avec le développement de la toile dans notre pays. Aujourd’hui, de plus en plus d’abonnés ADSL consultent uniquement la presse sur le Net. La presse papier va s’affaiblir à long terme car elle ne peut concurrencer l’interactivité et l’attractivité des sites d’informations. D’autre part, il faut dire que l’avenir de la presse électronique dépend surtout des évolutions du réseau Internet dans notre pays. Et dans ce domaine, on accuse encore un grand retard par rapport à nos voisins.
Avec l’évolution des moyens technologiques, beaucoup d’amateurs font du « journalisme » sur Internet. Quel regard portez-vous sur ces internautes ?
Le journalisme citoyen a sauvé notre pays de la censure que pratiquent les autorités politiques. Maintenant, aucun appareil d’Etat ne peut camoufler un scandale ou un évènement tragique. Grâce aux blogs, les algériens dénoncent et répercutent les infos. D’ailleurs, ces blogs sont pour nous une source d’information parmi tant d’autres à condition bien évidemment de vérifier la véracité de ce qui a été révélé. Le journalisme citoyen est une bouffée d’oxygène pou notre pays. Pourvu qu’il dure…
Vous avez vous-même travaillé en tant que journaliste dans la presse écrite et vous vous êtes reconverti dans la presse électronique. Qu’est-ce qui a changé dans votre travail ?
Désormais, j’ai un autre regard sur mon métier. Je me sens réellement plus «connecté» à l’actualité. Il faut à la fois combiner la rapidité du travail et la qualité de l’information fournie. L’information est rapidement périmée et donc on est un peu le maître de l’actualité car on peut aussi créer l’évènement en donnant une information qui provoquera le buzz. Je sens aussi que j’arrive à répondre davantage aux préoccupations des lecteurs qui demandent un accès rapide et interactif à l’information. Je dois dire que le retentissement international de l’article Web est aussi impressionnant. En quelques minutes, votre papier fait le tour du monde et fait débat.
Quel est l’avenir de la presse électronique selon vous ?
Honnêtement, à cause des lenteurs du développement des NTIC en Algérie et du manque de la manne publicitaire online, il sera très difficile à cette presse de s’épanouir. Seuls les sites d’informations installés à l’étranger peuvent pour le moment prétendre à la pérennité. Mais j’ai absolument confiance en cette presse car les annonceurs seront obligés de s’y intéresser vu que les prochaines générations seront très «connectées». Dans quelques années, le journalisme Web aura son mot à dire.
Lounes Guemache, Responsable de publication chez TSA « Internet ne tuera pas la presse écrite »
Pouvez-vous nous fournir quelques données au sujet de TSA?
Lancé le 8 juin 2007, TSA (Tout sur l’Algérie) est un quotidien édité en ligne qui ne publie que de l’information en temps réel et en continu sur l’Algérie. Toute l’information publiée par TSA est produite par nos journalistes. Nous sommes également abonnés à l’agence AFP pour pouvoir élargir notre couverture de l’actualité algérienne, en Algérie et à l’étranger. Aujourd’hui, nous comptons 250 000 lecteurs par jour dont plus de 50 000 visiteurs uniques. Nos lecteurs viennent essentiellement d’Algérie et de France ainsi que de pays où la diaspora algérienne est fortement présente, comme le Canada et le Golfe.
Quel bilan pourriez-vous faire aujourd’hui au sujet de ce journal électronique ?
Lors du lancement de TSA, nous ignorions si l’expérience allait donner des résultats positifs. Avant nous, d’autres expériences ont existé mais TSA est le premier quotidien électronique en temps réel sur l’Algérie. Or, l’Algérie présente une spécificité par rapport à l’information. C’est un pays où l’on communique très peu et où l’accès à l’information est difficile. Le défi pour nous a été de trouver chaque jour des informations et des sujets intéressants et sérieux à proposer à nos lecteurs. Aujourd’hui, je pense que nous avons en partie atteint cet objectif. D’ailleurs, nous avons un temps moyen de présence sur notre site de 19 minutes par lecteur.
En dépit du développement d’Internet en Algérie, on hésite encore à créer des journaux électroniques. Quelles en sont les raisons de votre point de vue ?
Je ne partage pas cette remarque. D’abord, les journaux papiers possèdent tous des sites Internet. Certains, comme El Watan, ont un site qui fait de l’information en temps réel. Il y a également de nouveaux sites comme Algérie Focus, les Dernières Nouvelles d’Algérie (DNA) et Viva l’Algérie qui ont été lancés récemment. Je suis sûr que d’autres expériences verront le jour bientôt. Il faut savoir que la presse électronique est un phénomène relativement récent, y compris dans les pays développés où l’accès à Internet est plus généralisé qu’en Algérie. Aujourd’hui, les annonceurs commencent à s’intéresser à Internet en Algérie. Ils ont compris l’intérêt de ces nouveaux médias.
Certains estiment que la presse classique cédera définitivement la place à la presse électronique dans quelques années. Qu’en pensez-vous ?
On parle souvent de la disparition de la presse écrite en faveur de la presse électronique. Personnellement, je ne pense pas qu’une telle chose va se produire rapidement et de manière irréversible. La télévision n’a tué ni la radio ni le cinéma. Internet ne tuera pas la presse écrite. Mais une chose est sûre : les journaux papiers devront trouver le bon équilibre entre leur édition en ligne et celle sur le papier.
Comment voyez-vous l’avenir de la presse électronique en Algérie?
Aujourd’hui, une chose est sûre : la presse électronique fait partie définitivement du paysage médiatique en Algérie. Il faudra seulement éviter les dérapages qui pourraient servir de prétexte pour la réduire au silence.
Source: N'TIC 48 / OCTOBRE 2010