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Opérateurs téléphoniques : une guerre sur plusieurs fronts
En 2010, les trois opérateurs de téléphonie mobile ont défendu, chacun avec ses propres arguments commerciaux et marketing, leurs parts de marché. Point commun : une volonté de séduire une partie de la clientèle et de fidéliser une autre partie.
Les trois opérateurs ont compris qu’au regard de la saturation de ce secteur, le plus important restait de conserver ses abonnés car un client perdu va forcément voir ailleurs. En attendant, les traditionnelles conférences de presse pour annoncer les bilans consolidés, nous pouvons d’ores et déjà à partir d’observations déduire quelques tendances. Premièrement, l’adoption de l’illimité. A entendre les opérateurs, ce serait la ruée vers ces nouveaux forfaits. Mais, il est impossible pour l’abonné de savoir combien de minutes « gratuites » contient son forfait illimité. Dans le cas de Nedjma, l’illimité annoncé est plafonné à 500 minutes pour les appels vers les abonnés Nedjma (soit un peu plus de 8 heures) sur une période de 30 jours. En cas d’appels vers les autres réseaux, l’offre baisse. Même logique chez Mobilis qui a aussi une offre illimitée «raisonnable», la « Batel ». De son côté, Djezzy a une offre similaire, Liberty 7 jours. Cela se veut un argument marketing de poids pour rester dans la course. Ensuite, la généralisation du chargement à distance pour les forfaits prépayés. Que ce soit Flexy, Storm ou Arsseli, la formule a permis de consommer à volonté sans se soucier du compte puisqu’il peut être alimenté à tout moment. C’est aussi une manière de contrôler son budget et éviter les «écarts».
La bataille du sponsoring et de la publicité n’est aussi pas à exclure. Avec la fièvre du mondial sudafricain et la qualification de notre équipe nationale de football, c’est Nedjma qui a tiré le bon ticket. Les deux autres ont quand même gravité autour de ce segment... Investir dans le sponsoring est un bon moyen pour soigner son image, mais aussi pour générer du business. Pour cela, la direction commerciale s’est appropriée la stratégie et l’a déclinée en actions sur le terrain. Un pactole qu’elle cherche de plus en plus à rentabiliser. Si pendant longtemps le parrainage consistait pour cette entreprise à aider le sport, c’en est fini de cette approche de mécène. L’évolution des parts de marché est, en effet, devenue un critère essentiel pour mesurer la pertinence de ce partenariat. Nedjma a même sponsorisé certains clubs ainsi que la Coupe d’Algérie de Football. Son logo apparaît sur les maillots des joueurs et des banderoles sont affichées autour des terrains. Wataniya Télécom Algérie cherche à se faire une image.
La présence des trois opérateurs sur les pages publicitaires des principaux quotidiens et des magazines est aussi une manière de montrer qu’ils sont visibles. A la moindre rumeur de difficulté financière ou de baisse de clients, la publicité vient en renfort. Autre tendance : l’intérêt pour le marché des entreprises. C’est là où elles peuvent augmenter l’APRU et faire du chiffre... Au-delà de toutes ces remarques, il existe encore une autre méthode pour rester compétitif: remercier et encourager leurs plus gros clients par des concours. Dernier détails qui a son importance: l’aide aux plus démunis lors du Ramadan par exemple ou les jours de l’Aïd. De telles actions de proximité sont à même de générer du trafic et jouer parfois le rôle de bonne étoile.
Pris dans sa globalité, il est possible de dire que le secteur des TIC a connu, en 2010, une progression. Mais il s’agit d’une progression lente, pas toujours en ligne droite et avec des haltes bien souvent incongrues. Le marché algérien des TIC prend son temps. (la suite p.5)