D’après les professionnels du secteur des services GPS, l’Algérie est un pays qui doit absolument se doter de solutions de navigation par GPS destinées au grand public tout en rendant les services de géolocalisaton plus accessibles aux usagers. Pour les défenseurs de cette thèse, la superficie du territoire algérien est à elle seule un argument suffisant pour pousser les autorités à ouvrir les services de navigation GPS au grand public. Les participants au dernier séminaire sur la géolocalisation ont, d’autre part, attiré l’attention sur le fait que le problème des noms de rues se posaient avec acuité depuis quelques années dans différentes villes du pays. « Il est aujourd’hui très difficile de retrouver des rues et ruelles dans les villes algériennes. Une raison de plus pour mettre au point des cartographies détaillées au profit des utilisateurs », estime l’un d’eux.
« Les services de navigation GPS devraient être accessibles aux particuliers avant la fin de l’année en cours ». Cette déclaration a été faite par M. Moussa Benhamadi, Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Le Ministre, qui s’exprimait lors du séminaire sur la géolocalisation tenu le 26 juin dernier au Cyberparc de Sidi Abdellah, a affirmé la volonté de son administration de mettre en place les meilleures conditions possibles pour permettre aux algériens de bénéficier de cette technologie.
Le séminaire a d’ailleurs été une opportunité pour les entreprises spécialisées dans le domaine de la géolocalisation et de la navigation par GPS de faire part de leurs principales préoccupations. Ces professionnels, qui ont eu l’opportunité de dialoguer directement avec le Ministre, ont exprimé leur souhait d’être soumis à une législation plus souple afin de permettre aux services GPS de se généraliser. Les animateurs de la rencontre se sont accordés pour dire que les compétences existent en Algérie et que les opérateurs n’attendent actuellement qu’une ouverture leur permettant de proposer cette technologie dans les meilleures conditions possibles.
“Nous n’avons pas de problème de compétence, nous avons les moyens technique et humain. Il faut, à présent, qu’il y ait des applications pour le citoyen”, a précisé le Ministre qui considére la coopération du secteur public et privé dans ce domaine comme très importante. Il est utile de faire la distinction entre la géolocalisation, qui concerne l’identification des endroits où se trouvent des véhicules par exemple, et la navigation par GPS qui, elle, est destinée aux automobilistes à la recherche d’informations en rapport avec les itinéraires à parcourir. C’est précisément ce dernier service qui pose actuellement problème. Certaines entreprises disent avoir mis au point des cartographies décrivant les villes algériennes et n’attendent que le feu vert des autorités pour faire profiter les algériens des services de navigation par GPS.
Les représentants des entreprises spécialisées dans les services GPS, réunis à l’occasion du séminaire sur la géolocalisation tenu le 26 juin dernier, ont clairement exprimé leur point de vue face au Ministre en charge du secteur des TIC. La législation régissant ce secteur semble poser un sérieux problème selon les professionnels qui souhaitent que cette question soit prise en charge sérieusement et dans des délais raisonnables. « Si l’on souhaite généraliser les services GPS en Algérie, il faut d’abord revoir les textes de loi en rapport avec ce métier », estiment les participants au séminaire. Globalement, les entreprises spécialisées dans les services GPS se plaignent du fait que les textes de lois actuels les obligent à passer par des dédales administratifs « interminables » avant de pouvoir obtenir l’autorisation leur permettant d’exercer leur métier.
Pour la navigation par GPS, les choses semblent plus compliquées qu’en ce qui concerne la géolocalisation. Le service de navigation par GPS n’est autorisé actuellement qu’aux entreprises. Celles-ci sont supposées obtenir une autorisation après une enquête plus ou moins prolongée. Les professionnels du GPS souhaitent que les procédures précédant l’obtention de cette autorisation soient moins contraignantes. Ils espèrent également que le service de navigation par GPS soit élargi au grand public. Les particuliers, notons-le, pourraient représenter un marché très intéressant pour les prestataires de services GPS qui ont manifestement beaucoup investi en attendant une réelle ouverture de ce marché. La situation de ces prestataires de services semble pour l’heure assez difficile. Le marché dans lequel ils se sont lancés est potentiellement très intéressant mais reste encore fermé.
« Certaines entreprises spécialisées dans le domaine du GPS risquent de mettre la clé sous le paillasson si la situation ne s’améliore pas », dira un intervenant en s’adressant au Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. De son côté, ce dernier a assuré que ce dossier est pris très au sérieux au niveau de son administration afin d’assouplir les procédures et de permettre aux particuliers de tirer profit de la technologie GPS. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, qu’une quarantaine d’entreprises dispose aujourd’hui d’autorisations leur permettant de fournir des services de géolocalisation. Celles qui s’intéressent à la navigation par GPS sont moins nombreuses. (suite p.3)