L’évènement web du mois dernier, l’Algeria Web 2.0, a mis un coup de projecteur sur les communautés open source existantes en Algérie, à travers le «Libre Day». Cette journée dédiée a été l’occasion pour les différentes communautés de se rencontrer et de faire connaître leurs activités. Ces communautés autour des logiciels libres se multiplient en Algérie, et se montrent de plus en plus actives. Toutes sont portées par une même philosophie: celle du partage, de la distribution libre, de la contribution individuelle de chacun.
Les communautés open source regroupent des utilisateurs d’un logiciel libre, qui se réunissent dans le but de faire connaître ce logiciel, mais aussi de partager leurs expériences, leurs savoirfaire. Les profils des membres de ces communautés sont souvent des personnes issues de l’informatique: étudiants, développeurs, ou simplement des passionnés. Les trois responsables de communautés algériennes que nous avons rencontré sont étudiants, passionnés par le Web. Tous ont voulu faire partager leur passion pour des logiciels sous licence publique générale GNU (ou GNU GPL) , la licence de logiciel libre la plus utilisée.
« Je suis passionné par les technologies Java », explique Ferhat Guezlane, qui dirige le Algeria Java User Group (Algeria JUG), la première communauté du langage de programmation créée en Algérie. « J’ai voulu contribuer au développement des technologies en intégrant des projets open source sur la plateforme Java.net, où il n’existait pas de communauté algérienne ». L’absence de représentation en Algérie est également ce qui a motivé Omar Sadeg à mettre en place une communauté Ubuntu, un système d’exploitation libre: « J’ai toujours adoré l’idée de partage libre promue par Ubuntu. C’est ce qui m’a incité à créer une communauté algérienne ». Pour Nacim Chiout, fondateur de la communauté du logiciel de gestion de contenus WordPress en Algérie, le but de son projet est de « promouvoir l’utilisation de WordPress en Algérie, à travers différents évènements que nous organisons ».
Ces communautés s’activent en effet sur la scène nationale en étant présents dans les manifestations informatiques d’ampleur. Les trois communautés ont notamment participé cette année aux DZWebDays de Constantine, ainsi qu’aux FreeDays de Tlemcen, en organisant des conférences et des ateliers. WordPress Algérie et Algeria JUG ont également organisé chacun leur propre évènement: le premier WordPress Day en décembre 2011 pour l’un, les Java Workshop Days et le JavaFX Day pour l’autre. Des évènements marqués par la participation d’experts algériens et étrangers. Algeria JUG a également lancé « un projet open source de développement d’une plateforme éducationnelle pour inciter la collaboration entre les différents acteurs de ce secteur ».
D’autres projets open source suivront à travers le programme OpenProjectsAlg, qui sera lancé cet été. En outre, ces communautés s’activent pour tisser des liens avec d’autres communautés en Algérie et ailleurs. « Nous sommes en contact avec la communauté française des utilisateurs de WordPress », précise Nacim Chiout. « En Algérie, nous avons pu rencontrer différents membres de communautés et clubs scientifiques, à travers les évènements auxquels nous avons participé. Ces derniers ont constitué de véritables espaces d’échanges, et ont permis la construction de passerelles entre les différentes communautés ». C’est aussi le cas pour la communauté Java, qui travaille en collaboration avec d’autres communautés en Afrique, et pour le groupe Ubuntu, qui a noué des liens étroits avec son homologue tunisien.
De plus en plus de communautés autour de l’open source se créent et s’activent en Algérie. Ferhat Guezlane invite les étudiants à « s’impliquer dans les communautés
open source, afin de participer à faire connaitre les compétences algériennes au monde entier ». Ces communautés portent une dimension formatrice très importante selon lui: « C’est la meilleure méthode pour travailler sur des projets réels ; pour communiquer et collaborer avec des professionnels du domaine ».
A l’image des logiciels qu’ils promeuvent, ces communautés ont fait du partage leur leitmotiv. « Promouvoir l’Open Source est l’une des plus nobles missions qu’un passionné du web peut accomplir », résume Nacim Chiout. (suite p.2)